lundi 24 mai 2010

J'espère qu'il ne s'en voudra pas

Les choses ont failli tourner à la catastrophe, sur à peu près tout ce qui s’est passé. Callystus et moi avons trouvé Laurian sous les décombres d’une maison. Il n’avait pas l’air content que nous l’ayons sorti de là. Il m’a regardé bizarrement sans rien dire quand j’ai dit que j’aurais abandonné les villageois pour que nous puissions nous sauver. Aussi froid et cruel que ça puisse paraître, c’est bien ce que j’aurais fait. Dans la mesure du possible, je veux bien sauver tout ceux que je croiserai, mais pas au péril de ma mission, pas quand mon but final est de sauver le monde.

Laurian est resté derrière et Callystus et moi sommes parties chercher Raïko. J’ai ramassé un cadavre pour que Callystus puisse l’échanger avec Raïko. Elle a fait un sort, mais elle ne le repérait plus. La personne avec la croix s’est retournée vers nous. J’ai dit à Callystus de partir rejoindre Arzhvael. Mieux valait qu’au moins une de nous deux ne se fasse pas prendre.

J’ai finalement décidé d’aller rejoindre Laurian. Nous sommes retournés à la maison où Callystus et moi l’avions trouvé. Il a enlevé le feu et après je l’ai aidé à enlever les décombres. Il a sorti une femme et un enfant blessés. Mais Sister Hell, car il s’agissait malheureusement d’elle, s’est retournée vers nous. J’ai dit à Laurian de partir, ce qu’il a fait sans attendre. J’étais toujours invisible, ce qui me donnait un petit sursit, mais pour combien de temps? Moi, face à une prêtresse? Si je pouvais au minimum la retarder, je m’en contenterais.

J’ai commencé à avancer vers elle quand elle a commencé à faire je ne sais pas quoi avec sa croix. Ça ne me rappelait pas de très bons souvenirs alors j’ai couru le plus vite possible dans la direction opposée. Malheureusement, le dôme s’est formé autour du village avant que je ne puisse m’enfuir. C’était un dôme de light exactement comme celui qu’il y avait eu à Kotou. Pourquoi moi…? Comme si ce n’était pas assez, des beasts avec des paladins sur leurs dos sont arrivés et se sont éloignés dans toutes les directions. Mais pourquoi moi…? Une prêtresse et un dôme de light… Je n’avais pas besoin de paladins en plus.

Je me suis sauvée (aka j’ai couru dans n’importe quelle direction) en essayant de trouver les autres. Je me suis roulée dans des cadavres en espérant que ça me dissimulerait des beasts. Ce n’était pas super agréable, mais je l’ai à peine remarqué. Mais quand même : une chance que personne ne m’a vue. La majorité des gens ont un problème avec la mort et tout ce qui est morbide.

J’ai retrouvé Arzhvael, seul, qui jouait au cadavre ambulant, en suivant un loup. Je l’ai laissé près d’une maison dont la porte venait de se faire défoncer et je suis partie chercher les autres membres du groupe. J’ai traversé de l’autre côté de la rue et j’ai vu un cadavre se mettre à courir. Soit c’était un villageois, soit c’était un membre du groupe. Je me suis mise à courir après. Au détour d’un tournant, je suis tombée face à face avec un paladin et un loup qui tenait un cadavre aux cheveux roses dans sa gueule. Le paladin a pointé sa lance émanant le light à deux pouces de ma tête et m’a ordonnée de me rendre. Callystus m’a crié de partir, mais j’étais figée par la peur. J’ai fini par m’en aller, mais je n’étais pas certaine d’avoir pris la bonne décision. Je viens d’abandonner Callystus, tout ça parce que je suis incapable de surmonter ma peur.

J’ai retrouvé Callystus plus tard. Elle était en mauvaise posture face à Sister Hell. Je n’allais quand même pas laisser mon amie se faire tuer alors pendant que la prêtresse me tournait le dos, je me suis jetée sur elle. J’allais sans doute avoir mal, mais ça en valait la peine. J’ai réussi à lui faire plutôt mal, mais une explosion m’a projetée dans le décor, m’empêchant de continuer. Après ça, Sister Hell et tous les autres sont partis. Ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre, mais dieu sait qu’ils auraient eu les moyens de nous arrêter.

Après leur départ, nous avons enterré les villageois. Je me suis concentrée sur mon travail, me tenant le plus loin possible de Kaïtos. J’étais tellement gênée de ce qui s’était passé entre nous que je n’osais pas le regarder et encore moins m’en approcher. Laurian a dit quelques mots à la fin. Je n’ai jamais été une personne religieuse, alors je n’aurais pas su quoi dire. Reposez en paix? Ça aurait été potable. Nous vengerons vos morts? Ou encore : nous sauverons ceux qui se sont fait emmener? No, that would be empty promises.

Nous devions retrouver ceux qui manquaient au plus vite. J’ai retrouvé Sio à l’auberge, complètement soûl. Je l’ai jeté dans un banc de neige, espérant le réveiller, mais ça n’a pas du tout marché. Je l’ai donc confié à Gale et je suis retournée chercher des rations pour tout le monde. Laurian a ensuite fait un sort qui nous a ramenés au château. Nous sommes retournés dans la même pièce (là où j’avais, la première fois, huggé Kaïtos à mort durant mon sommeil). Un feu a été fait dans la cheminée, mais je m’en suis tenue éloignée le plus possible.

