samedi 19 décembre 2009

Résumé de la situation: nous sommes baisés...

Dsl pour les petites incohérences ou erreurs: j'étais tellement fatiguée à la fin de cette game-là que je me souviens à peine des dernières heures. :(


Callystus et moi nous nous sommes fait amenées de l’autre côté du portail. J’avais brillamment essayé de m’enfuir et une de mes ailes s’était brisée. Ça ne m’a pas empêchée de me débattre, mais un des quinze gardes qui me traînaient (Oui, quinze. Est-ce que je dois me sentir flattée qu’autant de soldats se soient mis sur mon cas?), a tordu mon aile directement là où elle était brisée. J’ai dû me mordre les lèvres pour m’empêcher de hurler. Espèce de petit salopard… Si jamais je réussis à me libérer, je vais te…

De l’autre côté, les prêtres n’ont pas arrêté d’essayer de me soigner. Ça ne leur a pas suffit que je tente de m’éloigner et que je leur signifie verbalement de façon très claire que je ne voulais rien avoir à faire avec eux. J’ai dû les mordre pour qu’ils comprennent enfin qu’ils ne devaient pas m’approcher. Les prêtres sont vraiment trop obstinés, que ce soit d’un côté ou de l’autre… mais au moins, Laurian comprenait quand je lui disais de me laisser tranquille. Callystus et Laurian (Qui avait décidé de nous suivre?) n’étaient pas blessés.

Nous avons fait la connaissance de Demeter, qui occupait la troisième position du haut commandement de la White Blade. Elle a accepté de nous détacher en échange de notre promesse de ne pas nous débattre. J’ai dû encore répéter que je ne voulais pas me faire soigner, mais qu’une aide pour replacer mon aile serait très appréciée. C’est la prêtresse folle qui s’en est chargée. Elle a replacé mes os sans aucune douceur, m’arrachant quelques larmes, Même pas mal…

Nous sommes ensuite allés discuter avec Demeter dans son bureau, où nous avons pu expliquer les raisons de notre absence lors de la réunion il y avait maintenant trois semaines. Une autre rencontre allait donc être cédulée. Demeter nous a dit qu’ils se chargeraient de retrouver le restant de notre groupe, qu’ils ne pouvaient repérer pour l’instant. Je suis certaine que Callystus et Laurian ont su le pourquoi du comment, mais personne n’a heureusement rien dit.

Quand est venu le temps des présentations, les choses ont failli bien se dérouler. Laurian s’est présenté en tant que prêtre, Callystus en tant que simple méréenne, mais moi… Demeter m’a jeté un drôle de regard quand j’ai dit mon prénom et je savais pourquoi. Oh non, pas une autre… J’ai survécu quatre ans sans problème, mais à la minute où je révèle ma véritable identité, tout le monde est au courant! Quand elle m’a demandé si je faisais partie des Red Wings, je n’ai rien répondu. À quoi bon mentir dans un endroit où il y a des «detect lie» à chaque dix pieds? Elle a dit que ma présence pourrait compromettre les relations diplomatiques que la White Blade avait avec ma famille. Relations diplomatiques? Avec ma famille? Come on! Si je n’avais pas aussi mal, j’en rirais.

Nous n’étions pas prisonniers. Nous pouvions circuler où nous voulions, excepté dans l’aile ouest, mais je n’ai pas osé demander pourquoi. Notre seule autre restriction était de nous faire escorter si jamais nous voulions sortir à l’extérieur du temple. Demeter nous a accordé du temps pour que nous puissions décider qui irait voir notre groupe pour lui expliquer la situation. Un soldat super motivé et sympathique nous a ensuite conduit jusqu’à nos chambres. Callystus et moi ayant décidé de prendre un bain, nous avons convenu de retrouver Laurian d’ici une heure pour discuter de la situation.

J’aurais aimé prendre mon temps, mais j’ai dû écourter mon séjour dans l’eau à cause des autres femmes. Elles n’arrêtaient pas de chuchoter en me regardant. Je ne comprenais pas ce qu’elles disaient, mais je savais qu’elles parlaient de mes ailes. J’adore être arcadienne, mais quand on me regarde comme une paria, j’aimerais presque ne pas en être une. Je me suis lavée en quatrième vitesse et je suis sortie dans les jardins, où j’ai tenté de faire ami-ami avec les écureuils, les suisses et les zozios.

Quand Laurian, Callystus et moi nous sommes retrouvés à nos chambres, nous avons décidé que Callystus serait la mieux placée pour partir. Jamais je n’accepterais de la laisser seule avec Laurian et je ne voyais pas ce dernier tenter de raisonner Lou. C’est après ça que Laurian et Callystus sont partis sur un méchant trip de drogue. Ils ont dit tous les deux (il fallait bien que ce soit sur ce sujet là qu’ils soient d’accord) que j’étais la mieux placée pour être chef. D’accord. Je veux bien admettre que je tiens toujours mes engagements et que je suis assez intelligente pour reconnaître que Laurian émet de bonnes idées malgré le fait qu’il soit un démon, mais de là à dire que je ferais un bon chef… Je n’ai jamais fait ce genre de chose. Je ne suis pas une personne qui va diriger normalement, je suis une personne qui va taper. Vous avez tous les deux fumé du très bon stock. Ou alors vous vous êtes cognés la tête tellement fort que vous avez une commotion cérébrale et vous ne savez plus ce que vous dites ou faites. Moi, chef…?

J’ai voulu aller informer Demeter immédiatement de notre décision, alors j’ai dit aux deux illuminés que j’allais y aller seule. J’avais quelques questions à poser à Demeter et je ne voulais pas qu’ils entendent. J’ai dit à moitié en plaisantant à Callystus que si j’allais être chef, je voulais un écusson avec «chief» écrit dessus. Je n’aurais pas dû : je crois qu’elle m’a prise au sérieux… Demeter n’était cependant pas à son bureau. Je n’avais pas réalisé qu’il était si tard… Je suis retournée voir Callystus et nous avons regardé les informations qu’elle avait prise sur les armes sous-élémentales jusqu’à ce que Laurian viennent nous voir. J’ai eu une impression de déjà vu avec deux d’entre elles : Mortega et Banshee. Étrange… Est-ce que chaque personne n’est pas censée être rattachée à une seule arme? Nous avons regardé très attentivement les infos sur la deuxième prophétie quand Laurian nous a rejointes et nous sommes allés nous coucher.

Un hurlement de la mort qui tue m’a réveillée en plein milieu de la nuit. J’ai reconnu Callystus alors je me suis tout de suite précipitée dans sa chambre, suivie de près par Laurian. Je ne sais pas pour quoi ou pour qui elle nous a pris, mais elle nous a attaqués dès qu’elle nous a vus. Laurian m’a couvert et je n’ai pas été blessée. Peu importe ce à quoi elle a rêvé, ça l’a complètement paniquée : elle recroquevillée dans un coin de la chambre et elle tremblait. Je ne pouvais pas décemment la laisser seule alors je l’ai prise dans mes bras et je l’ai réinstallée sur son lit. Je me suis ensuite installée derrière elle et je l’ai gardée contre moi toute la nuit. Je n’ai pas osé lui demander ce qui l’avait autant troublée. Elle m’en parlera bien quand elle se sentira prête…

Le lendemain matin, nous avons été convoqués au bureau de Demeter, que nous avons pu informer de notre décision. Comme la condition du meeting était toujours que nos maîtres d’armes respectifs soient neutralisés, ils allaient devoir porter un collier qui les empêcherait d’utiliser leurs pouvoirs. Demeter nous a promis en signe de bonne foi que leur maître d’armes serait neutralisé en premier. Les devices avaient cependant besoin d’ajustement. Comme Callystus s’y connaissait en artefacts, elle pourrait aider. La rencontre était prévue pour dans une semaine, à la ville de Lotus, qui se trouvait dans Hopesor.

J’ai ensuite demandé aux deux autres de sortir. Pour ce que j’avais à demander à Demeter, je ne voulais avoir aucune oreille indiscrète. J’allais probablement en parler à Callystus plus tard, mais pour l’instant… J’ai demandé à Demeter si elle avait l’intention d’informer ma famille de ma présence ici. Elle m’a alors informée que ma tête était mise à prix pour une forte somme… par ma famille. Génial, en plein ce dont j’avais besoin. Je ne pouvais pas dire à Demeter pourquoi ma famille me recherchait alors je me suis contentée de lui jurer que je n’avais rien fait d’illégal. En retour, elle m’a assuré que ma présence ici ne serait jamais divulguée. Inutile de mentionner que je lui en ai été extrêmement reconnaissante. Je sais bien que je vais devoir dealer avec ma famille un jour prochain, mais je ne suis vraiment pas pressée de le faire. Je crois que je vais quand même devoir en informer les autres. Tout le monde a droit à ses secrets, mais quand ils risquent d’affecter tout le monde… Et dieu sait sur quelles personnes avides d’argent nous risquons de tomber si je suis reconnue…

Callystus a réussi plus tard à communiquer avec son père et elle nous a informés d’une grave nouvelle : un des guardians était très mal en point. Il s’agissait de Kaïtos. Oh non… Il ne peut pas mourir… Mais qu’est-ce que je peux faire pour l’aider? Une des formes de Laurian était un élémentaliste de feu alors il a décidé de partir pour aider Kaïtos. Callystus m’a suggéré de partir avec lui. Elle savait que j’étais beaucoup attachée à lui et que je serais très inquiète tant que je n’aurais pas de nouvelles de lui. J’avais plus qu’envie d’aller voir Kaïtos, mais j’étais d’abord et avant tout la garde du corps de Callystus. Ma priorité était de la protéger alors même si j’avais déjà son accord, j’ai préféré lui demander si elle était vraiment-vraiment- vraiment-vraiment- vraiment-vraiment- vraiment-vraiment- vraiment-vraiment certaine que je pouvais partir. Quand elle m’a répondu que oui, il ne m’en a pas fallu plus pour que je dise à Laurian que nous pouvions partir.

Kaïtos était effectivement mal en point. Même si je me doutais que ça ne servirait à rien, je me suis agenouillée devant lui et je lui ai demandé si je pouvais faire quelque chose pour l’aider. Fier comme toujours, il m’a répondu que je devrais plutôt m’occuper de mes priorités. C’est ce que je fais, vous ne l’aviez pas compris? Laurian-qui-n’est-pas-Laurian a ensuite utilisé du feu pour le soigner. Je pense qu’il va s’en tirer. Tant mieux… Il y a si peu de personnes à qui je tiens en ce monde, alors je n’ai pas envie d’en perdre une seule.

Avant que nous ne repartions, j’ai encore eu l’occasion de me faire traiter d’incompétente par le père de Callystus. Quand il s’est rendu compte que j’avais laissé sa fille chez la White Blade, il ne s’est pas gêné pour me critiquer. Je l’ai laissée là-bas parce que j’ai jugé qu’elle ne courait aucun danger. Je commence à en avoir vraiment ras-le-bol de cet homme. La prochaine fois qu’il osera me critiquer, je vais vraiment me fâcher.

Quand nous sommes retournés au temple de la White Blade, Raïko est venu avec nous, car il semblait être le seul qui avait envie que nos deux camps se rencontrent. J’ai eu le choc de ma vie en retournant là-bas : Callystus avait coupé ses cheveux. Ses si beaux cheveux, si longs, lui arrivaient à peine aux épaules maintenant. J’ai eu envie de pleurer. Pourquoi…? Moi je n’aurais jamais pu, en tout cas pas sans le risque de me taper une méchante déprime.

Nous sommes allés tous les quatre parler à Demeter pour l’informer du refus catégorique de Gale de porter un collier qui le neutraliserait. Nous espérions qu’un meeting serait tout de même possible, peut-être même sur place, étant donné que toutes les personnes intéressées étaient présentes. Mais Demeter a été catégorique : le haut dirigeant de la White Blade serait présent alors aucun compromis n’était possible. I guess this means there’s not going to be a meeting. C’est assez frustrant d’avancer dans le noir, mais je ne suis pas prête à mettre le collier de force à Gale pour avoir des réponses. There would be no going back after that. Les choses n’étaient cependant peut-être pas totalement perdues. Nous avions une semaine pour réfléchir (je mets une croix sur convaincre Gale). Ceux qui voulaient rejoindre la White Blade pourraient le faire d’ici là. Passé ce délai, il faudrait oublier les pourparlers. Demeter a été très honnête : ils ne se gêneraient pas pour utiliser la force pour nous récupérer.

