samedi 5 décembre 2009

Truth is good... but it hurts so much (suite)

Il s’est passé quelques heures avant que l’un d’entre eux ne se remette à bouger. Sio m’a dit en passant devant moi que la bibliothèque était très intéressante. Tant qu’à continuer à perdre mon temps ici, j’ai décidé d’aller y faire un tour. Dès que je suis arrivée au niveau des autres, je me suis retrouvée dans une bibliothèque remplie de livres à perte de vue. Il y avait pleins de vieux halflings tous identiques partout. Kyle m’a dit qu’ils s’occupaient de la bibliothèque. Comme tout le monde avait l’air très occupé, j’ai décidé d’aller faire des petites recherches personnelles de mon côté. Si cette bibliothèque contenait vraiment des livres sur absolument tout, je n’aurais pas de difficulté à trouver ce que je voulais.

J’ai demandé à un des halflings de m’amener jusqu’à la biographie de mon père. Depuis que j’avais appris l’identité de ma mère, tout ce qu’on m’avait dit à propos d’elle c’était qu’elle était une femme vraiment bien. Alors depuis ce moment, je me demande ce qu’elle a bien pu faire avec un malade mental comme mon père. C’était une histoire d’un soir? Ou alors mon père n’a pas toujours été tel que je l’ai connu? J’avais besoin de savoir, alors tant qu’à être dans un endroit où je peux tout savoir sur tout…

Je ne m’attendais pas du tout à trouver ce que j’ai trouvé. Les renseignements que je lisais ne correspondaient pas du tout à ce que je savais de mon père. Comme si l’homme dont je lisais la biographie et celui que j’avais connu étaient deux personnes complètement différentes. Je me suis ensuite rendue à ma biographie, qui se trouvait dans la section des half-blood. J’ai eu envie de pleurer : il y avait plusieurs autres livres sur des half-blood de darkness, mais tous étaient très minces, signifiant qu’aucun n’avait vécu longtemps. Mon livre était le plus épais. Rien dedans ne m’a éclairée, alors j’ai décidé d’en avoir le cœur net en allant lire la biographie de ma mère.

Les livres remplissaient une rangée au complet. Comme je savais qu’elle était morte environ quand j’avais dix ans, j’ai pris le dernier livre. Ce que j’ai lu m’a donné envie de pleurer. Sigma savait qu’elle allait bientôt mourir. Aucun de ses enfants n’avait survécu et son souhait le plus cher était d’avoir un enfant qui survivrait avant qu’elle ne quitte ce monde. Muuu… Je t’aime maman et j’aurais tellement aimé pouvoir te le dire…

Elle était oracle à Wateryard et mon père était un jeune noble là-bas. Il était le mouton noir de la famille, car il n’aimait pas tuer. Euh, what? Il a plu à ma mère, alors elle a… J’ai préféré sauter les pages suivantes. Il y a certaines choses que les enfants ne devraient jamais savoir sur leurs parents. Comme je ne tenais pas particulièrement non plus à connaître ses derniers instants (je me serais mise à pleurer à coup certain), j’ai décidé de retourner à la biographie de mon père. Something wasn’t right. I never considered my father to be a «nice guy». Something made him change and I wanted, and needed, to know what.

Quand j’ai découvert de quoi il s’agissait, j’ai senti la peur que j’éprouvais pour cet homme disparaître et au-delà de la colère que je ressentais déjà, une grande haine m’a envahie. Il y a longtemps que j’avais arrêté d’espérer qu’il soit fier de moi et de pouvoir l’appeler «papa», mais aujourd’hui, j’étais passée à une autre étape. Je voulais le tuer et surtout, le faire souffrir très intensément… Ce salopard de fils de pute. Il a découvert ce que ma mère était. Il l’a vue se transformer quand elle est retournée à son pilier pour me donner naissance. Il s’est dès lors mis en tête qu’elle était un monstre et qu’elle s’était servie de lui. C’est d’ailleurs ce qu’il n’a pas arrêté de répéter à sa femme (qui était là depuis un bon bout de temps), tentant de se faire passer pour une pauvre victime.

Quand Sigma m’a confiée à lui, j’étais un bébé à peine sevré et encore… Elle pensait que je serais en sécurité avec lui. Et je l’ai été le temps qu’elle a été en vie, car il l’a craignait. Mais il ne m’a jamais aimée… Et quand Sigma est morte, c’est là que mon enfer a véritablement commencé. Il s’est dit : J’ai un monstre avec moi, alors pourquoi ne pas m’en servir?

J’ai préféré fermer le livre. Je connaissais la suite de toute façon. Il a tout fait pour me rendre complètement folle, pour me transformer en monstre. Et il a dû redoubler d’efforts, car mon tempérament était totalement opposé à ce qu’il avait en tête pour moi. Alors tu as juste décidé qu’elle t’avait trahie sans même prendre la peine de lui demander?! S’il y a quelqu’un qui a trahi c’est toi et pas elle!! Comment a-t-il pu…? Comment a-t-il osé nous trahir de la sorte ma mère et moi? J’étais si enragée que j’ai décidé de sortir. Je n’avais plus qu’une envie et c’était celle de taper sur quelque chose tout en m’imaginant qu’il s’agissait de mon père. Je suis sortie en coup de vent sans prendre la peine de demander aux autres s’ils avaient besoin de mon aide. Je suppose que j’aurais aussi pu me servir des livres pour savoir où se trouvaient en ce moment mon père, ma belle-mère et ces autres personnes qui m’avaient fait du mal, mais je n’ai pas fait demi-tour. Les retrouvailles viendront bien assez tôt. And all good things come to those who wait.