Kaïtos était perché sur le dessus du foyer. Le regarder ou même seulement rester près de lui m’aurait rappelé tout ce qui s’était produit. Nous allions devoir en parler tôt ou tard, mais pas maintenant, et pas devant tout le monde. Je me suis installée dans un coin pour m’occuper de mes blessures. J’aurais pu simplement attendre que mes plaies se régénèrent, mais tout pour me tenir occupée. Callystus m’a rejoint et elle s’est occupée de mes blessures pendant que je m’occupais des siennes.

Finalement, la tentation a été trop forte. J’ai de nouveau senti l’odeur de Kaïtos et je n’ai pas pu y résister. Il sent tellement bon… Il faut que je l’emmène loin d’ici, là où personne ne pourra nous déranger. Pendant que tout le monde avait l’air occupé, je suis allée agrippée Kaïtos et je me suis sauvée. Je ne savais pas où j’allais. Tout ce que je voulais, c’était m’éloigner le plus possible de tout le monde. J’avais assez été interrompue, pas question que ça recommence.

Je me suis ramassée dans une chambre complètement gelée. Le lit avait l’air confortable, alors ça ferait l’affaire. J’ai demandé à Kaïtos de dégeler le lit, mais grâce à sa simple présence dans la pièce, la glace avait déjà commencé à fondre. Il s’est ensuite transformé et il m’a sautée dessus. La première fois, nous ne nous sommes même pas rendus au lit. Je crois que c’était un bureau. Ou une table. Je m’en fichais. Je pouvais m’assoir dessus, les jambes passées autour de Kaïtos, alors je n’en demandais pas plus. Une chance que je n’avais pas remis de sous-vêtements, parce que vu la vitesse à laquelle Kaïtos m’a déshabillée, ils n’auraient pas survécu.

Pour le reste de la nuit, je me contenterai de dire que ce fut aussi agréable que ce que nous avions déjà fait, peut-être même plus en fait. Le lit était beaucoup plus confortable que la paille dans la grange l’avait été, que je sois sous Kaïtos, sur Kaïtos, à quatre pattes, à moitié sur le lit et à moitié par terre… Oui, définitivement plus confortable.

Nous nous sommes endormis aux petites heures du matin et j’ai eu l’impression de me réveiller à peine quelques heures plus tard. J’ai à peine ouvert les yeux que j’ai réalisé ce que je venais de faire. Mais qu’est-ce que j’ai fait? Ou plutôt : qu’est-ce que j’ai encore fait? Merde! J’ai vraiment été conne! J’ai encore été incapable de me contrôler. Fait étrange : autant la veille j’avais envie de Kaïtos, autant maintenant je n’avais plus qu’une envie et c’était de m’en aller le plus loin possible de cette pièce et de lui.

J’ai essayé de sortir subtilement du lit, mais Kaïtos ne m’a pas laissée faire. Je me suis transformée en ombre pour lui échapper. Quand je suis réapparue, je me suis couvert avec son chandail. J’ai essayé de le raisonner, mais sans succès. Il m’a rentrée dans un mur, bien décidé à faire ce qu’il voulait avec moi. J’ai commencé à avoir peur. Kaïtos était brutal. Ce n’était pas qu’il me faisait mal, il me faisait seulement très peur. Il n’était plus lui-même. Si je ne réagissais pas rapidement, il allait… J’ai voulu l’assommer, mais je n’ai même pas réussi à le toucher. Je n’ai donc pas eu le choix de me rendre incorporelle et de me sauver.

Au détour d’un couloir, je suis tombée sur Laurian et Sio. Laurian m’a prêté son manteau pour que je ne gèle pas sur place. J’ai réussi à lui faire comprendre que nous ne pouvions pas aller chercher mes vêtements (le nom de Kaïtos produit un effet très dissuasif sur les gens) et nous sommes retournés dans la pièce avec tout le monde. Leurs regards valaient tout dire. J’ai demandé à Callystus de sortir un paravent pour que je puisse me changer. Pourquoi moi? Je déteste trop en montrer aux gens et ces temps-ci je n’arrête pas de me retrouver à moitié ou complètement nue devant pleins de gens.

J’ai dû remettre mes anciens habits, ayant laissé mes nouveaux dans la chambre. Je crois que je vais arrêter de m’acheter des jolis vêtements, parce qu’ils finissent toujours par être abîmés, brûlés, abandonnés… Je finissais de mettre mes bas quand j’ai senti une odeur de brûlé. La fumée sous la porte a rapidement suivi. Merde! Il m’a suivie! J’avais très peur qu’il s’en prenne aux autres, alors j’ai fait la seule chose que je pouvais faire pour sauver tout le monde : je me suis mise incorporelle et je suis sortie dans le corridor. Je suis arrivée à temps pour voir la porte exploser.