J’étais plutôt déçue quand je suis partie, car j’aurais vraiment aimé savoir pourquoi exactement la White Blade nous poursuivait, que savaient-ils, quels étaient leurs buts, quel était leur opinion sur la prophétie… Moi j’étais plutôt incertaine face à ce dernier point. Il y a six élus et six non-élus qui vont se taper dessus pour décider qui fera partie de quel camp et les six élus seront possiblement sacrifier pour sauver le monde… Comme j’ai dit à Laurian, quel que soit le camp où chacun se retrouvera, nous sommes baisés? Alors tant qu’à possiblement mourir, je préfère encore rester auprès de ceux que j’aime. Je crois que Laurian s’imagine que je reste pour Callystus et/ou Kaïtos. Ma raison est toute autre, mais je crains de me faire regarder bizarrement si je la dévoile…

dimanche 6 décembre 2009

J'ai honte de moi

La journée avait pourtant si bien commencé...

J’étais allée prendre une marche avec Callystus pour pouvoir lui parler. En fait, je lui avais pas subtilement fait comprendre que c’était dans son intérêt de m’accompagner. Je n’ai pas eu à insister pour connaître les raisons de son malaise de la veille. Elle cherchait des renseignements sur ses vrais parents et elle avait été regarder dans la biographie de son père. Ce dernier l’avait surprise sur le fait.

Je lui ai dit de ne pas trop s’en faire. C’était préférable d’avoir un père qui vous aimait et de le décevoir que d’avoir un père qui essayait de vous tuer. Je lui ai raconté très rapidement ce que j’avais découvert dans la bibliothèque. Elle en a été scandalisée. Elle m’a dit que le monstre c’était mon père et pas moi. Sa réaction m’a beaucoup touchée. Si elle se mettait en colère, c’est qu’elle tenait à moi. Qu’est-ce que ce sera le jour où elle saura tout? Car au rythme où vont les choses, un jour je me sentirai peut-être assez à l’aise pour tout lui dire. Comment réagiras-tu Callystus, le jour où tu sauras tout ce que mon père a fait pour tenter de me briser…?

J’ai plus tard encore taquinée Callystus sur le fait qu’elle était une princesse. Elle m’a couru après dans presque tout le village. Nous avons fini par tomber sur son père. J’ai pris grand soin de rester à l’écart, assez loin pour ne rien entendre de leur conversation… ce qui n’a pas empêché le père de Callystus de m’accuser de les espionner. Ben là… Pourquoi vous n’arrêtez pas de me traiter d’incompétente?

Les choses ont commencé à se compliquer quand Callystus a décidé de se pousser toute seule de son côté. Laurian avait des révélations à faire, mais il a dit au père de Callystus que pour la sécurité de sa fille, il était préférable qu’elle n’entende pas. Callystus n’a pas semblé apprécier ces cachotteries, alors elle s’est sauvée. En bonne amie et garde du corps, je suis évidemment partie à sa poursuite. J’avais beau l’adorer, ce qu’elle venait de faire n’était pas brillant du tout et je devais lui dire.

Je comprends que se faire cacher des choses en plein visage n’est pas agréable, mais tu dois comprendre que toute information n’est pas bonne à savoir pour tout le monde. Ton père t’aime et ne veut que ton bien, alors s’il juge que tu ne dois pas entendre certaines choses, tu dois lui faire confiance. Enfin… C’est ce que j’aurais dit à Callystus si je l’avais rattrapée…

Elle volait beaucoup plus vite que moi et n’a eu aucun mal à me distancer. J’étais arrivée au début du désert et je ne la voyais toujours pas. Le désert… Quelque part devant moi, beaucoup plus loin, il y avait Éomiss, le seul endroit que je pouvais pseudo-considérer comme chez moi. J’aimerais tant y retourner. En tout cas, il faudrait que j’y retourne, ne serait-ce que pour dire à Boss que je suis toujours en vie. Il va tellement m’engueuler…

J’allais me remettre en route quand j’ai entendu la voix de Laurian-qui-n’est-pas-Laurian dans ma tête. Il me demandait d’aller chercher Callystus. Retrouver Callystus? Pas de problème… ♫La, la, la…♫ Je m’étais remise à voler quand j’ai encore entendu sa voix : il me disait qu’il avait retrouvé Callystus et que je devais m’en retourner vers Kotuu. Retourner à Kotuu par moi-même…? Pas de problème… ♫La, la, la…♫ Je devrais y arriver… d’ici un jour ou deux…

Mon incertitude a dû transparaître de façon très évidente dans ma voix, car Laurian-qui-n’est-pas-Laurian (il m’a dit qu’il s’appelait Narkmal) est venu me chercher et il nous a téléportés à Kotuu. Sitôt arrivée, je me suis sentie très mal. Il y avait au-dessus de la ville un dôme que je savais être fait de light. Oh non… Je la sens mal…

Nous sommes retournés à la maison de Kyle juste à temps pour voir Zee s’effondrer. En tant que guardian de darkness, le light devait l’affecter à un niveau que je ne pouvais même pas imaginer. Narkmal m’a suggéré de la prendre dans mes bras, ce que j’ai tout de suite fait. Nous partageons le même sang, alors peut-être qu’elle pourra absorber une partie de mon énergie…?

Et puis il a fallu que les choses dégénèrent encore plus. Kaïtos a décidé qu’il n’était pas question pour lui de rester avec une bande de froussards comme nous et il est sorti. Pensez-vous qu’il a écouté les guardians qui ont essayé de le retenir? Non, pas du tout. Vous êtes mortel maintenant, dois-je vous le rappeler? Comme l’état de Zaphira ne s’améliorait pas, j’ai annoncé aux autres d’une voix très joyeuse et super motivée que j’allais aller me suicider dehors. J’ai donné Zee à Laguna, j’ai pris une profonde inspiration et je suis partie à la poursuite de Kaïtos.

Le light qui recouvrait la ville m’a aussitôt donné un sentiment d’oppression assez intense. Je la sens tellement mal… Pourquoi suis-je sortie? Je mentirais si je disais que me faire traiter de froussarde n’a pas atteint mon orgueil, mais je suis surtout ici parce que j’aime beaucoup Kaïtos et que je ne veux pas qu’il meure. Et si quelqu’un peut essayer de le convaincre de faire demi-tour, c’est moi.

Nous sommes arrivés devant une femme-centaure et une prêtresse avec une croix super evil… je veux dire super holy. Elles ont dit que nous étions là pour nous rendre. Nous rendre? Personne ne m’a rien dit à ce propos. Kaïtos a fait apparaître deux épées de feu. Je pensais qu’on ne pouvait plus utiliser de magie… Moi j’ai tenté de dialoguer. Je préférais une approche pacifique à une approche violente, car les dieux savent que je n’étais pas en position de force. J’avais les meilleures intentions du monde, mais je sonnais quand même tellement «pissou». Tout ce que je voulais c’était de survivre, mais j’avais tellement peur que je sonnais vraiment comme une froussarde finie. Seigneur, je suis une vraie honte… J’ai eu beau demander des explications et dire que nous ne voulions pas nous battre, la prêtresse folle nous a quand même foncés dessus… avec sa croix holy. Si Kaïtos ne m’avait pas protégé, je serais morte.

D’autres membres du groupe sont arrivés. Cette fois-ci, c’est Narkmal qui m’a sauvé la vie, ainsi qu’à Callystus. L’épaule de Kaïtos pissait le sang, mais avant que j’aie pu lui faire des bandages, Arzhvael a fait un truc bizarre : il a pris la main de Kaïtos et ses blessures se sont refermées. Je me demande s’il peut faire ça avec d’autres éléments et surtout, s’il peut faire ça par personnes interposées? Quoique… Je suis quand même à moitié guardian, alors je vais d’abord essayer de me concentrer de toutes mes forces pour créer du dark. Si j’y arrive, je pourrai sauver Zee. De toute façon, Arzhvael me semble la personne la mieux placée pour dé-posséder Ecko de Xaoyu. Je la sens très bien…

samedi 5 décembre 2009

Truth is good... but it hurts so much (suite)

Il s’est passé quelques heures avant que l’un d’entre eux ne se remette à bouger. Sio m’a dit en passant devant moi que la bibliothèque était très intéressante. Tant qu’à continuer à perdre mon temps ici, j’ai décidé d’aller y faire un tour. Dès que je suis arrivée au niveau des autres, je me suis retrouvée dans une bibliothèque remplie de livres à perte de vue. Il y avait pleins de vieux halflings tous identiques partout. Kyle m’a dit qu’ils s’occupaient de la bibliothèque. Comme tout le monde avait l’air très occupé, j’ai décidé d’aller faire des petites recherches personnelles de mon côté. Si cette bibliothèque contenait vraiment des livres sur absolument tout, je n’aurais pas de difficulté à trouver ce que je voulais.

J’ai demandé à un des halflings de m’amener jusqu’à la biographie de mon père. Depuis que j’avais appris l’identité de ma mère, tout ce qu’on m’avait dit à propos d’elle c’était qu’elle était une femme vraiment bien. Alors depuis ce moment, je me demande ce qu’elle a bien pu faire avec un malade mental comme mon père. C’était une histoire d’un soir? Ou alors mon père n’a pas toujours été tel que je l’ai connu? J’avais besoin de savoir, alors tant qu’à être dans un endroit où je peux tout savoir sur tout…

Je ne m’attendais pas du tout à trouver ce que j’ai trouvé. Les renseignements que je lisais ne correspondaient pas du tout à ce que je savais de mon père. Comme si l’homme dont je lisais la biographie et celui que j’avais connu étaient deux personnes complètement différentes. Je me suis ensuite rendue à ma biographie, qui se trouvait dans la section des half-blood. J’ai eu envie de pleurer : il y avait plusieurs autres livres sur des half-blood de darkness, mais tous étaient très minces, signifiant qu’aucun n’avait vécu longtemps. Mon livre était le plus épais. Rien dedans ne m’a éclairée, alors j’ai décidé d’en avoir le cœur net en allant lire la biographie de ma mère.

Les livres remplissaient une rangée au complet. Comme je savais qu’elle était morte environ quand j’avais dix ans, j’ai pris le dernier livre. Ce que j’ai lu m’a donné envie de pleurer. Sigma savait qu’elle allait bientôt mourir. Aucun de ses enfants n’avait survécu et son souhait le plus cher était d’avoir un enfant qui survivrait avant qu’elle ne quitte ce monde. Muuu… Je t’aime maman et j’aurais tellement aimé pouvoir te le dire…

Elle était oracle à Wateryard et mon père était un jeune noble là-bas. Il était le mouton noir de la famille, car il n’aimait pas tuer. Euh, what? Il a plu à ma mère, alors elle a… J’ai préféré sauter les pages suivantes. Il y a certaines choses que les enfants ne devraient jamais savoir sur leurs parents. Comme je ne tenais pas particulièrement non plus à connaître ses derniers instants (je me serais mise à pleurer à coup certain), j’ai décidé de retourner à la biographie de mon père. Something wasn’t right. I never considered my father to be a «nice guy». Something made him change and I wanted, and needed, to know what.

Quand j’ai découvert de quoi il s’agissait, j’ai senti la peur que j’éprouvais pour cet homme disparaître et au-delà de la colère que je ressentais déjà, une grande haine m’a envahie. Il y a longtemps que j’avais arrêté d’espérer qu’il soit fier de moi et de pouvoir l’appeler «papa», mais aujourd’hui, j’étais passée à une autre étape. Je voulais le tuer et surtout, le faire souffrir très intensément… Ce salopard de fils de pute. Il a découvert ce que ma mère était. Il l’a vue se transformer quand elle est retournée à son pilier pour me donner naissance. Il s’est dès lors mis en tête qu’elle était un monstre et qu’elle s’était servie de lui. C’est d’ailleurs ce qu’il n’a pas arrêté de répéter à sa femme (qui était là depuis un bon bout de temps), tentant de se faire passer pour une pauvre victime.

Quand Sigma m’a confiée à lui, j’étais un bébé à peine sevré et encore… Elle pensait que je serais en sécurité avec lui. Et je l’ai été le temps qu’elle a été en vie, car il l’a craignait. Mais il ne m’a jamais aimée… Et quand Sigma est morte, c’est là que mon enfer a véritablement commencé. Il s’est dit : J’ai un monstre avec moi, alors pourquoi ne pas m’en servir?

