dimanche 18 octobre 2009

Saké+hugs =guardian en colère

Je me suis fait réveiller par un boucan d’enfer. J’ai à peine eu le temps d’ouvrir les yeux qu’une douleur assez intense a traversé mon pied. Ow… Pourquoi mon pied me fait encore plus mal qu’avant? Callystus était tout près –elle s’occupait de moi et de Raïko- alors je lui ai posé la question. Elle n’a pas arrêté de me répondre que je devais me reposer jusqu’à ce que j’insiste tellement qu’elle finisse par me dire la vérité : quelqu’un avait tenté de me healer le pied. À voir la douleur que je ressentais, il n’avait pas raté son coup. Gale m’a dit que j’aurais dû leur parler de cette curse-là. Pourquoi je n’en ai jamais parlé? Je ne pensais pas qu’un jour le prêtre me healerait. Il me semblait avoir été plutôt claire avec lui, non? «Ne t’approche pas de moi. Je ne veux rien avoir à faire avec ta magie»? Il faut croire que non. Avec un peu de chance, personne ne me demandera si j’ai d’autres curses qui pourraient poser problème…

Sio m’a proposé de reculer le temps jusqu’à il y a une semaine pour que je ne sois plus blessée et déshydratée. L’idée était tentante, mais comme il ne pouvait pas me garantir les résultats (il y avait un risque qu’il recule ou avance trop le temps), j’ai refusé. Je préfère souffrir pendant quelques jours plutôt que de me retrouver en enfance ou de me transformer en momie. Callystus a continué à s’occuper de moi jusqu’à ce que le restant du groupe arrive et nous dise que des cavaliers s’en venaient dans notre direction. Il fallait donc partir immédiatement.

Callystus m’a prise dans ses bras et m’a aidée à grimper sur mon cheval. This is so humiliating… I’m the bodyguard. I’m supposed to be doing these kinds of things, not you. Me disant que Zaphira voudrait voyager avec moi, je l’ai appelée. Elle est grimpée directement sur ma tête et s’est mise à jouer avec mes cheveux. En temps normal, j’aurais peut-être protesté, mais j’étais incapable d’en vouloir à Zaphira de me dépeigner, elle était si mignonne. Elle s’est ensuite cachée dans mon chandail, directement entre… Je ne l’aurais pas toléré de quelqu’un d’autre (ça m’aurait beaucoup trop gênée), mais les choses étaient différentes avec Zaphira. She was just a kid and she was family too.

Quand tout le monde fut embarqué sur les chevaux, Laurian qui n’était pas Laurian nous a téléportés à environ cinq kilomètres de là, près d’une rivière. Je suis péniblement débarquée de mon cheval et je me suis assise par terre pour me reposer. Je n’osais toujours pas regarder mon pied, j’avais trop mal. Quand Tania nous a rejoints, nous nous sommes remis en route. Je voulais me remettre en selle toute seule comme une grande, mais je me suis royalement plantée. J’ai donc dû encore accepter l’aide de Callystus.

Nous avons longé la rivière jusqu’à ce que nous apercevions au loin un pont. Sky est allé faire un petit tour de reconnaissance et c’est ainsi que nous avons appris qu’il y avait un petit village de paysans. Laurian-qui-n’était-pas-Laurian s’y est rendu pour savoir si quelqu’un pourrait nous renseigner sur l’endroit où se trouvait le clan de la licorne. Personne ne le pouvait, mais un dénommé Setsuna, qui voyageait beaucoup, était peut-être au courant. Il vivait à l’écart, alors nous sommes allés chez lui. Il ne s’y trouvait pas et la cabane semblait abandonnée depuis longtemps. Nous avons donc décidé d’y passer la nuit. Nous avons tous dormi à l’intérieur, à l’exception de »Laurian».

Il faisait toujours nuit quand des présences à l’extérieur nous ont réveillés. Nous n’entendions rien, mais il y avait bel et bien des cavaliers. Leur chef était le fameux Setsuna dont nous avions entendu parler. Ils nous sommés de sortir sans nos armes. Ils ont ensuite voulu parler aux «têtes dirigeantes» du groupe, à savoir Raïko, Callystus et Laurian. Ravenelle a décidé qu’elle les suivrait, ne voulant pas manquer la conversation. Ces cavaliers ne semblaient pas hostiles et je n’étais pas chaude à l’idée que Callystus ne soit plus dans mon champ de vision, mais il ne me serait quand même pas venu à l’esprit de les suivre. Si quelque chose d’important se dit, Callystus me le dira.