Je n’ai même pas salué ceux qui se trouvaient à l’extérieur de la bibliothèque. Je suis passée à côté d’eux, remarquant à peine leur présence. Je me suis rendue directement dehors. La pluie torrentielle ne m’a pas arrêtée. J’ai continué jusqu’à un arbre qui me semblait assez solide pour supporter mes coups et je me suis mise à taper dessus, m’imaginant que c’était mon père que je frappais.

Je te hais salaud!! Je vais t’écrabouiller la figure!! Je vais te faire souffrir!! Quand j’en aurai fini avec toi, tu me supplieras de t’achever!!

Je te hais!! Je te hais!! Je te hais!! Je ne te pardonnerai jamais de nous avoir trahies!! Jamais!! Jamais!! JAMAIS!!!

Aux gouttes de pluie se sont mêlées mes larmes. J’avais la vue embrouillée, mais je continuais quand même de frapper. Mes mains me faisaient très mal, mais je ne voulais pas m’arrêter. Je me suis mise à hurler ma tristesse et ma rage. Je ne me suis arrêtée que lorsque je n’ai plus eu assez d’énergie pour continuer. Je me suis laissée glisser par terre et j’ai continué à pleurer. I hate you… I hate you…

Je ne sais pas combien de temps je suis restée agenouillée par terre. Mes larmes ne semblaient pas vouloir s’arrêter de couler. J’étais épuisée et j’avais froid. J’allais certainement tomber malade à rester sous la pluie. J’aurais dû rentrer à l’intérieur, mais j’étais trop fatiguée pour bouger. Je suis donc restée contre l’arbre à pleurer.

Quand la pluie a cessé de couler au-dessus de ma tête, j’ai arrêté de pleurer. Il pleuvait encore autour de moi, alors qui…? Je ne savais pas à qui m’attendre, mais quand je me suis retournée et que je l’ai vu, je n’ai pas été étonnée. De qui d’autre que Kaïtos aurait-il pu s’agir? Dès que j’avais besoin d’aide, il arrivait près de moi. Comment voulez-vous que je ne pense pas que vous êtes mon ange gardien quand vous êtes toujours là pour me dire et pour faire exactement ce qu’il faut pour que je me sente mieux…?

Kaïtos ne disait rien. Il restait debout à côté de moi, totalement indifférent à la pluie. Un de ses bras s’était transformé en aile et c’est ce qui avait arrêté la pluie au-dessus de ma tête.

Je l’ai regardé et j’ai senti les larmes revenir.

Countdown to hug… Three… Two… one…

Je me suis jetée dans ses bras et je me suis remise à pleurer. Ça ne me dérangeait pas qu’il ne réponde pas à mon étreinte. J’avais seulement besoin d’une présence rassurante. Please don’t push me away… Please don’t push me away… Je suis restée longtemps contre lui, accrochée comme si ma vie en dépendait, ma tête enfouie contre son torse. Je ne me suis éloignée que lorsque j’ai arrêté de pleurer. Kaïtos n’avait pas protesté, mais j’ai quand même ressenti le besoin de m’excuser. Je sais qu’il n’aime pas trop ça quand je le hugge.

Je n’ai pas eu besoin de lui dire pourquoi j’étais dans cet état. Il savait que j’avais finalement découvert la vérité. Je suis contente de savoir, mais ça fait si mal. But he’s right: it’s better to know than to stay in the dark. Even if it hurts like hell... Quand il m’a dit que les mortels étaient stupides de se laisser dicter leur conduite par leurs émotions, j’ai cru qu’il parlait de moi (je venais de dire que j’espérais avoir mon arme sous-élémentale quand je retrouverais mon père, pour pouvoir expérimenter sur lui) alors je me suis excusée. Mais c’est de mon père qu’il parlait, pas de moi. Merci Kaïtos. Hé, peut-être que je serai chanceuse et que mon arme sera super evil et comme ça je pourrai faire souffrir mon père encore plus…? Kaïtos m’a répondu qu’une arme evil n’était pas pour moi, parce que je n’étais pas comme eux. Thank you, thank you so much. If I hadn’t been scared to be pushed away, I would have told him that for everything that he did for me, I loved him very much and if he ever needed help, for anything, he could count on me.

Quand nous sommes retournés dans la grotte, je l’ai remercié. Il ne m’a pas répondu. I didn’t need him to. Never again would I believe that he didn’t care or that he wasn’t a nice man. Kaïtos was definitely my guardian angel...

Je me suis assise dans mon coin en attendant que les autres sortent de la bibliothèque. Quand ils nous ont finalement rejoints, j’ai remarqué que Callystus n’avait pas l’air d’aller bien. Au risque de passer pour une mauvaise amie, je ne suis pas allée la voir. I was too wrapped up on my own emotions. I wouldn’t have been able to help her very much. I think I need a little time alone. Tomorrow, I’ll go talk to her.

Nous sommes retournés au village. Kyle nous a gentiment offert l’hospitalité. Je suis allée me recroqueviller sur un fauteuil, dans le coin le plus sombre possible. J’ai mis beaucoup de temps à m’endormir, mes pensées étant occupées par tout ce que j’avais lu. How could you…? How could you…?