J’ai préféré fermer le livre. Je connaissais la suite de toute façon. Il a tout fait pour me rendre complètement folle, pour me transformer en monstre. Et il a dû redoubler d’efforts, car mon tempérament était totalement opposé à ce qu’il avait en tête pour moi. Alors tu as juste décidé qu’elle t’avait trahie sans même prendre la peine de lui demander?! S’il y a quelqu’un qui a trahi c’est toi et pas elle!! Comment a-t-il pu…? Comment a-t-il osé nous trahir de la sorte ma mère et moi? J’étais si enragée que j’ai décidé de sortir. Je n’avais plus qu’une envie et c’était celle de taper sur quelque chose tout en m’imaginant qu’il s’agissait de mon père. Je suis sortie en coup de vent sans prendre la peine de demander aux autres s’ils avaient besoin de mon aide. Je suppose que j’aurais aussi pu me servir des livres pour savoir où se trouvaient en ce moment mon père, ma belle-mère et ces autres personnes qui m’avaient fait du mal, mais je n’ai pas fait demi-tour. Les retrouvailles viendront bien assez tôt. And all good things come to those who wait.

Je n’ai même pas salué ceux qui se trouvaient à l’extérieur de la bibliothèque. Je suis passée à côté d’eux, remarquant à peine leur présence. Je me suis rendue directement dehors. La pluie torrentielle ne m’a pas arrêtée. J’ai continué jusqu’à un arbre qui me semblait assez solide pour supporter mes coups et je me suis mise à taper dessus, m’imaginant que c’était mon père que je frappais.

Je te hais salaud!! Je vais t’écrabouiller la figure!! Je vais te faire souffrir!! Quand j’en aurai fini avec toi, tu me supplieras de t’achever!!

Je te hais!! Je te hais!! Je te hais!! Je ne te pardonnerai jamais de nous avoir trahies!! Jamais!! Jamais!! JAMAIS!!!

Aux gouttes de pluie se sont mêlées mes larmes. J’avais la vue embrouillée, mais je continuais quand même de frapper. Mes mains me faisaient très mal, mais je ne voulais pas m’arrêter. Je me suis mise à hurler ma tristesse et ma rage. Je ne me suis arrêtée que lorsque je n’ai plus eu assez d’énergie pour continuer. Je me suis laissée glisser par terre et j’ai continué à pleurer. I hate you… I hate you…

Je ne sais pas combien de temps je suis restée agenouillée par terre. Mes larmes ne semblaient pas vouloir s’arrêter de couler. J’étais épuisée et j’avais froid. J’allais certainement tomber malade à rester sous la pluie. J’aurais dû rentrer à l’intérieur, mais j’étais trop fatiguée pour bouger. Je suis donc restée contre l’arbre à pleurer.

Quand la pluie a cessé de couler au-dessus de ma tête, j’ai arrêté de pleurer. Il pleuvait encore autour de moi, alors qui…? Je ne savais pas à qui m’attendre, mais quand je me suis retournée et que je l’ai vu, je n’ai pas été étonnée. De qui d’autre que Kaïtos aurait-il pu s’agir? Dès que j’avais besoin d’aide, il arrivait près de moi. Comment voulez-vous que je ne pense pas que vous êtes mon ange gardien quand vous êtes toujours là pour me dire et pour faire exactement ce qu’il faut pour que je me sente mieux…?

Kaïtos ne disait rien. Il restait debout à côté de moi, totalement indifférent à la pluie. Un de ses bras s’était transformé en aile et c’est ce qui avait arrêté la pluie au-dessus de ma tête.

Je l’ai regardé et j’ai senti les larmes revenir.

Countdown to hug… Three… Two… one…

Je me suis jetée dans ses bras et je me suis remise à pleurer. Ça ne me dérangeait pas qu’il ne réponde pas à mon étreinte. J’avais seulement besoin d’une présence rassurante. Please don’t push me away… Please don’t push me away… Je suis restée longtemps contre lui, accrochée comme si ma vie en dépendait, ma tête enfouie contre son torse. Je ne me suis éloignée que lorsque j’ai arrêté de pleurer. Kaïtos n’avait pas protesté, mais j’ai quand même ressenti le besoin de m’excuser. Je sais qu’il n’aime pas trop ça quand je le hugge.

Je n’ai pas eu besoin de lui dire pourquoi j’étais dans cet état. Il savait que j’avais finalement découvert la vérité. Je suis contente de savoir, mais ça fait si mal. But he’s right: it’s better to know than to stay in the dark. Even if it hurts like hell... Quand il m’a dit que les mortels étaient stupides de se laisser dicter leur conduite par leurs émotions, j’ai cru qu’il parlait de moi (je venais de dire que j’espérais avoir mon arme sous-élémentale quand je retrouverais mon père, pour pouvoir expérimenter sur lui) alors je me suis excusée. Mais c’est de mon père qu’il parlait, pas de moi. Merci Kaïtos. Hé, peut-être que je serai chanceuse et que mon arme sera super evil et comme ça je pourrai faire souffrir mon père encore plus…? Kaïtos m’a répondu qu’une arme evil n’était pas pour moi, parce que je n’étais pas comme eux. Thank you, thank you so much. If I hadn’t been scared to be pushed away, I would have told him that for everything that he did for me, I loved him very much and if he ever needed help, for anything, he could count on me.

Quand nous sommes retournés dans la grotte, je l’ai remercié. Il ne m’a pas répondu. I didn’t need him to. Never again would I believe that he didn’t care or that he wasn’t a nice man. Kaïtos was definitely my guardian angel...

Je me suis assise dans mon coin en attendant que les autres sortent de la bibliothèque. Quand ils nous ont finalement rejoints, j’ai remarqué que Callystus n’avait pas l’air d’aller bien. Au risque de passer pour une mauvaise amie, je ne suis pas allée la voir. I was too wrapped up on my own emotions. I wouldn’t have been able to help her very much. I think I need a little time alone. Tomorrow, I’ll go talk to her.

Nous sommes retournés au village. Kyle nous a gentiment offert l’hospitalité. Je suis allée me recroqueviller sur un fauteuil, dans le coin le plus sombre possible. J’ai mis beaucoup de temps à m’endormir, mes pensées étant occupées par tout ce que j’avais lu. How could you…? How could you…?

dimanche 29 novembre 2009

Truth is good... but it hurts so much

Dsl pour les petites erreurs. Et j'y ai été dans le très résumé pour certains bouts, pcq j'en avais bcp à écrire. J'ai fait 5 pages presque pleines et je n'ai pas encore fini!


As I am sitting in my armchair, in this dark corner, I can do nothing but think about everything that happened...

Nous sommes allés sauver la princesse Fumiko. J’ai été tout à fait inutile. Laurian a repéré l’endroit où elle avait le plus de probabilité de se trouver dans la forteresse… Sio a arrêté le temps pour que nous puissions nous cacher… Moi? J’ai défoncé le plafond. Je crois que j’ai peut-être assommé un samouraï en tombant… Si nous avions pu utiliser de la magie, j’aurais servi à quelque chose. Je me serais tellement vue summoner des zombies ou des squelettes pour distraire les soldats… Alors que nous nous trouvions toujours au village, Laurian avait émis la suggestion que nous utilisions des morts-vivants pour distraire les gardes le temps que nous nous infiltrions. J’ai trouvé l’idée tellement géniale que je n’ai pas pu m’empêcher de le dire à haute voix. Je pensais justement la même chose! Mais moi je me disais que je pourrais tuer un samouraï et le ramener à la vie, puis utiliser mes pouvoirs pour le faire paraître comme vivant et ensuite l’envoyer contre ses camarades. J’ai eu envie de le dire aux autres, mais quand j’ai vu les regards qu’ils me lançaient, j’ai préféré m’abstenir.

Nous avons réussi à sortir la princesse sans être blessés. Nous étions pleins de bonnes intentions, mais elle était quand même très méfiante. J’ai laissé Laurian tenter de la rassurer le temps que je ramène Sio, qui s’était mis à courir vers le devant de la forteresse, là où nos camarades se battaient. J’ai dû m’envoler pour échapper aux gardes et quand je me suis posée devant la princesse, elle s’est agenouillée et s’est inclinée très bas devant moi en m’appelant «grande déesse». Laurian m’a fait comprendre qu’à cause de mes ailes, elle pensait que j’étais la déesse protectrice de son clan. Utilisant mon nouveau statut divin, j’ai réussi à la calmer.

Nos compagnons qui avaient attaqué de front étaient dans une fâcheuse posture, mais Callystus m’a dit par magie de partir au village, qu’ils allaient s’arranger. Laurian nous a téléportées la princesse et moi au village et il est reparti pour ramener tout le monde. J’ai retrouvé Callystus dans un sale état : elle était couverte de sang et elle pleurait. Je ne connaissais pas la raison de sa douleur (j’ai appris plus tard que Sio avait encore été possédé par Gravity et qu’il avait massacré pleins de gens). Tout ce que je savais c’était que mon amie avait besoin de moi. Je l’ai donc prise dans mes bras et je l’ai nettoyée de tout le sang, j’ai pansé ses plaies et je l’ai serrée contre moi jusqu’à ce qu’elle se calme. I’m here for you Cally… I’m here for you… Il y a longtemps que je ne me sens plus comme sa simple garde du corps. Au-delà du fait qu’elle me rappelle celle que j’étais il y a une éternité et que tranquillement je suis en train de redevenir, je me suis attachée à elle. Je ne la console pas par obligation, mais parce que j’en ai envie. Je me permets même de la taquiner et de m’amuser avec elle. L’autre jour, nous avons fait une bataille d’eau dans les bains, bataille qui fuit suivie d’un peignage de cheveux en règle. It was fun…

J’aime penser que ma présence a quelque peu soigné les plaies de son cœur, mais je ne pouvais rien faire pour ses blessures physiques. Même si on ne peut pas faire confiance au prêtre, au moins il est toujours là quand quelqu’un a besoin d’être healé. Callystus a failli m’arracher le bras quand il s’est exécuté. Don’t worry so much. As long as I’m around, if he even looks like feeling of doing something suspicious, I’m going to kick him.

Après le départ du prêtre, j’ai demandé à Callystus si elle voulait bien sortir toutes ses armoires, pour que je puisse jeter un coup d’œil dedans. J’ai essayé de garder un air le plus détaché possible, mais quand elle a suggéré que nous nous pomponnions… Wouhou! Elle m’a montré ses kits de maquillage, son bidule qui réparait les ongles automatiquement… I’m so jealous… Je vais devoir lui demander de me fabriquer un truc du genre pour ma fête. Flare nous a entendues parler de pomponnage alors elle est venue se joindre à nous.

Je me suis dit que Zaphira aimerait se joindre à nous, alors je me suis mise à sa recherche. Elle se trouvait dans le jardin. Elle s’était remise du choc de la bataille et était en train de jouer avec la queue de Kaïtos. Ce n’était pas le fait qu’il se laissait faire qui était traumatisant, mais le fait qu’il était en train de lécher sa patte. J’ai été tellement fascinée que j’ai été incapable de détacher mon regard. Kaïtos lèche sa patte… Kaïtos agit en chat… Je suis restée plantée à la fenêtre à le regarder jusqu’à ce qu’il se mette à marcher. C’est là que j’ai remarqué qu’il était blessé, car il boitait.

J’ai sorti une excuse bidon à Callystus pour qu’elle ne se pose pas trop de questions et je suis sortie dehors. Je suis allée voir Kaïtos et j’ai demandé à voir sa patte. Il n’a tout d’abord pas voulu, mais j’ai tant insisté qu’il a fini par le faire : il avait une grande slash sur la patte. J’ai suggéré d’aller chercher le prêtre, mais il a catégoriquement refusé. Je lui ai donc dit que je pourrais lui faire un bandage, mais il a aussi dit non. Quand il s’est éloigné, j’ai décidé de le suivre jusqu’à ce qu’il finisse par se rendre.

Quand il s’est assis sur sa roche habituelle, je me suis agenouillée à côté avec mes bandages tendus vers lui. Il m’a dit que j’étais aussi têtue que ma mère. Ce n’était pas nécessairement dit comme un compliment, mais ça m’a fait plaisir d’être comparée à elle. Comme je n’avais pas l’intention de lâcher le morceau, il a fini par se rendre. J’ai fait de mon mieux pour être la plus douce possible dans mes gestes. La dernière chose que je voulais, c’était de lui faire mal et qu’il se fâche contre moi. Quand j’ai eu fini, je lui ai dit qu’il n’hésite pas à venir me voir si jamais le bandage avait besoin d’être changé, parce que moi je n’hésiterais pas à le faire.