Quand ils sont revenus, nous avons appris que les cavaliers réquisitionnaient notre aide pour récupérer la princesse du clan des grues, car elle s’était fait kidnapper par le clan des crabes, ceux-là même que nous avions rencontrés lors de notre arrivée en ce monde. Ce n’était pas un ordre de leur part, mais ils nous le suggéraient fortement. Sans leur protection, nous ne réussirions pas à échapper au shogun du clan des crabes qui nous poursuivaient. Nous les aiderions et en échange, ils nous protégeraient et nous fourniraient un toit, des vêtements et de la nourriture. Nous avons donc accepté. Le prêtre nous a dit qu’ici l’honneur était très important, alors ne pas mentir et ne pas faire de coups traîtres. Oh seigneur… Je ne pourrai pas leur dire que mon nom est Nariko quand il y aura les présentations officielles. Si l’honneur est si important que ça ici, je vais devoir dire la vérité sur mon identité. Je ne me sentirais pas à l’aise du tout de mentir, même sur seulement mon nom. Well I guess it’s finally time to come clean. J’espère que je ne causerai pas de trop grand choc...

Nous devions nous mettre en route dès maintenant et nous allions devoir chevaucher rapidement. J’ai remarqué que le prêtre ne semblait pas très à l’aise à l’idée de monter sur un cheval au galop, alors je lui ai proposé qu’il monte derrière moi. Ça ne serait pas le moment le plus agréable de mon existence, mais nous ne pouvions pas nous permettre d’être ralentis. Nous avons voyagé pendant environ 24 heures avant d’arriver au village des rebelles, qui se situait tout en haut d’une montagne.

Nous avons tous été logés au même endroit, une maison spacieuse dont les murs ne semblaient pas très solides. Les servantes qui étaient à notre service ont enlevé leurs souliers avant de rentrer alors nous avons tous fait pareil sans poser de questions. Pendant que l’eau des bains était réchauffée, nous avons mangé. Ils nous ont servi du riz, des légumes et du poisson cru préparé d’une manière que je n’avais jamais vu auparavant. Le plus étrange c’était qu’il fallait manger avec deux baguettes. Il n’y avait ni fourchette et ni cuillère. Je me suis quand même plutôt bien débrouillée.

Après le souper, vint le moment que tous attendaient : le bain. Callystus, Ravenelle et moi y sommes allées en premier. J’ai emprunté un paravent à Callystus pour pouvoir me changer sans que personne ne me voie. Il y avait peut-être seulement des femmes, mais j’étais quand même gênée. Dans ces bains extérieurs, il fallait se laver en-dehors du bain comme tel et ensuite entrer dans l’eau. J’ai été extrêmement contente de pouvoir finalement enlever cette affreuse teinture noire de ma tête.

Je me suis glissée dans l’eau centimètre par centimètre, soulevant ma serviette au fur et à mesure. Ce fut une véritable bénédiction pour moi, surtout après ces jours très pénibles passés dans le désert. Nous avons été rejointes par Flare et par Zaphira. Ma petite guardian préférée s’est jetée dans l’eau comme un boulet de canon. Je me suis fait un plaisir de la laver. Quand elle a vu les bouteilles de parfum, elle a aussi voulu s’en mettre, mais elle s’est échappé la bouteille au complet sur la tête. J’ai dû la relaver, mais ça ne m’a pas dérangée. Elle est si adorable…

Après le bain, nous avons laissé les servantes nous vêtir de ce qu’elles appelaient des kimonos, des genres de robes de chambre vraiment stylisées, qui se mettaient les unes par-dessus les autres. Quand nous avons été complètement habillées, nous avions quelques épaisseurs de tissu sur le dos.

Callystus et moi avons ensuite été nous promener dans les jardins. Comme nous étions seules, j’en ai profité pour lui révéler mon vrai nom. Les autres attendraient à plus tard pour le savoir, mais je ne voulais pas lui cacher à elle. Je lui ai dit que si elle ne pouvait pas prononcer mon nom comme il faut ou me trouver un surnom potable, elle pouvait continuer à m’appeler Nariko. Elle a suggéré Amy. Ça m’a mis plutôt mal à l’aise qu’elle m’appelle comme ça, étant donné que la seule personne qui l’avait jamais fait était Kira. C’est ce que je lui ai répondu et pour ma plus grande surprise, elle m’a dit qu’elle comprenait très bien mon malaise. J’ai perçu un peu de tristesse dans sa voix. Peut-être que ça a un rapport avec son mari qui est mort? Si elle a un jour envie de se confier à moi, je me ferai un plaisir de l’écouter, mais je n’aborderai pas le sujet de moi-même. Je me suis permis de la taquiner un peu en lui disant des «votre altesse» à tour de bras. J’en ai été quitte pour des chatouilles très bien placées. J’ai été incapable de m’empêcher de rire. Il y avait si longtemps que je ne m’étais pas amusée de cette façon.

