lundi 26 octobre 2009

(Pcq ça me tentait.)


I completely messed up...

Juste au moment où j'avais décidé de m'affirmer...

Juste au moment où j'avais décidé de révéler ma véritable identité...

J'ai failli tuer Tania. Raïko était furieux, et avec raison... Je suis certaine qu'il me déteste. Il ne voudra sans aucun doute plus me parler ou avoir quoi que ce soit à faire avec moi. Je n'aurai plus aucune chance de lui faire croire que je ne suis pas comme ma famille maintenant...

J'ai failli tuer Tania, mais je ne suis pas evil? Yeah, right...

Pourquoi quelque chose comme ça devait-il arriver maintenant...?

Quelqu'un d'innocent a failli mourir par ma faute. Ça aurait plutôt été leur genre à eux...

Eux...

Toute ma vie, je me suis battue pour ne pas être comme eux, tant dans ce que je disais que dans ce que je faisais.

Mais là je commence à avoir peur que ça ne serve à rien. Plus le temps passe et plus je me rends compte que je leur ressemble...

mardi 20 octobre 2009

Je la sens mal...

Comme Callystus avait un service à demander à Sio, nous sommes allées le trouver. Il était dehors avec Gale… en train de massacrer un pauvre buisson, pour le plus grand plaisir de Gravity. Nous nous sommes excusées à tous les deux, au cas où nous les aurions offensés hier. Gale n’avait plus aucun souvenir de ce qui s’était passé la veille, mais Sio oui. Callystus et moi nous aurions huggé tout le monde en leur disant que nous les aimions. Oh mon dieu… Est-ce que nous avons fait ça avec tous les autres guardians? C’est trop la honte… Nous allons devoir aller nous excuser à eux, nous n’avons plus le choix maintenant. Gale était plutôt déçu de ne pas se souvenir d’avoir été huggé par nous, alors Callystus lui a fait un câlin. Désolée, mais moi ça sera pour une autre fois. Je ne suis pas assez soûle pour ça.

Sky et Flare se trouvaient sur la galerie extérieure, avec Laguna et Forest, qui étaient réveillés et qui semblaient bien se porter. Nous nous sommes excusées à eux, au cas où nous les aurions insultés la veille. Ils ne savaient pas de quoi nous parlions et encore moins de ce qu’était l’alcool. Génial. Ça, ça veut dire qu’un seul guardian a été offensé, et par moi. Il n’y a aucune raison que Callystus vienne avec moi comme elle n’a rien fait de mal. Je vais m’excuser à Kaïtos toute seule comme une grande. Muuu…

Il était assis sur une roche dans le jardin et Zaphira jouait après sa queue. Il avait l’air toujours aussi en colère, mais il se laissait faire sans rien dire. Dès que Zaphira m’a vue, elle s’est mise à dire «hug» à répétition. Je crois que je l’ai beaucoup marquée hier. Stop being so cute, otherwise I’ll want to hug you again and Kaïtos will say that I’m being disrespectful to you.

J’ai pris on courage à deux mains et j’ai demandé à Kaïtos si je pouvais lui parler. Il a à peine ouvert la bouche que je me suis sentie toute petite face à lui. Muuu…

Je me suis excusée de ma conduite irresponsable de la veille. Je savais que je lui avais fait honte à lui, ainsi qu’à la mémoire de ma mère. Quand il m’a répondu par l’affirmative à cette phrase, je me suis sentie vraiment mal. D’après ce que Forest et lui m’ont dit, ma mère était quelqu’un de vraiment bien. Je me fiche totalement de faire honte à mon père, mais pas à elle et pas non plus à Kaïtos.

J’ai aussi expliqué la partie «hugs» de la soirée, car je ne voulais pas qu’il continue à penser que je l’avais fait pour lui manquer de respect. J’adorais Zaphira et elle était la seule famille qui me restait –la seule qui en valait la peine- alors j’allais la hugger peu importe la forme qu’elle avait. J’ai aussi dit à Kaïtos que je le considérais comme faisant partie de ma famille, car même si je ne le connaissais pas, il avait plus fait pour moi en quelques jours que ma propre famille durant toute ma vie.

Comme Kaïtos a toujours l’air d’en vouloir au monde entier, je ne suis jamais certaine si ce qu’il dit est positif ou pas. Je crois avoir compris qu’il ne m’en voulait pas pour les hugs, mais seulement d’avoir bu. Alors, il m’a… à moitié pardonnée? Mieux vaut ne pas pousser ma chance et partir tout de suite. Je lui ai promis de ne plus jamais recommencer et je me suis inclinée devant lui, avant de m’en aller. That went well… sort of…

Je me suis mise à la recherche de Callystus. Comme je ne la voyais plus nulle part, j’ai décidé d’aller demander aux guardians. Forest m’a dit qu’elle était avec Laurian. Quoi? Avec Laurian? Vous l’avez laissée partir avec ce démon? Vous êtes tous complètement cinglés?! Où sont-ils en ce moment?! Forest m’a répondu en miaulant. Est-ce que tu me prends pour une conne? Ça c’est une des tactiques de diversion les plus minables que j’ai vues!