Je ne voulais pas trop pousser ma chance, alors je suis partie. J’avais fait demi-tour quand je me suis souvenue d’un petit détail. Kaïtos m’avait dit que je ressemblais à ma mère. Je lui ai demandé en quoi. Il m’a dit que j’avais son cœur et ses yeux. Cette révélation m’a causé un surplus d’émotion tel que je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si je pouvais le hugger. Il m’a bien entendu encore répondu qu’il n’accepterait pas un autre manque de respect. J’ai donc encore dû lui expliquer que je ne voulais pas lui manquer de respect et que j’éprouvais simplement de l’affection pour lui. Lui ne voulait pas que je m’attache trop, car il n’était pas un remplacement pour ma mère. Je ne le savais que trop bien, mais ça ne voulait pas dire que je n’éprouvais pas d’affection pour lui. J’ai tant insisté qu’il a fini par accepter.
-…Pour vrai? Pour vrai?
-Of course not!
-Oh… Ok…

Muuu… Kaïtos ne veut pas que je le hugge… Toute piteuse, je suis retournée vers ma chambre. Forest m’a félicitée quand je l’ai croisé. Euh, quoi? Pourquoi «way to go»? Callystus m’a remonté le moral en me disant que Kaïtos avait changé d’avis parce qu’il s’était rendu compte que tout le monde regardait. Tout le monde regardait? Pourquoi? Forest et Callystus m’ont dit que c’était parce que c’était cute. Ça m’a un peu gênée. Je me suis seulement occupée de sa blessure. Qu’est-ce qu’il y avait de mignon là-dedans?

Callystus, Flare et moi nous nous sommes finalement fait notre soirée de filles. Ça m’a fait du bien de me rappeler durant quelques heures que j’étais une femme avant d’être une guerrière…

Le lendemain matin, je venais de me lever quand j’ai entendu Laurian dire à Kaïtos que seul le feu pouvait le guérir. Quoi?? À quoi mon bandage a servi alors? Je suis allée demander à Kaïtos pourquoi il ne me l’avait pas dit.
-Tu ne m’aurais jamais laissé tranquille.
-Si vous me l’aviez dit, oui. Vous savez, si je vous écœure vraiment trop, pas «trop», mais «vraiment trop», vous pouvez me le dire.
-Right now, you are!
-…Ok… Je m’en vais alors…
Muuu… Je voudrais juste que Kaïtos m’aime bien parce que je l’aime bien moi…

Nous n’avions plus rien à faire dans ce monde alors nous sommes retournés chez nous. Le portail que Raïko a fait nous a emmenés… dans le bureau de maître Chamberlain encore une fois. Inutile de préciser qu’il était très en colère, mais c’était le moindre de nos soucis. Nous étions revenus environ trois semaines avant notre départ, c’est-à-dire avant tous nos ennuis avec la White Blade et avant le bal à Wateryard. Ce petit détail n’était cependant que la pointe de l’iceberg. Les six guardians ont pu reprendre leur forme humaine, mais ils étaient maintenant coupés des dieux. Aucun ne sentait son arme et ni n’avait accès à son pilier. Ils étaient devenus de simples mortels, des élémentalistes. Compte tenu de leur vulnérabilité, il fallait les emmener dans un endroit sûr. Le seul endroit sûr pour l’instant était la demeure de Laguna, alors nous nous y sommes rendus. Ça a encore été l’occasion pour moi de consoler Callystus, mais je ne m’en plains pas. Je l’aime beaucoup trop pour être capable de résister à ses pleurs.

Comme cela semble être écrit dans notre destinée à tous, les ennuis nous ont suivis. Raïko et Laurian étaient partis porter un message aux hauts dirigeants de la White Blade. Nous avions tous besoin de réponses (entre autre, pourquoi Cassandra était-elle de leur côté et pas du nôtre) et comme Gale n’était pas disposé à nous les donner, une rencontre avec la White Blade était la next best thing.

Durant leur absence, le maître de Sio a décidé de se pointer le bout du nez à Uman’lil. Quand Callystus et moi l’avons appris, nous nous sommes mises à paniquer comme deux cinglées. Le mari de Laguna n’avait pas l’air de comprendre pourquoi nous nous énervions et il a encore sans doute moins compris quand notre agitation a monté d’un cran, après qu’il nous ait dit que Monochrome l’avait touché. Pourquoi tout le monde est-il si calme? Sommes-nous les seules à avoir entendu Laurian dire qu’il y avait deux Monochrome et que l’un d’entre eux était un doppleganger? Oui Laurian est un menteur-né, mais il faudrait quand même s’attarder à cette affirmation! Comme Callystus a dit : Mieux vaut être paranoïaque que mort!

Finalement, Kaïtos nous a demandé à Callystus et à moi de le suivre à l’extérieur. Je ne sais pas ce qu’il avait en tête, mais quand Kaïtos demande quelque chose, on ne pose pas de question. On dit «oui, monsieur» et on obéit. Monochrome n’était pas très loin de la mansion, avec Sio. Peu importe ce que Kaïtos voulait faire, je crois que ça n’a pas marché et en plus, quand Sio a commencé à trouver Monochrome louche (il disait avoir été dans la grotte, mais ne se souvenait ni de Callystus ni de moi), il a utilisé la gravité, mais elle n’a eu d’effet que sur nous. Il n’en fallait pas plus pour que le fier guardian du feu se mette en colère et prenne feu (littéralement).

Nous avons heureusement réussi à éviter de nous faire toucher par Monochrome, qui a fini par partir de son côté dans une auberge, pour laisser le temps à Sio de faire ses adieux. Nous avons quant à nous attendu ardemment le retour de Laurian et de Raïko. Je crois que ce dernier a été plutôt découragé de constater que nous parlions toujours du fait que Monochrome était un doppleganger. Laurian voulait se rapprocher de l’auberge, car son bidule à détecter les trucs comme lui n’était pas très fonctionnel. Ce n’est pas que j’éprouve une sympathie particulière pour lui, mais nous avons besoin de lui autant que tous les autres. Je l’ai traîné par le bras vers l’auberge. Je crois qu’il aurait préféré de beaucoup y aller seul et il a bien essayé de m’en convaincre. Ne t’inquiète pas prêtre. Ma priorité sera toujours Callystus, mais ça ne veut pas dire que je vais te laisser affronter seul un truc comme toi. Nous serions bien avancés si tu mourais.

Nous étions en train d’observer Monochrome quand j’ai senti une présence qui nous observait dans l’ombre. Je devais avoir l’air folle à regarder tout autour de moi comme ça, mais j’ai eu raison de le faire. Une silhouette encapuchonnée s’est avancée vers nous… une silhouette autour de laquelle flottait un sceptre. Même sans jamais l’avoir vu, je savais qu’il s’agissait de Chrono, le staff du temps. La silhouette devait donc être Monochrome. Mais duquel s’agissait-il? Nous avons eu la confirmation qu’il s’agissait du vrai quand il a réparé le bidule du prêtre et que ça s’est mis à sonner en direction de l’auberge. Le Monochrome que nous avions vu était donc le doppleganger. Thank god we didn’t touch him! Ce Monochrome-ci nous a dit qu’il laissait Sio avec nous pour l’instant et qu’il allait remettre les choses en ordre.

Ensuite, je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Nous étions rendus le matin au lieu du soir. Monochrome avait remis le temps comme il devait l’être, c’est-à-dire trois semaines plus tard. Inutile de dire que ça a causé toute une commotion, qui a été d’autant plus grande que nous avions manqué le rendez-vous avec la White Blade. Comme nous ont résumé Raïko et Laurian, il y aurait une autre prophétie que celle que nous avions lue, ou plutôt une autre version. Un meeting en terrain neutre avait été fixé à trois jours plus tard. Au cours de cette rencontre, ceux qui désiraient rejoindre la White Blade seraient accueillis à bras ouverts. Malheureusement, à cause de l’avancée rapide du temps… Mais comme j’ai fait remarquer, ils ont des paladins qui peuvent détecter les mensonges, alors si nous leur disons ce qui s’est passé, nous n’aurons sans doute aucun problème à organiser un autre meeting.

Tout le monde nous nous sommes rendus à l’extérieur parce que Callystus voulait contacter son père, pour le rassurer sur son état et aussi pour lui demander de nous aider à protéger les guardians. Je ne connais pas le roi de Merra, mais il serait apparemment la personne la plus apte à protéger les guardians. Comme les relations du père de Callystus tant avec les guardians qu’avec Laurian (ou plutôt ce qu’il était) n’étaient pas ce qu’il y a de meilleur, il valait mieux être à l’écart lorsque nous l’appellerions.

Nous avons effectivement bien fait. Grâce aux coordonnées données à Callystus par son père, un portail a pu être créé pour le faire venir jusqu’à nous. Comme lorsque nous nous trouvions à Wateryard, il s’en est pris à Laurian, mais sa réaction m’a tout de même parue un peu moins excessive qu’à ce moment-là. Les choses ont fini par se calmer et les explications ainsi que les présentations ont pu être données. Quand il m’a reconnue, le père de Callystus m’a traitée de garde du corps incompétente (la plus incompétente qu’il avait jamais vue en fait) et il a dit que plus jamais il ne m’engagerait. Ben là… Vous êtes méchant… Je sais bien que j’aurais dû surveiller Callystus de plus près et je m’en suis beaucoup voulu, mais j’ai tout fait pour me reprendre par la suite : je suis restée le plus près d’elle possible, je me suis occupée d’elle quand elle était blessée ou qu’elle n’allait pas bien… Et aujourd’hui, je me trancherais les veines si je savais que ça pouvais lui sauver la vie et… Est-ce que je viens bien d’entendre Callystus dire que je suis sa meilleure amie? Je t’aime et je veux te faire un hug…

Le père de Callystus a dit qu’un de ses amis serait en mesure de nous aider, mais nous ne devrions jamais parler à qui que ce soit de ce qui se passerait là-bas. Ça ne me pose aucun problème. Cet ami se trouvait à Kotuu alors nous nous y sommes allés par magie. Ça m’a rendue un peu nostalgique d’être là-bas, car ça me rapprochait énormément d’Éomiss, qui était à bien des égards bien plus un «chez moi» qu’Arcadia ne l’avait jamais été. Je me demande qu’elle serait la réaction de Boss si je me pointais là-bas? Il serait probablement furieux que j’aie disparu durant plusieurs mois sans donner de nouvelle… J’espère qu’on aura à aller là-bas, car j’aimerais bien le revoir. Il a fait beaucoup pour moi, alors je lui dois bien de lui donner de mes nouvelles…

Kotuu est une ville d’halflings, mais l’ami du père de Callystus était un arcadien. Il s’appelait Kyle et était médecin. Il a eu un petit sourire en coin quand il a entendu mon nom, alors je me suis sentie dans l’obligation de dire que je n’étais pas du tout comme ma famille. Il m’a répondu que c’était une bonne chose. Oui, c’est un fait. Cet arcadien qui vivait dans une ville d’halflings n’était pas le fait le plus étrange. Devant sa maison, il y avait un gros loup qui montait la garde… et qui communiquait non pas en grognant, mais avec des pancartes. J’ai été beaucoup trop perturbée pour aller lui faire des câlins comme Callystus lui a faits.

J’ai été encore plus perturbée quand j’ai appris que la bibliothèque dans laquelle nous devions aller pour trouver des renseignements sur les prophéties et les armes élémentales était… le loup. Euh… Depuis quand une bibliothèque contient des livres sur tous les sujets possibles et depuis quand une bibliothèque peut être un animal? Mieux vaut ne pas poser de question.

Kyle nous a emmenés jusqu’à une grotte qui se trouvait un peu à l’écart de la ville. Il en a ouvert l’entrée et nous nous sommes retrouvés dans un long couloir dont les murs étaient recouverts d’étranges gravures représentant des êtres que je n’avais jamais vus auparavant. Il s’agissait d’alorians, une race qui était maintenant disparue. D’autres gravures plus loin montraient comment ils avaient été anéantis, par de grands animaux : un pégase, un oiseau, un lion, un dragon et un serpent. Kaïtos n’a rien dit, mais à voir la façon très intense dont il regardait la gravure de l’oiseau, je savais qu’il avait participé au massacre. Il avait l’air si triste qu’il ne m’est même pas venu à l’idée qu’il l’avait fait de son plein gré.