Raïko nous a surprises en pleine séance de chatouillis. Callystus a essayé de s’en prendre à lui, mais il n’était pas chatouilleux. Zut, nous allons devoir trouver autre chose. Raïko m’a fait la remarque que je ne riais pas souvent. C’est vrai, j’en ai perdu l’habitude je crois. Il a dit que «femme heureuse fait bon village». Je vais prendre ça pour un compliment, à savoir que ça me fait bien de sourire et de rire. Callystus s’étant échappée sur le sujet, j’ai dit à Raïko que Nariko n’était pas mon vrai nom et que lors des présentations officielles, j’allais donner mon vrai nom, parce que je ne me sentais pas à l’aise de mentir sur mon identité dans un endroit où l’honneur était si important. Il m’a répondu qu’un nom n’était qu’un nom. Je sais bien, mais j’ai quand même envie de soulager ma conscience. Je fuis depuis longtemps, il est temps que j’arrête. J’ai aussi demandé pardon à Raïko pour mon comportement dans le désert, mais il m’a rassurée en me disant qu’il ne pensait pas que j’étais pathétique. Tant mieux. Je te respecte et je ne voudrais pas que tu ais une mauvaise opinion de moi.

Pendant que je discutais avec Raïko, Callystus nous a fait une sneak attack avec un sceau d’eau, qu’elle nous a renversé complètement dessus avant de me le mettre sur la tête. Je pense qu’elle voulait «se venger» du fait que Raïko et moi l’avions appelé «princesse». Je suis rentrée pour me changer et comme il était plutôt tard, Callystus et moi avons mis nos pyjamas. Une servante est arrivée juste après en nous apportant un plateau avec une bouteille d’un breuvage qui s’appelait «saké». Ça sentait l’alcool. Je n’avais pas bu souvent dans ma vie et toujours avec modération, alors quelques verres ne me feraient pas de tort, surtout en la compagnie de Callystus.

Je me souviens d’avoir pris quelques verres et puis j’ai dû m’endormir, car quand j’ai ouvert les yeux, c’était le matin. Je n’avais pas dormi aussi bien depuis bien longtemps. La première chose que j’ai vue en me réveillant, c’était Raïko et Ravenelle, qui ne semblaient pas avoir dormi de la nuit. Euh, qu’est-ce que vous faites dans notre chambre? Raïko nous a traitées d’irresponsables. Il a dit que nous avions un peu trop levé le coude hier soir. Quoi? Nous nous serions soûlées? Certainement pas. Ravenelle est arrivée à la charge en nous disant de façon agressive que nous avions détruit des murs et que nous avions couru après tout le monde pour leur faire des hugs. Bon matin à vous aussi. Vous êtes au courant que vous pouvez commencer à journée en saluant les gens et non pas en les agressant verbalement? À ce qu’il paraît, j’aurais même huggé Kaïtos. Come on! Je ne suis pas si suicidaire que ça! Si j’avais huggé Kaïtos, j’en serais probablement morte.

Callystus et moi sommes parties en direction des bains, où nous avons croisé Arzhvael, qui nous a aussi parlé de notre comportement de la veille. Il n’avait pas l’air très content. Callystus commençait à croire que nous avions vraiment trop bu, mais moi j’avais mes doutes. Un truc ne collait pas du tout. Moi qui aurais huggé Kaïtos? Jamais je ne ferais une chose pareille! Je tiens beaucoup trop à la vie! J’ai entendu une voix grave qui me soutenait dans mes affirmations. C’était Kaïtos. Il était accompagné de Zaphira, qui s’est mise à dire «hug» à répétition en me voyant. Trop cute! Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai fait un gros câlin. J’ai redit à Callystus à quel point les affirmations de Ravenelle ne pouvaient pas être vraies, ce à quoi Kaïtos à répliqué en m’ordonnant de ne plus jamais recommencer. Euh… Et bien… C’est exactement comme je disais! Oh seigneur… Jamais il ne me serait venu à l’esprit de douter de la parole de Kaïtos. S’il disait que je l’avais huggé, ça devait être vrai. C’était vrai et Kaïtos était furieux. Il a exigé que je lui montre le respect qui lui était dû en tant que guardian. Et il est parti. Mais… Mais ce n’est pas… Je ne veux pas vous manquer de respect… Laissez-moi au moins vous expliquer… Je me sentais très mal, mais pas d’avoir huggé Kaïtos, plutôt qu’il pense que je l’avais fait parce que je le voyais comme un chat et pas comme un guardian. Muuu… Callystus et moi sommes allées nous laver, en silence, et nous sommes retournées aussitôt dans nos chambres. Des servantes nous ont aidées à mettre des kimonos et une fois de nouveau seules, nous avons mutuellement coiffé nos cheveux, toujours en silence. Quelles autres conneries avons-nous pu faire…?