dimanche 18 octobre 2009

Un p'tit grain de sable... Deux p'tits grains de sable...

Quand j’ai commencé à me réveiller, j’ai tout d’abord halluciné Monochrome penché au-dessus de moi et qui me disait qu’il était venu me chercher pour notre date. Ce fut suffisant pour que j’ouvre les yeux et que je manque d’être aveuglée par le soleil. J’ai mis ma main devant mes yeux pour les protéger et je les ai rouverts. J’ai constaté que j’avais une longue coulisse de sang sur la joue qui partait du dessus de ma tête. Je devais m’être cognée, mais où? La dernière chose dont je me rappelle c’est de m’être endormie… Je m’occuperai de cette blessure plus tard.

Ce n’était plus une grotte qui se trouvait au-dessus de ma tête, mais un ciel tout ce qu’il y a de plus bleu et sans nuage. Et il y avait aussi ce foutu soleil beaucoup trop fort à mon goût. Un peu de noirceur, ça serait trop demander? Tout en continuant de me protéger les yeux, je me suis assise et c’est là que je me suis rendue compte que je n’étais vraiment plus dans la grotte. Tout autour de moi, il y avait du sable, du sable et encore du sable. Mais qu’est-ce que je fais dans un désert? J’étais dans une grotte! WTF?!

En m’assoyant un peu plus confortablement, j’ai remarqué que je me trouvais dans une cage en bois pas très solide. C’est une blague? Est-ce que cette «prison» vraiment trop archaïque est censée me retenir? C’est en tout cas ce qu’espéraient les vautours qui planaient au-dessus de ma tête. Ne vous réjouissez pas trop vite. Je n’ai pas l’intention de me laisser dévorer!

J’ai quand même eu de la chance dans ma malchance, car dans la cage à côté de la mienne il y avait Raïko. Il dormait toujours. J’ai décidé d’aller forcer son réveil. Avec énormément d’effort, j’ai brisé les barreaux qui me retenaient. La cage n’était qu’à quelques pieds du sol alors j’ai sauté. J’ai dû brasser Raïko quelques instants avant qu’il ne se réveille. Il avait l’impression de s’être fait piétiner par un cheval. Ne t’en fais pas, moi j’ai l’impression d’avoir reçu une tonne de roche sur la tête.

Lui non plus ne savait pas ce que nous faisions ici ni où étaient tous les autres. Il a eu l’air de prendre plutôt bien la nouvelle, mais quand son cerveau a fini d’analyser l’information et qu’il s’est rendu compte que «les autres qui n’étaient pas ici» voulait aussi dire «Callystus n’est pas là», il a commencé à paniquer. J’ai dû le frapper pour que finalement il se ressaisisse. J’ai ensuite défoncé sa cage pour qu’il puisse sortir.

Malheureusement, à cause de tout le sable, Raïko ne pouvait pas sentir de signe de vie. Nous allions donc attendre la nuit pour utiliser les étoiles afin de nous diriger. Raïko n’en est pas revenu que je sois une mercenaire et que je n’aie pas le sens de l’orientation. Il avait l’air découragé. Peut-être que si je lui demande ce soir de m’expliquer comment on fait pour se diriger grâce aux étoiles, il me trouvera un peu moins pathétique…?

En attendant, il m’a suggéré de me reposer à l’ombre du poteau qui reliait nos deux cages. Il n’y avait pas assez d’ombre pour deux personnes. Je ne me plaignais pas d’en profiter (cet environnement était beaucoup trop light pour moi et ça commençait à me rendre un peu folle), mais je ne voulais pas que Raïko reste tout le temps au soleil. J’allais m’inquiéter… Je lui ai donc demandé de changer de place avec moi de temps en temps, mais il refusait de bouger. Fine. I’m going to be forced to use a dirty trick then…

J’ai dit à Raïko que s’il s’évanouissait d’une insolation ou s’il lui arrivait peut importe quoi d’autre, il ne pourrait pas aider la princesse. Il m’a répondu qu’il était habitué à ce climat et que mon chantage émotif ne fonctionnerait pas. You can’t blame me for trying. Je me suis dons assise au pied du poteau et je n’ai plus insisté.