Quand les autres ont continué leur chemin, Kaïtos est resté dans le couloir à regarder les gravures. Je ne voulais pas le laisser seul, alors je suis restée aussi… à observer subtilement les gravures sur l’autre mur. Je me suis ainsi rapprochée de celle qui représentait un grand dragon. Pour m’être fait dire que j’étais à moitié dragon, je savais qu’il s’agissait de ma mère. Alors quand Kaïtos s’est approché de moi et m’en a fait la remarque, j’étais déjà au courant. Elle est magnifique. J’aurais tant aimé la connaître… Kaïtos m’a dit que pour un guardian qui devait protéger la vie, détruire était le pire des châtiments. Pauvre Kaïtos… J’ai senti beaucoup de tristesse dans sa voix et un sentiment de hug très intense m’a envahi. Mais je me suis retenue. Kaïtos n’avait pas l’air de raffoler des hugs, alors mieux valait ne pas trop pousser ma chance. Je me suis contentée d’un pate-pate sur l’épaule. Avant de retourner de son côté pour continuer d’observer les gravures, il m’a dit que je devrais être dans la bibliothèque avec les autres, que je pourrais y apprendre des choses importantes. Sans aucun doute, mais j’avais le sentiment que je devais rester là où j’étais. Peut-être que je faisais tout ça pour rien, mais il avait l’air si triste que je voulais rester près de lui, je voulais qu’il comprenne qu’il y avait quelqu’un qui était là pour lui. After all, that’s what you’re supposed to do, right? Help the people you care about in any way you can?

Quand Kaïtos a continué son chemin pour rejoindre les autres dans la grande salle, je l’ai suivi en silence. Je me suis assise à une distance respectable de lui. Je ne voudrais pas qu’il se mette à me trouver harcelante. Une partie du groupe (tout le monde sauf les guardians, Tania et Gale) était parti dans la bibliothèque. Ils se trouvaient tous en plein milieu de la pièce et ils étaient tous complètement figés.

jeudi 19 novembre 2009

Kaïtos et Talis

Me voici prise avec un 2e petit amour! Talis a maintenant un petit frère: Kaïtos! Je sais, vous allez vous dire «Oh mon dieu...». Mais il fallait que je trouve un nom qui puisse avoir un diminutif digne de ce nom. Alors après «Ta-Ta», voici «Kaï-Kaï»! lol


mardi 3 novembre 2009

Kaïtos est mon ange gardien

Je me sentais tellement mal de ce que j’avais fait que j’ai préféré ne pas rentrer dans la maison avec les autres. Je n’étais vraiment pas d’humeur à me faire engueuler. Raïko l’a déjà très bien fait et une fois me suffit. Je désirais toujours recevoir une punition, mais je pouvais très bien m’en charger moi-même. C’est pourquoi je suis retournée là où j’avais laissé tomber le sermon de Raïko. Je me suis agenouillée devant et j’ai commencé à le lire. Tout en prononçant les mots, je tentais de les graver dans ma mémoire. Je voulais tout apprendre par cœur. Je voulais être capable de le réciter parfaitement rien qu’en visualisant le morceau de pierre dans mon esprit.

J’avais presque réussi quand j’ai entendu des pas venant de derrière et se dirigeant vers moi. J’ai aussitôt eu un mauvais pressentiment, qui n’a fait qu’augmenter au fur et à mesure que les pas se rapprochaient de moi. En effet, plus ils se faisaient proches et plus je me rendais compte qu’il s’agissait en fait de petits pas faits par des petites pattes et non pas par des pieds humains. Quand la présence s’est arrêtée à côté de moi, je n’ai pas eu besoin de regarder pour savoir de qui il s’agissait. Mais juste pour le principe, je l’ai quand même fait. Comme je le pensais, c’était Kaïtos.

Je m’attendais à une engueulade de la mort qui tue, mais rien du tout. J’ai donc continué ma lecture en lui jetant des regards du coin de l’œil de temps en temps. If I ignore him, maybe he’ll go away… That was just wishful thinking. Le sermon est bel et bien venu, mais il ne fut pas aussi dur que ce que je m’imaginais. Peut-être que je faisais vraiment pitié? Mmmm… Nah! Kaïtos n’est pas du genre à se laisser avoir par un air piteux. Il est plutôt du genre à dire de façon sèche, nette et précise quel est le problème et ce que je devrais faire pour le régler.

La façon de faire de Kaïtos est plutôt rough, mais elle a quand même un taux de réussite de 200%. Quand il m’a demandé pourquoi je restais là à m’apitoyer sur mon sort, je lui ai répondu que je restais là pour apprendre le texte par cœur. Il m’a dit que ça ne sevrait à rien de rester seule ici. What happened was an accident and I shouldn’t stay there and sulk in self-pity. Je le sais bien que c’était un accident! Jamais je n’aurais frappe si j’avais su que la silhouette noire était Tania! Ça n’empêche pas que je me sente très coupable. J’ai besoin de me sentir coupable…

Quand il m’a demandé pourquoi, j’étais certaine qu’il allait me dire que j’étais idiote ou un truc du genre après que je lui aie répondu. Si je restais ici à me morfondre, c’était parce que je savais que ce que j’avais fait était très mal. C’était en plein le genre de chose que ma famille ferait. Et comme je ne voulais pas du tout être comme eux, si je me punissais assez fort, peut-être que je m’assurerais de ne plus jamais agir de façon aussi stupide et imprudente…

Comme Kaïtos m’avait dit qu’il était venu pour me botter les fesses, je m’attendais à avoir très mal (émotionnellement parlant), mais ses paroles m’ont plutôt fait l’effet d’une petite claque. En lui parlant, je me sentais plutôt stupide d’avoir choisi le «sulking in self-pity» comme solution. Me punir ne règlerait rien. Je le jure, Kaïtos a beau être un peu trop direct à mon goût, il sait exactement quoi dire et faire pour me remonter le moral. Ça fait combien de fois qu’il me remet les pendules à l’heure? Quatre? S’il continue comme ça, je vais finir par croire qu’il est mon ange gardien. Et c’est ce que je lui ai dit. Il m’a répondu qu’il n’était pas un ange. Well you are one to me… Et quand il m’a dit que je ne leur ressemblais pas à eux, mais plutôt à ma mère, je me suis sentie comme si tous mes problèmes disparaissaient. Je me sentais si légère que j’aurais pu m’envoler (sans sortir mes ailes). Kaïtos avait-il la moindre idée de ce que ça signifiait pour moi de me faire dire ça? Savait-il à quel point ça me faisait plaisir? Je devais avoir des sparkles pleins les yeux et tout autour de ma tête. À ce moment précis, j’ai eu l’impression que Kaïtos et moi c’était rendu à la vie à la mort. Je crois qu’il aurait pu me demander de le suivre jusqu’au bout du monde et je l’aurais fait sans poser de question.

Vous n’avez pas idée à quel point j’ai dû me retenir pour le hugger à mort et lui dire que je l’aime (fraternellement parlant bien sûr). La seule chose qui m’a retenue c’est que j’avais peur de me faire encore accuser de lui manquer de respect. Je trouverai bien un moyen de le faire quand même D’ailleurs, je crois que j’ai déjà une idée… J’aurais bien eu envie de lui demander si je ressemblais vraiment à ma mère et en quoi précisément je lui ressemblais, mais nous avons été interrompus par le prêtre. Kaïtos l’a accusé de nous avoir espionnés. En temps normal, je l’aurais probablement aussi accusé, puis envoyé promener pour finalement le tabasser, mais je flottais trop sur mon nuage pour me mettre en colère. Je lui ai même expliqué que j’étais apitoyée sur mon sort, mais que Kaïtos m’avait bottée les fesses et que j’allais mieux maintenant.

Le prêtre m’a dit qu’il y avait eu une discussion et qu’il y en aurait une autre après qu’il soit allé parler à Chiyo. Il m’a proposé d’aller avec lui. Pourquoi pas? Il a à peine eu le temps de faire la même demande à Kaïtos que ce dernier grimpait sur mon épaule. Me voilà promue «transport de Kaïtos»! But I don’t mind…

Chiyo a été très heureuse d’apprendre que nous acceptions malgré tout d’aller sauver leur princesse. Les gens ici ne pourraient cependant nous aider, car il n’y avait plus beaucoup de soldats de disponibles. Je crois que nous saurons quand même nous débrouiller.

Nous lui avons posé quelques questions au sujet de Setsuna, espérant ainsi apprendre pourquoi nos ennemis l’avaient enlevé. Elle n’a pas pu vraiment nous éclairer sur qui Setsuna était ni d’où il venait. Elle a cependant pu nous dire qu’il était peut-être un descendant du clan des Fujimoto, car la couleur de ses cheveux était caractéristique de ce clan. C’était un très ancien clan de puissants guerriers qui avait été exterminé par le shogun il y a plusieurs générations de cela. Ce clan se trouvait au nord. Selon Chiyo, Setsuna ne possédait pas de pouvoirs magiques, car dans ce monde-ci, seules les femmes pouvaient faire de la magie. Aussi d’après elle, personne d’autre ici ne pourrait nous renseigner sur Setsuna ou sur le clan des Fujimoto. Nous l’avons saluée et nous sommes retournés à la maison.

Quand nous sommes arrivés, je suis allée directement voir Tania. Quand j’ai ouvert la porte de sa chambre, je ne l’ai d’abord pas vue. Ce n’est que quand je suis entrée que je l’ai trouvée : elle était cachée dans un coin de la pièce, à côté d’une table de chevet. Je me suis agenouillée à distance respectable d’elle (je ne voulais pas qu’elle ait une attaque en me voyant en se réveillant et que je me fasse accuser d’avoir voulu la tuer une deuxième fois) et j’ai attendu.

Comme elle n’était toujours pas réveillée quand Callystus est venue me chercher pour que nous allions prendre notre bain, j’ai décidé de m’absenter juste le temps de me laver. J’ai encore eu le plaisir de m’occuper de Zaphira… qui a effectué un mauvais plongeon dans le bain. J’ai quand même failli ne pas m’occuper d’elle, car nous étions à peine entrées que Ravenelle monopolisait pratiquement Flare et Laguna pour les laver et les bichonner. Pour une fille qui ne m’avait jamais donné l’impression d’être nécessairement très féminine, elle a drôlement beaucoup de parfums et de shampoings… Zaphira s’est retrouvée complètement emmêlée dans un paquet de rubans et ça m’a pris presque une demi-heure à tout défaire. Je pense que ça a déçu un peu Callystus de ne pas pouvoir s’occuper de Flare ou de Laguna. Je me suis sacrifiée pour la laisser brosser mes cheveux (j’espère que ça a compensé un peu) et quelle torture ce fut… Pour mon propre plaisir, elle a aussi sorti son immense garde-robe. Wow… That is just so cool… Did you know that I worshipped you?

J’ai aussi expliqué à Ravenelle que je préférais être appelée Amarice plutôt que Nariko. J’ai dû la reprendre deux fois pour qu’elle prononce mon nom correctement. C’est Ama-rice, pas Ama-risse. Amarice. J’aime assez mon nom que je ne veux pas qu’il soit scrappé. Je préfère encore Nariko autrement. Nous nous sommes un peu éternisées dans les bains, au point que Forest est venu nous demander si tout allait bien. Je crois qu’il serait même entré, mais Kaïtos l’en a empêché. De toute façon, personne dans le bain à part Callystus n’était d’accord pour qu’il entre. Je crois que je vais demander à Callystus comment ça marche à Merra. On dirait qu’ils n’ont pas trop de problème avec la nudité… quand nous sommes finalement sorties, j’ai demandé à Zaphira de me rendre un petit service : aller hugger Kaïtos pour moi. I would have preferred to do it myself, but this is the next best thing. Elle a tout de suite accepté et je l’ai vue partir comme une balle en direction de Kaïtos, qui se trouvait sur sa roche habituelle dans le jardin. Arrivée à proximité, elle a sauté dessus et tous les deux se sont retrouvés dans le petit étang qu’il y avait derrière la roche. If he ever finds out that I’m behind this, I’m so dead. I better hide for now and give him a little time to calm down before I apologize...

lundi 26 octobre 2009

(Pcq ça me tentait.)


I completely messed up...

Juste au moment où j'avais décidé de m'affirmer...

Juste au moment où j'avais décidé de révéler ma véritable identité...

J'ai failli tuer Tania. Raïko était furieux, et avec raison... Je suis certaine qu'il me déteste. Il ne voudra sans aucun doute plus me parler ou avoir quoi que ce soit à faire avec moi. Je n'aurai plus aucune chance de lui faire croire que je ne suis pas comme ma famille maintenant...

J'ai failli tuer Tania, mais je ne suis pas evil? Yeah, right...

Pourquoi quelque chose comme ça devait-il arriver maintenant...?

Quelqu'un d'innocent a failli mourir par ma faute. Ça aurait plutôt été leur genre à eux...

Eux...

Toute ma vie, je me suis battue pour ne pas être comme eux, tant dans ce que je disais que dans ce que je faisais.

Mais là je commence à avoir peur que ça ne serve à rien. Plus le temps passe et plus je me rends compte que je leur ressemble...

mardi 20 octobre 2009

Je la sens mal...