Avant que Kaïtos ne fasse quelque chose de pire, je l’ai tourné vers moi et je l’ai embrassé à pleine bouche. Ça a eu l’air de le calmer. Je l’ai donc entraîné dans une autre pièce, essayant de me montrer la plus aguichante possible pour qu’il ne retourne pas son attention vers les autres. Sitôt dans la pièce, il m’a plaquée contre un mur et il m’a embrassée. Pas passionnément comme hier. Brutalement, sauvagement. Il n’essayait plus de me faire plaisir. Il voulait juste se satisfaire.

J’ai encore essayé de l’assommer, mais je n’ai encore pas réussi. Comme je savais que je ne réglerais rien en me sauvant, je l’ai laissé faire. J’avais horriblement peur, pas de Kaïtos (je savais bien qu’il n’était plus lui-même), mais de ce qui était en train de se produire. Kaïtos allait me violer. J’étais en train de laisser Kaïtos m’agresser pour sauver tout le monde. C’était exactement comme autrefois : des mains me caressant presqu’à m’en faire mal, mes vêtements se faisant pratiquement arracher de sur mon dos, mes jambes qui se faisaient écarter… J’ai fermé les yeux, incapable de le regarder plus longtemps. Les larmes se sont mises à couler toutes seules. J’espère que ça va être rapide, j’espère que je n’aurai pas mal…

J’étais prête à subir les assauts de Kaïtos quand la porte s’est ouverte. Callystus? Mais qu’est-ce que tu fous ici? Va-t-en! L’ordre ne s’est pas rendu. Je lui ai répété à plusieurs reprises de partir, mais elle ne m’a pas écoutée. C’est un ordre, bordel! Une chance que Gale était avec elle. J’ai réussi à lui faire comprendre qu’il devait emmener Callystus loin d’ici et que moi j’allais m’occuper de Kaïtos. Ils sont partis, mais il était trop tard. Kaïtos avait remarqué Callystus et m’avait jetée comme un vieux chiffon. Je me suis accrochée après lui, mais il m’a repoussée violemment.

Je l’ai suivi dans le corridor. Il avait tellement perdu l’esprit qu’il s’était transformé en torche humaine. Il y avait beaucoup de fumée partout et je n’avais aucune idée d’où pouvait se trouver Callystus. Je l’ai cherchée tout en suivant Kaïtos, mais elle n’était nulle part. J’ai rattrapé Kaïtos devant une partie du plafond qui s’était effondré. Je pouvais apercevoir le manche de Gravity dépasser des pierres et Sio était devant Kaïtos. Je me suis placée entre les deux pour que Sio puisse s’occuper de Gale, où qu’il soit. Quand il est parti, j’ai encore essayé de raisonner Kaïtos, lui disant que nous pouvions retourner dans la chambre, que je le laisserais faire tout ce qu’il voulait. Pour ajouter du poids à mes arguments, j’ai commencé à me déshabiller. Peut-être que voir le plus de peau possible achèverait de le convaincre. J’avais complètement ouvert mon habit et ma chemise quand Laguna est arrivée.

Elle a tenté de raisonner Kaïtos de la seule manière possible : en lui tapant dessus. Le combat a été plutôt féroce. Toutes les fenêtres ont éclaté sous le poids de l’eau qu’elle a utilisé. J’ai décidé de m’en mêler et j’ai frappé Kaïtos. Cette fois-ci j’ai réussi et il est tombé. Il a piqué toute une colère, mais avant qu’il ne se relève et la passe sur nous, il s’est transformé en chat. Je l’ai pris dans mes bras. Il devait vraiment faire pitié à voir parce que Laguna m’a demandé s’il était toujours en vie. Quoi? D’une main tremblante, j’ai vérifié son pouls : il battait toujours, mais faiblement. Please be okay. I don’t want you to die…

J’ai expliqué la situation à Laguna. J’avais peur qu’elle se mette en colère, mais ça n’a pas été le cas. Elle comprenait que ce n’était si de ma faute ni de la faute de Kaïtos. Il ne me reste maintenant plus qu’à espérer que Kaïtos le comprendra aussi.

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Karina a dit…

Pate pate....le positif dans tout ça...ya pas eu de viol...

Pour le reste...on est dans la merde!!

Espérons juste que Sio va être capable de redonner le seal a Gale...pis que Kaïtos ce réveil seulement après son pic ...

Eos / Michael a dit…

Wow, d'un certain point de vue, j'ignorais que Arzh et Nariko sont d'accord pour "la mission avant tout même avant de sauver des vies innocentes" quoique Arzh l'a fait davantage pour les enfants. J'espère sincèrement en effet que Kaitos ne t'en voudra pas, ce qui risque très probablement d'arrivé d'ailleurs, cependant, j'ai comme dans l'impression que lui ne se pardonnera pas aussi facilement ses actes surtout si tu es enceinte ou si tu commence à avoir peur de lui par la suite à cause de ces évènements facheux

Lyra a dit…

Tu voulais vraiment dire «t'en voudra pas» ou c'était plutôt «s'en voudra pas»?

Non, elle n'aura pas peur de lui, parce qu'elle sait qu'il n'aurait jamais agi comme ça s'il avait été lui-même.