La nuit a fini par tomber, la température baissant au fur et à mesure que le soleil disparaissait. Raïko ne connaissait pas les étoiles de ce monde-ci, mais je lui ai dit que c’était déjà mieux que moi, qui ne connaissais pas les étoiles du tout. Il a eu l’air encore un peu découragé par moi. Là je commence vraiment à me sentir pathétique… nous avons en fin de compte décidé de suivre l’étoile la plus brillante. Nous avons volé toute la nuit sans rien apercevoir d’autre que du sable. Le soleil se levait quand j’ai fini par voir quelque chose qui ne ressemblait pas à une dune de sable. On aurait dit un campement abandonné. Nous y sommes descendus pour chercher de la nourriture.

J’étais en train de chercher dans une tente quand j’ai entendu du bruit venant de ma droite. Curieuse, je me suis approchée. Je m’en suis mordue les doigts. Une gueule remplie de dents est sortie du sol très rapidement et m’a saisie au niveau de la tête. Si je n’agissais pas rapidement, j’allais mourir étouffée. J’ai d’abord essayé d’écarter les mâchoires du lézard pour que je puisse respirer, mais il allait m’arracher le visage si je continuais. Après j’ai voulu le frapper, mais mes coups ne lui faisaient rien. Je me suis ensuite dit qu’en faisant le plus de bruit possible Raïko viendrait voir ce qui se passait et il pourrait me porter secours.

Je l’ai effectivement entendu tenter de dégager la tente, mais d’après ce que j’entendais, il semblait penser que j’étais seulement en train de foutre le bordel. Je me suis débattue jusqu’à ce que j’aie un éclair de génie et que j’endorme la créature. Je lui ai ensuite tapé dessus jusqu’à ce qu’elle meure. J’ai ensuite dit à Raïko que j’avais trouvé le déjeuner. Quand j’ai pu finalement sortir de la tente et qu’il a vu mes blessures, il a déchiré un bout de son chandail pour me faire un bandage. Quand je lui ai dit que j’avais maintenant appris qu’il ne fallait pas s’approcher trop près d’un truc inconnu qui bougeait, il a eu l’air un peu découragé (encore) par moi. Il a dit que j’étais insouciante. Muuu… Je m’excuse… Je me sentais super mal. Il doit me considérer comme une pathétique finie. Re-muuu…

Nous nous sommes mis à la recherche d’huile pour faire un feu. J’ai trouvé un pot avec des graines qui ressemblaient à des graines de haricots. Je ne pouvais pas garantir de leurs effets, mais comme j’étais immunisée au poison, je pourrais les manger et laisser le lézard à Raïko. J’ai aussi trouvé deux livres plutôt intéressants. L’un semblait un livre de contes pour enfants dont les histoires semblaient plutôt tordues. Je l’aurais jeté si ça n’avait pas été de l’histoire où les gens étaient transformés en zombies. Je la lirai quand j’aurai un peu de temps. J’ai aussi trouvé ce qui semblait être un journal de bord. Je suis allée directement à la fin pour tenter de comprendre ce qui s’était passé ici. Je n’ai pas trouvé grand-chose de précis à part que l’écrivain semblait très effrayé. Les derniers mots semblaient avoir été écrits en grande panique. Je pouvais même voir des traces de sang sur le papier. Il était plusieurs fois fait mention de «kirza», mais je n’ai pas réussi à trouver plus de détails. Peut-être s’agissait-il du lézard qui m’avait attaquée?

Nous avons dû nous résoudre à faire du feu de la bonne vieille manière ancestrale, avec deux bâtons. Raïko m’y a déléguée pendant qu’il continuait à chercher. Euh… Je lui dis maintenant que je ne sais pas faire du feu ou j’attends à plus tard? Je ferais peut-être mieux de me taire. Si je lui dis que je ne sais pas faire de feu et que d’habitude je me débrouille avec un briquet ou sans feu du tout, c’en sera fait du peu de respect qu’il peut encore avoir pour moi. La meilleure solution est donc de me taire et de faire semblant d’être occupée. Quand Raïko reviendra, je lui dirai que je n’ai pas réussi à partir le feu et je lui demanderai de prendre la relève.