Comme Callystus avait un service à demander à Sio, nous sommes allées le trouver. Il était dehors avec Gale… en train de massacrer un pauvre buisson, pour le plus grand plaisir de Gravity. Nous nous sommes excusées à tous les deux, au cas où nous les aurions offensés hier. Gale n’avait plus aucun souvenir de ce qui s’était passé la veille, mais Sio oui. Callystus et moi nous aurions huggé tout le monde en leur disant que nous les aimions. Oh mon dieu… Est-ce que nous avons fait ça avec tous les autres guardians? C’est trop la honte… Nous allons devoir aller nous excuser à eux, nous n’avons plus le choix maintenant. Gale était plutôt déçu de ne pas se souvenir d’avoir été huggé par nous, alors Callystus lui a fait un câlin. Désolée, mais moi ça sera pour une autre fois. Je ne suis pas assez soûle pour ça.

Sky et Flare se trouvaient sur la galerie extérieure, avec Laguna et Forest, qui étaient réveillés et qui semblaient bien se porter. Nous nous sommes excusées à eux, au cas où nous les aurions insultés la veille. Ils ne savaient pas de quoi nous parlions et encore moins de ce qu’était l’alcool. Génial. Ça, ça veut dire qu’un seul guardian a été offensé, et par moi. Il n’y a aucune raison que Callystus vienne avec moi comme elle n’a rien fait de mal. Je vais m’excuser à Kaïtos toute seule comme une grande. Muuu…

Il était assis sur une roche dans le jardin et Zaphira jouait après sa queue. Il avait l’air toujours aussi en colère, mais il se laissait faire sans rien dire. Dès que Zaphira m’a vue, elle s’est mise à dire «hug» à répétition. Je crois que je l’ai beaucoup marquée hier. Stop being so cute, otherwise I’ll want to hug you again and Kaïtos will say that I’m being disrespectful to you.

J’ai pris on courage à deux mains et j’ai demandé à Kaïtos si je pouvais lui parler. Il a à peine ouvert la bouche que je me suis sentie toute petite face à lui. Muuu…

Je me suis excusée de ma conduite irresponsable de la veille. Je savais que je lui avais fait honte à lui, ainsi qu’à la mémoire de ma mère. Quand il m’a répondu par l’affirmative à cette phrase, je me suis sentie vraiment mal. D’après ce que Forest et lui m’ont dit, ma mère était quelqu’un de vraiment bien. Je me fiche totalement de faire honte à mon père, mais pas à elle et pas non plus à Kaïtos.

J’ai aussi expliqué la partie «hugs» de la soirée, car je ne voulais pas qu’il continue à penser que je l’avais fait pour lui manquer de respect. J’adorais Zaphira et elle était la seule famille qui me restait –la seule qui en valait la peine- alors j’allais la hugger peu importe la forme qu’elle avait. J’ai aussi dit à Kaïtos que je le considérais comme faisant partie de ma famille, car même si je ne le connaissais pas, il avait plus fait pour moi en quelques jours que ma propre famille durant toute ma vie.

Comme Kaïtos a toujours l’air d’en vouloir au monde entier, je ne suis jamais certaine si ce qu’il dit est positif ou pas. Je crois avoir compris qu’il ne m’en voulait pas pour les hugs, mais seulement d’avoir bu. Alors, il m’a… à moitié pardonnée? Mieux vaut ne pas pousser ma chance et partir tout de suite. Je lui ai promis de ne plus jamais recommencer et je me suis inclinée devant lui, avant de m’en aller. That went well… sort of…

Je me suis mise à la recherche de Callystus. Comme je ne la voyais plus nulle part, j’ai décidé d’aller demander aux guardians. Forest m’a dit qu’elle était avec Laurian. Quoi? Avec Laurian? Vous l’avez laissée partir avec ce démon? Vous êtes tous complètement cinglés?! Où sont-ils en ce moment?! Forest m’a répondu en miaulant. Est-ce que tu me prends pour une conne? Ça c’est une des tactiques de diversion les plus minables que j’ai vues!

J’allais lui demander une explication qui ne fasse pas insulte à mon intelligence quand Chiyo est arrivée. Je me suis tout de suite excusée de notre comportement de la veille. Elle m’a répondu que ce n’était pas à elle que nous devions nous expliquer. Nous étions convoqués à l’instant chez Setsuna. Nous devions tous nous rejoindre devant la maison et un samouraï nous guiderait jusque chez Setsuna.

Comme j’avais déjà prévu d’aller voir Callystus, j’ai commencé mes recherches par elle. J’avais prévu de cogner doucement à la porte pour ne pas répéter les exploits de la veille, mais je l’ai quand même défoncée. Callystus était assise à côté de Laurian-qui-n’est-pas-Laurian. Il ne m’en fallait pas plus pour que je me précipite à ses côtés. Il t’a touchée? Il t’a dit quelque chose qui ne te plaisait pas? Elle m’a assuré que non. Je lui ai quand même demandé, et même insisté, si elle voulait que je le frappe. Laurian-qui-n’est-pas-Laurian m’a dit que je ne me gênais pas. Non, en effet, je ne me gêne pas et jamais je ne me gênerai pour te frapper.

Je les ai avertis de notre convocation chez Setsuna et pendant que Laurian-qui-n’est-pas-Laurian allait réveiller Raïko et Ravenelle, Callystus et moi allions avertir Sio, Gale et Echo. Ma nervosité était déjà très grande avant que nous ne partions et elle est arrivée à son comble quand nous nous sommes assis devant Setsuna Katsura et que le moment des présentations est arrivé. Je n’avais que quelques mots à dire et pourtant mon cœur se débattait comme si j’étais sur le point d’entamer un combat très difficile. J’ai laissé Callystus se présenter en tant que princesse de Merra (tout pour retarder l’inévitable), puis j’ai pris une profonde inspiration et je me suis présentée : Amarice of the Red Wings. Gale a été plutôt étonné. Je l’ai rassuré en lui disant que c’était bien mon vrai nom que je donnais. J’ai dû le traduire pour Arzhvael, qui ne semble par comprendre l’arcadien. Quand il m’a demandé où «Nariko» allait dans tout ça, je lui ai dit nulle part. Nariko faisait peut-être partie de moi, mais j’étais d’abord et avant tout Amarice. Je voulais qu’on me reconnaisse en tant qu’elle.

Je m’attendais à plusieurs réactions suite à mes révélations, mais pas à celle de Raïko. Il m’a regardée bizarrement en me disant «Tu viens de cette famille-là?». Ce n’était pas un «tu viens de cette famille-là» étonné. C’était plutôt un «tu viens de cette famille-là» qui sous-entendait très clairement qu’il connaissait la réputation de ma famille. Et moi qui vivais dans l’illusion que personne ne savait qui ils étaient… Je ne tenais pas particulièrement à aborder ce sujet maintenant (Je viens d’une famille super evil. Vous voulez toujours m’accueillir chez vous, Setsuna?) alors j’ai demandé à Raïko si nous pouvions attendre à plus tard pour en parler. Arzhvael m’a offert un beau changement de sujet en demandant à Raïko de se présenter. Thanks man, I owe you.

Setsuna ne voulait pas que nous partions avant la fin de l’hiver, qui commencerait bientôt et qui durerait deux mois. Ça ne plaisait pas à personne, mais nous n’avions pas le choix : nous avions donné notre parole. Nous pouvions faire usage de nos pouvoirs, mais de façon limitée, c’est-à-dire sans mettre les gens en danger. Donc, plus question d’abuser su saké et de réaménager ensuite la maison. Nous ne pouvions pas non plus sortir du village sans l’autorisation de Setsuna. Je ne crois pas que ça serait venu à l’esprit de qui que ce soit.

Un soldat est arrivé en plein milieu des discussions pour avertir Setsuna que du mouvement avait été perçu à l’extérieur du village. Une troupe a été envoyée pour vérifier le tout. Laurian, Gale et Arzhvael (ainsi que quatre des six guardians cachés dans des sacs) les ont accompagnés, au cas où le mouvement serait dû à Tania. Après leur départ, je me suis excusée le plus sincèrement possible à Setsuna pour notre conduite irresponsable et honteuse de la veille. Dès que j’ai eu fini de parler, il a accepté mes excuses. En tout cas, c’est moins compliqué avec lui qu’avec Kaïtos…

Avant de s’en aller, Setsuna nous a dit que ce fut une discussion intéressante. Intéressante? Nous avons dû avoir l’air de personnes légèrement complètement cinglées. Vous êtes sûr que vous voulez notre aide? Je me restée jusqu’à ce qu’il soit parti.

Raïko était très fatigué alors il nous a dit qu’il retournait se coucher. Avant qu’il ne s’en aille, je lui ai dit que lorsqu’il serait frais et dispos, s’il avait cinq minutes de libres, j’aimerais qu’il vienne me voir. Il a cru que je voulais encore m’en traîner avec lui. Je n’y avais pas pensé, mais comme c’était une excellente idée, j’ai dit oui. En fait ce que j’avais plutôt en tête c’était ce qu’il savait sur ma famille. Quoique ce soit, vu le ton de sa voix, ça ne pouvait pas être bon. Je voulais donc savoir ce qu’il savait exactement et je voulais aussi le rassurer sur le fait que je n’étais en rien comme eux.

En attendant le retour des autres, Callystus et moi avons décidé d’aller nous entraîner. Nous sommes allées nous changer et nous sommes parties en emmenant avec nous Echo, Forest et Zaphira. Je me suis d’abord exercée avec une épée d’entraînement en bois. Je me suis rapidement rendue compte qu’elles n’étaient pas assez solides par rapport à ma force, même les mannequins ne résistaient pas longtemps. Sous les encouragements de Forest, j’ai donc continué à commencer à enseigner les rudiments du combat à Callystus.

Les choses se déroulaient plutôt bien, mais des gros nuages noirs nous ont forcées à interrompre notre entraînement. J’ai agrippé les minous… je veux dire les guardians (Zaphira dans mon chandail et Forest sous mon bras) et j’ai couru jusqu’à la maison avant que la pluie ne nous atteigne. En compagnie de Sio, de Raïko et de Ravenelle, nous nous sommes abrités sur le pas de la porte et nous avons contemplé le spectacle. Un orage violent semblait se préparer. Sio a essayé de chasser les nuages, mais il n’a pas réussi, aussi s’est-il mis à dire que ce n’était pas normal. Oh, oh…

Aux nuages se sont rajoutés de gros éclairs et puis ce qui semblait être des bruits de combat. Il n’en fallait pas plus pour que Callystus coure vers le village. Hé! Qu’est-ce que tu fais?! Moi au moins, j’ai eu un moment d’hésitation! Nous sommes tous partis à sa suite et nous avons trouvé les villageois, hommes, femmes et enfants, en train de se faire massacrer par des hommes en noir qui étaient armés d’épées qui ne venaient visiblement pas de ce monde-ci. Les salauds… Non seulement ils nous poursuivent jusqu’ici, mais ils osent s’en prendre à ces gens innocents alors que leurs cibles ce sont nous? Je vais tellement les massacrer!

Nous n’avons pas eu le temps d’entamer le combat, car un gros éclair venu du ciel s’est planté devant nous, faisant apparaître Cassandra, qui était, bien entendu, armée des deux épées qui formaient Yuantora. J’ai aussitôt eu un mauvais pressentiment. Il y avait quelque chose dans son regard qui ne me plaisait pas du tout. Je la sens mal… Je la sens très mal…

dimanche 18 octobre 2009

Saké+hugs =guardian en colère

Je me suis fait réveiller par un boucan d’enfer. J’ai à peine eu le temps d’ouvrir les yeux qu’une douleur assez intense a traversé mon pied. Ow… Pourquoi mon pied me fait encore plus mal qu’avant? Callystus était tout près –elle s’occupait de moi et de Raïko- alors je lui ai posé la question. Elle n’a pas arrêté de me répondre que je devais me reposer jusqu’à ce que j’insiste tellement qu’elle finisse par me dire la vérité : quelqu’un avait tenté de me healer le pied. À voir la douleur que je ressentais, il n’avait pas raté son coup. Gale m’a dit que j’aurais dû leur parler de cette curse-là. Pourquoi je n’en ai jamais parlé? Je ne pensais pas qu’un jour le prêtre me healerait. Il me semblait avoir été plutôt claire avec lui, non? «Ne t’approche pas de moi. Je ne veux rien avoir à faire avec ta magie»? Il faut croire que non. Avec un peu de chance, personne ne me demandera si j’ai d’autres curses qui pourraient poser problème…

Sio m’a proposé de reculer le temps jusqu’à il y a une semaine pour que je ne sois plus blessée et déshydratée. L’idée était tentante, mais comme il ne pouvait pas me garantir les résultats (il y avait un risque qu’il recule ou avance trop le temps), j’ai refusé. Je préfère souffrir pendant quelques jours plutôt que de me retrouver en enfance ou de me transformer en momie. Callystus a continué à s’occuper de moi jusqu’à ce que le restant du groupe arrive et nous dise que des cavaliers s’en venaient dans notre direction. Il fallait donc partir immédiatement.

Callystus m’a prise dans ses bras et m’a aidée à grimper sur mon cheval. This is so humiliating… I’m the bodyguard. I’m supposed to be doing these kinds of things, not you. Me disant que Zaphira voudrait voyager avec moi, je l’ai appelée. Elle est grimpée directement sur ma tête et s’est mise à jouer avec mes cheveux. En temps normal, j’aurais peut-être protesté, mais j’étais incapable d’en vouloir à Zaphira de me dépeigner, elle était si mignonne. Elle s’est ensuite cachée dans mon chandail, directement entre… Je ne l’aurais pas toléré de quelqu’un d’autre (ça m’aurait beaucoup trop gênée), mais les choses étaient différentes avec Zaphira. She was just a kid and she was family too.

Quand tout le monde fut embarqué sur les chevaux, Laurian qui n’était pas Laurian nous a téléportés à environ cinq kilomètres de là, près d’une rivière. Je suis péniblement débarquée de mon cheval et je me suis assise par terre pour me reposer. Je n’osais toujours pas regarder mon pied, j’avais trop mal. Quand Tania nous a rejoints, nous nous sommes remis en route. Je voulais me remettre en selle toute seule comme une grande, mais je me suis royalement plantée. J’ai donc dû encore accepter l’aide de Callystus.

Nous avons longé la rivière jusqu’à ce que nous apercevions au loin un pont. Sky est allé faire un petit tour de reconnaissance et c’est ainsi que nous avons appris qu’il y avait un petit village de paysans. Laurian-qui-n’était-pas-Laurian s’y est rendu pour savoir si quelqu’un pourrait nous renseigner sur l’endroit où se trouvait le clan de la licorne. Personne ne le pouvait, mais un dénommé Setsuna, qui voyageait beaucoup, était peut-être au courant. Il vivait à l’écart, alors nous sommes allés chez lui. Il ne s’y trouvait pas et la cabane semblait abandonnée depuis longtemps. Nous avons donc décidé d’y passer la nuit. Nous avons tous dormi à l’intérieur, à l’exception de »Laurian».

Il faisait toujours nuit quand des présences à l’extérieur nous ont réveillés. Nous n’entendions rien, mais il y avait bel et bien des cavaliers. Leur chef était le fameux Setsuna dont nous avions entendu parler. Ils nous sommés de sortir sans nos armes. Ils ont ensuite voulu parler aux «têtes dirigeantes» du groupe, à savoir Raïko, Callystus et Laurian. Ravenelle a décidé qu’elle les suivrait, ne voulant pas manquer la conversation. Ces cavaliers ne semblaient pas hostiles et je n’étais pas chaude à l’idée que Callystus ne soit plus dans mon champ de vision, mais il ne me serait quand même pas venu à l’esprit de les suivre. Si quelque chose d’important se dit, Callystus me le dira.

Quand ils sont revenus, nous avons appris que les cavaliers réquisitionnaient notre aide pour récupérer la princesse du clan des grues, car elle s’était fait kidnapper par le clan des crabes, ceux-là même que nous avions rencontrés lors de notre arrivée en ce monde. Ce n’était pas un ordre de leur part, mais ils nous le suggéraient fortement. Sans leur protection, nous ne réussirions pas à échapper au shogun du clan des crabes qui nous poursuivaient. Nous les aiderions et en échange, ils nous protégeraient et nous fourniraient un toit, des vêtements et de la nourriture. Nous avons donc accepté. Le prêtre nous a dit qu’ici l’honneur était très important, alors ne pas mentir et ne pas faire de coups traîtres. Oh seigneur… Je ne pourrai pas leur dire que mon nom est Nariko quand il y aura les présentations officielles. Si l’honneur est si important que ça ici, je vais devoir dire la vérité sur mon identité. Je ne me sentirais pas à l’aise du tout de mentir, même sur seulement mon nom. Well I guess it’s finally time to come clean. J’espère que je ne causerai pas de trop grand choc...

Nous devions nous mettre en route dès maintenant et nous allions devoir chevaucher rapidement. J’ai remarqué que le prêtre ne semblait pas très à l’aise à l’idée de monter sur un cheval au galop, alors je lui ai proposé qu’il monte derrière moi. Ça ne serait pas le moment le plus agréable de mon existence, mais nous ne pouvions pas nous permettre d’être ralentis. Nous avons voyagé pendant environ 24 heures avant d’arriver au village des rebelles, qui se situait tout en haut d’une montagne.

Nous avons tous été logés au même endroit, une maison spacieuse dont les murs ne semblaient pas très solides. Les servantes qui étaient à notre service ont enlevé leurs souliers avant de rentrer alors nous avons tous fait pareil sans poser de questions. Pendant que l’eau des bains était réchauffée, nous avons mangé. Ils nous ont servi du riz, des légumes et du poisson cru préparé d’une manière que je n’avais jamais vu auparavant. Le plus étrange c’était qu’il fallait manger avec deux baguettes. Il n’y avait ni fourchette et ni cuillère. Je me suis quand même plutôt bien débrouillée.

Après le souper, vint le moment que tous attendaient : le bain. Callystus, Ravenelle et moi y sommes allées en premier. J’ai emprunté un paravent à Callystus pour pouvoir me changer sans que personne ne me voie. Il y avait peut-être seulement des femmes, mais j’étais quand même gênée. Dans ces bains extérieurs, il fallait se laver en-dehors du bain comme tel et ensuite entrer dans l’eau. J’ai été extrêmement contente de pouvoir finalement enlever cette affreuse teinture noire de ma tête.

Je me suis glissée dans l’eau centimètre par centimètre, soulevant ma serviette au fur et à mesure. Ce fut une véritable bénédiction pour moi, surtout après ces jours très pénibles passés dans le désert. Nous avons été rejointes par Flare et par Zaphira. Ma petite guardian préférée s’est jetée dans l’eau comme un boulet de canon. Je me suis fait un plaisir de la laver. Quand elle a vu les bouteilles de parfum, elle a aussi voulu s’en mettre, mais elle s’est échappé la bouteille au complet sur la tête. J’ai dû la relaver, mais ça ne m’a pas dérangée. Elle est si adorable…

Après le bain, nous avons laissé les servantes nous vêtir de ce qu’elles appelaient des kimonos, des genres de robes de chambre vraiment stylisées, qui se mettaient les unes par-dessus les autres. Quand nous avons été complètement habillées, nous avions quelques épaisseurs de tissu sur le dos.

Callystus et moi avons ensuite été nous promener dans les jardins. Comme nous étions seules, j’en ai profité pour lui révéler mon vrai nom. Les autres attendraient à plus tard pour le savoir, mais je ne voulais pas lui cacher à elle. Je lui ai dit que si elle ne pouvait pas prononcer mon nom comme il faut ou me trouver un surnom potable, elle pouvait continuer à m’appeler Nariko. Elle a suggéré Amy. Ça m’a mis plutôt mal à l’aise qu’elle m’appelle comme ça, étant donné que la seule personne qui l’avait jamais fait était Kira. C’est ce que je lui ai répondu et pour ma plus grande surprise, elle m’a dit qu’elle comprenait très bien mon malaise. J’ai perçu un peu de tristesse dans sa voix. Peut-être que ça a un rapport avec son mari qui est mort? Si elle a un jour envie de se confier à moi, je me ferai un plaisir de l’écouter, mais je n’aborderai pas le sujet de moi-même. Je me suis permis de la taquiner un peu en lui disant des «votre altesse» à tour de bras. J’en ai été quitte pour des chatouilles très bien placées. J’ai été incapable de m’empêcher de rire. Il y avait si longtemps que je ne m’étais pas amusée de cette façon.

Raïko nous a surprises en pleine séance de chatouillis. Callystus a essayé de s’en prendre à lui, mais il n’était pas chatouilleux. Zut, nous allons devoir trouver autre chose. Raïko m’a fait la remarque que je ne riais pas souvent. C’est vrai, j’en ai perdu l’habitude je crois. Il a dit que «femme heureuse fait bon village». Je vais prendre ça pour un compliment, à savoir que ça me fait bien de sourire et de rire. Callystus s’étant échappée sur le sujet, j’ai dit à Raïko que Nariko n’était pas mon vrai nom et que lors des présentations officielles, j’allais donner mon vrai nom, parce que je ne me sentais pas à l’aise de mentir sur mon identité dans un endroit où l’honneur était si important. Il m’a répondu qu’un nom n’était qu’un nom. Je sais bien, mais j’ai quand même envie de soulager ma conscience. Je fuis depuis longtemps, il est temps que j’arrête. J’ai aussi demandé pardon à Raïko pour mon comportement dans le désert, mais il m’a rassurée en me disant qu’il ne pensait pas que j’étais pathétique. Tant mieux. Je te respecte et je ne voudrais pas que tu ais une mauvaise opinion de moi.

Pendant que je discutais avec Raïko, Callystus nous a fait une sneak attack avec un sceau d’eau, qu’elle nous a renversé complètement dessus avant de me le mettre sur la tête. Je pense qu’elle voulait «se venger» du fait que Raïko et moi l’avions appelé «princesse». Je suis rentrée pour me changer et comme il était plutôt tard, Callystus et moi avons mis nos pyjamas. Une servante est arrivée juste après en nous apportant un plateau avec une bouteille d’un breuvage qui s’appelait «saké». Ça sentait l’alcool. Je n’avais pas bu souvent dans ma vie et toujours avec modération, alors quelques verres ne me feraient pas de tort, surtout en la compagnie de Callystus.

Je me souviens d’avoir pris quelques verres et puis j’ai dû m’endormir, car quand j’ai ouvert les yeux, c’était le matin. Je n’avais pas dormi aussi bien depuis bien longtemps. La première chose que j’ai vue en me réveillant, c’était Raïko et Ravenelle, qui ne semblaient pas avoir dormi de la nuit. Euh, qu’est-ce que vous faites dans notre chambre? Raïko nous a traitées d’irresponsables. Il a dit que nous avions un peu trop levé le coude hier soir. Quoi? Nous nous serions soûlées? Certainement pas. Ravenelle est arrivée à la charge en nous disant de façon agressive que nous avions détruit des murs et que nous avions couru après tout le monde pour leur faire des hugs. Bon matin à vous aussi. Vous êtes au courant que vous pouvez commencer à journée en saluant les gens et non pas en les agressant verbalement? À ce qu’il paraît, j’aurais même huggé Kaïtos. Come on! Je ne suis pas si suicidaire que ça! Si j’avais huggé Kaïtos, j’en serais probablement morte.

Callystus et moi sommes parties en direction des bains, où nous avons croisé Arzhvael, qui nous a aussi parlé de notre comportement de la veille. Il n’avait pas l’air très content. Callystus commençait à croire que nous avions vraiment trop bu, mais moi j’avais mes doutes. Un truc ne collait pas du tout. Moi qui aurais huggé Kaïtos? Jamais je ne ferais une chose pareille! Je tiens beaucoup trop à la vie! J’ai entendu une voix grave qui me soutenait dans mes affirmations. C’était Kaïtos. Il était accompagné de Zaphira, qui s’est mise à dire «hug» à répétition en me voyant. Trop cute! Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai fait un gros câlin. J’ai redit à Callystus à quel point les affirmations de Ravenelle ne pouvaient pas être vraies, ce à quoi Kaïtos à répliqué en m’ordonnant de ne plus jamais recommencer. Euh… Et bien… C’est exactement comme je disais! Oh seigneur… Jamais il ne me serait venu à l’esprit de douter de la parole de Kaïtos. S’il disait que je l’avais huggé, ça devait être vrai. C’était vrai et Kaïtos était furieux. Il a exigé que je lui montre le respect qui lui était dû en tant que guardian. Et il est parti. Mais… Mais ce n’est pas… Je ne veux pas vous manquer de respect… Laissez-moi au moins vous expliquer… Je me sentais très mal, mais pas d’avoir huggé Kaïtos, plutôt qu’il pense que je l’avais fait parce que je le voyais comme un chat et pas comme un guardian. Muuu… Callystus et moi sommes allées nous laver, en silence, et nous sommes retournées aussitôt dans nos chambres. Des servantes nous ont aidées à mettre des kimonos et une fois de nouveau seules, nous avons mutuellement coiffé nos cheveux, toujours en silence. Quelles autres conneries avons-nous pu faire…?