Quand Raïko est revenu, je me suis rendue compte que le lézard que j’avais mis à côté de moi avait disparu. J’ai eu beau dire à Raïko que je ne l’avais pas oublié ailleurs et qu’il avait probablement été emmené par ces formes de vie que je sentais sous terre, il ne m’a pas cru du tout. Il semblait d’ailleurs me regarder comme si j’étais complètement folle. Il m’a répondu que le sable à côté de moi n’avait pas été bougé et qu’il était donc impossible que le lézard. Il m’a demandé de continuer à m’occuper du feu et il est parti chercher le lézard. Ben là… Le lézard a vraiment disparu, pourquoi tu ne veux pas me croire?

N’ayant aucune idée de ce que je devais faire avec ces deux bâtons, j’ai continué à faire semblant d’être occupée jusqu’à ce que je commence à m’inquiéter de l’absence de Raïko. Je suis partie à sa recherche jusqu’à ce que je trouve un tas de plumes blanches près d’une tente en lambeaux. Et je sentais pleins de trucs vivants grouiller sous terre. Et merde!! J’ai plongé ma main dans le sable à la recherche de Raïko, mais je n’ai rien trouvé.

Je sentais des trucs se rapprocher de plus en plus de moi alors j’ai décidé de m’envoler pour avoir une vue d’ensemble du camp. Raïko était peut-être ailleurs… Je n’ai pas eu le temps de m’envoler que le missing pioupiou arrivait à côté de moi. J’étais tellement inquiète que je me suis mise à l’engueuler. Il s’est aussitôt excusé de m’avoir inquiétée et m’a dit qu’il était en train de muer (d’où le tas de plumes). J’ai dû me retenir très fort pour ne pas rire. Je n’aurais pas dû, mais j’étais si soulagée qu’il soit ok que je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je lui ai révélé que je sentais plusieurs signes de vie sous terre et que pour notre sécurité, il faudrait peut-être nous envoler. Je venais à peine de dire ça qu’un truc m’agrippait par la jambe et tentait de m’attirer sous le sable. Avant que je ne réussisse à me déprendre, j’avais eu le pied joyeusement grignoté. Je n’osais pas regarder, mais vue la douleur, ça ne devait être pas beau à voir. J’ai voulu m’envoler pour éviter de me faire reprendre, mais je n’ai pas eu le temps. Une créature relativement énorme avec une bouche pleine de dents m’a agrippée au cou et à la jambe avec des tentacules et m’a attirée vers elle pendant qu’une autre créature faisait la même chose avec mon autre jambe. Si je ne voulais pas mourir écartelée, je devais vite réagir. J’ai réussi à endormir une des deux créatures et j’ai ensuite appelé les squelettes qui dormaient sous terre à mon secours. Ce fut très divertissant, mais ça n’a pas fonctionné.

J’ai quand même heureusement réussi à me déprendre et je suis allée prêter main forte à Raïko, qui était dans une fâcheuse posture. Une fois libre, il m’a rejoint dans les airs et nous sommes partis loin de cet endroit maudit. Mon seul regret fut de ne pas avoir pu apporter le livre avec l’histoire de zombies…

Nous avons volé toute la journée, jusqu’à ce que nous soyons si épuisés que nous nous écrasions par terre. J’étais fatiguée, j’avais la tête qui tournait et tout ce que je n’avais pas mangé et bu aujourd’hui menaçait de sortir d’un instant à l’autre. Nous n’aurions pas pu nous rendre plus loin, mais c’était sans importance : nous étions arrivés au paradis. Il y avait des verres et des cruches d’eau qui dansaient et aussi une piscine, gigantesque… J’ai voulu aller me chercher un verre d’eau, mais Raïko m’en a empêchée, me disant que les verres d’eau étaient plutôt de son côté. Mais qu’est-ce qu’il raconte? Il n’y a pas de verres d’eau de son côté! Il y a des verres de punch! Ouais… Ça, ça serait génial comme idée : aller se chercher du punch et revenir le boire en se prélassant dans la piscine… Raïko m’a entièrement approuvée et bras-dessus bras-dessous, nous sommes partis à la conquête du punch.

À mi-chemin, un cactus et une cruche géante de punch sont apparus devant nous et ils se sont mis à nous parler. C’était plutôt cool, mais je n’ai pas compris ce qu’ils disaient. Ils nous ont aussi touchés. Wow… C’est vraiment génial comme endroit… La cruche et le cactus devaient être magiques, car ils nous ont transportés dans un autre endroit. J’aurais voulu leur demander si nous allions enfin pouvoir avoir notre punch maintenant, mais je suis tombée par terre et je me suis évanouie…