Un p'tit grain de sable... Deux p'tits grains de sable...

Quand j’ai commencé à me réveiller, j’ai tout d’abord halluciné Monochrome penché au-dessus de moi et qui me disait qu’il était venu me chercher pour notre date. Ce fut suffisant pour que j’ouvre les yeux et que je manque d’être aveuglée par le soleil. J’ai mis ma main devant mes yeux pour les protéger et je les ai rouverts. J’ai constaté que j’avais une longue coulisse de sang sur la joue qui partait du dessus de ma tête. Je devais m’être cognée, mais où? La dernière chose dont je me rappelle c’est de m’être endormie… Je m’occuperai de cette blessure plus tard.

Ce n’était plus une grotte qui se trouvait au-dessus de ma tête, mais un ciel tout ce qu’il y a de plus bleu et sans nuage. Et il y avait aussi ce foutu soleil beaucoup trop fort à mon goût. Un peu de noirceur, ça serait trop demander? Tout en continuant de me protéger les yeux, je me suis assise et c’est là que je me suis rendue compte que je n’étais vraiment plus dans la grotte. Tout autour de moi, il y avait du sable, du sable et encore du sable. Mais qu’est-ce que je fais dans un désert? J’étais dans une grotte! WTF?!

En m’assoyant un peu plus confortablement, j’ai remarqué que je me trouvais dans une cage en bois pas très solide. C’est une blague? Est-ce que cette «prison» vraiment trop archaïque est censée me retenir? C’est en tout cas ce qu’espéraient les vautours qui planaient au-dessus de ma tête. Ne vous réjouissez pas trop vite. Je n’ai pas l’intention de me laisser dévorer!

J’ai quand même eu de la chance dans ma malchance, car dans la cage à côté de la mienne il y avait Raïko. Il dormait toujours. J’ai décidé d’aller forcer son réveil. Avec énormément d’effort, j’ai brisé les barreaux qui me retenaient. La cage n’était qu’à quelques pieds du sol alors j’ai sauté. J’ai dû brasser Raïko quelques instants avant qu’il ne se réveille. Il avait l’impression de s’être fait piétiner par un cheval. Ne t’en fais pas, moi j’ai l’impression d’avoir reçu une tonne de roche sur la tête.

Lui non plus ne savait pas ce que nous faisions ici ni où étaient tous les autres. Il a eu l’air de prendre plutôt bien la nouvelle, mais quand son cerveau a fini d’analyser l’information et qu’il s’est rendu compte que «les autres qui n’étaient pas ici» voulait aussi dire «Callystus n’est pas là», il a commencé à paniquer. J’ai dû le frapper pour que finalement il se ressaisisse. J’ai ensuite défoncé sa cage pour qu’il puisse sortir.

Malheureusement, à cause de tout le sable, Raïko ne pouvait pas sentir de signe de vie. Nous allions donc attendre la nuit pour utiliser les étoiles afin de nous diriger. Raïko n’en est pas revenu que je sois une mercenaire et que je n’aie pas le sens de l’orientation. Il avait l’air découragé. Peut-être que si je lui demande ce soir de m’expliquer comment on fait pour se diriger grâce aux étoiles, il me trouvera un peu moins pathétique…?

En attendant, il m’a suggéré de me reposer à l’ombre du poteau qui reliait nos deux cages. Il n’y avait pas assez d’ombre pour deux personnes. Je ne me plaignais pas d’en profiter (cet environnement était beaucoup trop light pour moi et ça commençait à me rendre un peu folle), mais je ne voulais pas que Raïko reste tout le temps au soleil. J’allais m’inquiéter… Je lui ai donc demandé de changer de place avec moi de temps en temps, mais il refusait de bouger. Fine. I’m going to be forced to use a dirty trick then…

J’ai dit à Raïko que s’il s’évanouissait d’une insolation ou s’il lui arrivait peut importe quoi d’autre, il ne pourrait pas aider la princesse. Il m’a répondu qu’il était habitué à ce climat et que mon chantage émotif ne fonctionnerait pas. You can’t blame me for trying. Je me suis dons assise au pied du poteau et je n’ai plus insisté.

La nuit a fini par tomber, la température baissant au fur et à mesure que le soleil disparaissait. Raïko ne connaissait pas les étoiles de ce monde-ci, mais je lui ai dit que c’était déjà mieux que moi, qui ne connaissais pas les étoiles du tout. Il a eu l’air encore un peu découragé par moi. Là je commence vraiment à me sentir pathétique… nous avons en fin de compte décidé de suivre l’étoile la plus brillante. Nous avons volé toute la nuit sans rien apercevoir d’autre que du sable. Le soleil se levait quand j’ai fini par voir quelque chose qui ne ressemblait pas à une dune de sable. On aurait dit un campement abandonné. Nous y sommes descendus pour chercher de la nourriture.

J’étais en train de chercher dans une tente quand j’ai entendu du bruit venant de ma droite. Curieuse, je me suis approchée. Je m’en suis mordue les doigts. Une gueule remplie de dents est sortie du sol très rapidement et m’a saisie au niveau de la tête. Si je n’agissais pas rapidement, j’allais mourir étouffée. J’ai d’abord essayé d’écarter les mâchoires du lézard pour que je puisse respirer, mais il allait m’arracher le visage si je continuais. Après j’ai voulu le frapper, mais mes coups ne lui faisaient rien. Je me suis ensuite dit qu’en faisant le plus de bruit possible Raïko viendrait voir ce qui se passait et il pourrait me porter secours.

Je l’ai effectivement entendu tenter de dégager la tente, mais d’après ce que j’entendais, il semblait penser que j’étais seulement en train de foutre le bordel. Je me suis débattue jusqu’à ce que j’aie un éclair de génie et que j’endorme la créature. Je lui ai ensuite tapé dessus jusqu’à ce qu’elle meure. J’ai ensuite dit à Raïko que j’avais trouvé le déjeuner. Quand j’ai pu finalement sortir de la tente et qu’il a vu mes blessures, il a déchiré un bout de son chandail pour me faire un bandage. Quand je lui ai dit que j’avais maintenant appris qu’il ne fallait pas s’approcher trop près d’un truc inconnu qui bougeait, il a eu l’air un peu découragé (encore) par moi. Il a dit que j’étais insouciante. Muuu… Je m’excuse… Je me sentais super mal. Il doit me considérer comme une pathétique finie. Re-muuu…

Nous nous sommes mis à la recherche d’huile pour faire un feu. J’ai trouvé un pot avec des graines qui ressemblaient à des graines de haricots. Je ne pouvais pas garantir de leurs effets, mais comme j’étais immunisée au poison, je pourrais les manger et laisser le lézard à Raïko. J’ai aussi trouvé deux livres plutôt intéressants. L’un semblait un livre de contes pour enfants dont les histoires semblaient plutôt tordues. Je l’aurais jeté si ça n’avait pas été de l’histoire où les gens étaient transformés en zombies. Je la lirai quand j’aurai un peu de temps. J’ai aussi trouvé ce qui semblait être un journal de bord. Je suis allée directement à la fin pour tenter de comprendre ce qui s’était passé ici. Je n’ai pas trouvé grand-chose de précis à part que l’écrivain semblait très effrayé. Les derniers mots semblaient avoir été écrits en grande panique. Je pouvais même voir des traces de sang sur le papier. Il était plusieurs fois fait mention de «kirza», mais je n’ai pas réussi à trouver plus de détails. Peut-être s’agissait-il du lézard qui m’avait attaquée?

Nous avons dû nous résoudre à faire du feu de la bonne vieille manière ancestrale, avec deux bâtons. Raïko m’y a déléguée pendant qu’il continuait à chercher. Euh… Je lui dis maintenant que je ne sais pas faire du feu ou j’attends à plus tard? Je ferais peut-être mieux de me taire. Si je lui dis que je ne sais pas faire de feu et que d’habitude je me débrouille avec un briquet ou sans feu du tout, c’en sera fait du peu de respect qu’il peut encore avoir pour moi. La meilleure solution est donc de me taire et de faire semblant d’être occupée. Quand Raïko reviendra, je lui dirai que je n’ai pas réussi à partir le feu et je lui demanderai de prendre la relève.

Quand Raïko est revenu, je me suis rendue compte que le lézard que j’avais mis à côté de moi avait disparu. J’ai eu beau dire à Raïko que je ne l’avais pas oublié ailleurs et qu’il avait probablement été emmené par ces formes de vie que je sentais sous terre, il ne m’a pas cru du tout. Il semblait d’ailleurs me regarder comme si j’étais complètement folle. Il m’a répondu que le sable à côté de moi n’avait pas été bougé et qu’il était donc impossible que le lézard. Il m’a demandé de continuer à m’occuper du feu et il est parti chercher le lézard. Ben là… Le lézard a vraiment disparu, pourquoi tu ne veux pas me croire?

N’ayant aucune idée de ce que je devais faire avec ces deux bâtons, j’ai continué à faire semblant d’être occupée jusqu’à ce que je commence à m’inquiéter de l’absence de Raïko. Je suis partie à sa recherche jusqu’à ce que je trouve un tas de plumes blanches près d’une tente en lambeaux. Et je sentais pleins de trucs vivants grouiller sous terre. Et merde!! J’ai plongé ma main dans le sable à la recherche de Raïko, mais je n’ai rien trouvé.

Je sentais des trucs se rapprocher de plus en plus de moi alors j’ai décidé de m’envoler pour avoir une vue d’ensemble du camp. Raïko était peut-être ailleurs… Je n’ai pas eu le temps de m’envoler que le missing pioupiou arrivait à côté de moi. J’étais tellement inquiète que je me suis mise à l’engueuler. Il s’est aussitôt excusé de m’avoir inquiétée et m’a dit qu’il était en train de muer (d’où le tas de plumes). J’ai dû me retenir très fort pour ne pas rire. Je n’aurais pas dû, mais j’étais si soulagée qu’il soit ok que je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je lui ai révélé que je sentais plusieurs signes de vie sous terre et que pour notre sécurité, il faudrait peut-être nous envoler. Je venais à peine de dire ça qu’un truc m’agrippait par la jambe et tentait de m’attirer sous le sable. Avant que je ne réussisse à me déprendre, j’avais eu le pied joyeusement grignoté. Je n’osais pas regarder, mais vue la douleur, ça ne devait être pas beau à voir. J’ai voulu m’envoler pour éviter de me faire reprendre, mais je n’ai pas eu le temps. Une créature relativement énorme avec une bouche pleine de dents m’a agrippée au cou et à la jambe avec des tentacules et m’a attirée vers elle pendant qu’une autre créature faisait la même chose avec mon autre jambe. Si je ne voulais pas mourir écartelée, je devais vite réagir. J’ai réussi à endormir une des deux créatures et j’ai ensuite appelé les squelettes qui dormaient sous terre à mon secours. Ce fut très divertissant, mais ça n’a pas fonctionné.

J’ai quand même heureusement réussi à me déprendre et je suis allée prêter main forte à Raïko, qui était dans une fâcheuse posture. Une fois libre, il m’a rejoint dans les airs et nous sommes partis loin de cet endroit maudit. Mon seul regret fut de ne pas avoir pu apporter le livre avec l’histoire de zombies…

Nous avons volé toute la journée, jusqu’à ce que nous soyons si épuisés que nous nous écrasions par terre. J’étais fatiguée, j’avais la tête qui tournait et tout ce que je n’avais pas mangé et bu aujourd’hui menaçait de sortir d’un instant à l’autre. Nous n’aurions pas pu nous rendre plus loin, mais c’était sans importance : nous étions arrivés au paradis. Il y avait des verres et des cruches d’eau qui dansaient et aussi une piscine, gigantesque… J’ai voulu aller me chercher un verre d’eau, mais Raïko m’en a empêchée, me disant que les verres d’eau étaient plutôt de son côté. Mais qu’est-ce qu’il raconte? Il n’y a pas de verres d’eau de son côté! Il y a des verres de punch! Ouais… Ça, ça serait génial comme idée : aller se chercher du punch et revenir le boire en se prélassant dans la piscine… Raïko m’a entièrement approuvée et bras-dessus bras-dessous, nous sommes partis à la conquête du punch.

À mi-chemin, un cactus et une cruche géante de punch sont apparus devant nous et ils se sont mis à nous parler. C’était plutôt cool, mais je n’ai pas compris ce qu’ils disaient. Ils nous ont aussi touchés. Wow… C’est vraiment génial comme endroit… La cruche et le cactus devaient être magiques, car ils nous ont transportés dans un autre endroit. J’aurais voulu leur demander si nous allions enfin pouvoir avoir notre punch maintenant, mais je suis tombée par terre et je me suis évanouie…