J’allais lui demander une explication qui ne fasse pas insulte à mon intelligence quand Chiyo est arrivée. Je me suis tout de suite excusée de notre comportement de la veille. Elle m’a répondu que ce n’était pas à elle que nous devions nous expliquer. Nous étions convoqués à l’instant chez Setsuna. Nous devions tous nous rejoindre devant la maison et un samouraï nous guiderait jusque chez Setsuna.

Comme j’avais déjà prévu d’aller voir Callystus, j’ai commencé mes recherches par elle. J’avais prévu de cogner doucement à la porte pour ne pas répéter les exploits de la veille, mais je l’ai quand même défoncée. Callystus était assise à côté de Laurian-qui-n’est-pas-Laurian. Il ne m’en fallait pas plus pour que je me précipite à ses côtés. Il t’a touchée? Il t’a dit quelque chose qui ne te plaisait pas? Elle m’a assuré que non. Je lui ai quand même demandé, et même insisté, si elle voulait que je le frappe. Laurian-qui-n’est-pas-Laurian m’a dit que je ne me gênais pas. Non, en effet, je ne me gêne pas et jamais je ne me gênerai pour te frapper.

Je les ai avertis de notre convocation chez Setsuna et pendant que Laurian-qui-n’est-pas-Laurian allait réveiller Raïko et Ravenelle, Callystus et moi allions avertir Sio, Gale et Echo. Ma nervosité était déjà très grande avant que nous ne partions et elle est arrivée à son comble quand nous nous sommes assis devant Setsuna Katsura et que le moment des présentations est arrivé. Je n’avais que quelques mots à dire et pourtant mon cœur se débattait comme si j’étais sur le point d’entamer un combat très difficile. J’ai laissé Callystus se présenter en tant que princesse de Merra (tout pour retarder l’inévitable), puis j’ai pris une profonde inspiration et je me suis présentée : Amarice of the Red Wings. Gale a été plutôt étonné. Je l’ai rassuré en lui disant que c’était bien mon vrai nom que je donnais. J’ai dû le traduire pour Arzhvael, qui ne semble par comprendre l’arcadien. Quand il m’a demandé où «Nariko» allait dans tout ça, je lui ai dit nulle part. Nariko faisait peut-être partie de moi, mais j’étais d’abord et avant tout Amarice. Je voulais qu’on me reconnaisse en tant qu’elle.

Je m’attendais à plusieurs réactions suite à mes révélations, mais pas à celle de Raïko. Il m’a regardée bizarrement en me disant «Tu viens de cette famille-là?». Ce n’était pas un «tu viens de cette famille-là» étonné. C’était plutôt un «tu viens de cette famille-là» qui sous-entendait très clairement qu’il connaissait la réputation de ma famille. Et moi qui vivais dans l’illusion que personne ne savait qui ils étaient… Je ne tenais pas particulièrement à aborder ce sujet maintenant (Je viens d’une famille super evil. Vous voulez toujours m’accueillir chez vous, Setsuna?) alors j’ai demandé à Raïko si nous pouvions attendre à plus tard pour en parler. Arzhvael m’a offert un beau changement de sujet en demandant à Raïko de se présenter. Thanks man, I owe you.

Setsuna ne voulait pas que nous partions avant la fin de l’hiver, qui commencerait bientôt et qui durerait deux mois. Ça ne plaisait pas à personne, mais nous n’avions pas le choix : nous avions donné notre parole. Nous pouvions faire usage de nos pouvoirs, mais de façon limitée, c’est-à-dire sans mettre les gens en danger. Donc, plus question d’abuser su saké et de réaménager ensuite la maison. Nous ne pouvions pas non plus sortir du village sans l’autorisation de Setsuna. Je ne crois pas que ça serait venu à l’esprit de qui que ce soit.

Un soldat est arrivé en plein milieu des discussions pour avertir Setsuna que du mouvement avait été perçu à l’extérieur du village. Une troupe a été envoyée pour vérifier le tout. Laurian, Gale et Arzhvael (ainsi que quatre des six guardians cachés dans des sacs) les ont accompagnés, au cas où le mouvement serait dû à Tania. Après leur départ, je me suis excusée le plus sincèrement possible à Setsuna pour notre conduite irresponsable et honteuse de la veille. Dès que j’ai eu fini de parler, il a accepté mes excuses. En tout cas, c’est moins compliqué avec lui qu’avec Kaïtos…

Avant de s’en aller, Setsuna nous a dit que ce fut une discussion intéressante. Intéressante? Nous avons dû avoir l’air de personnes légèrement complètement cinglées. Vous êtes sûr que vous voulez notre aide? Je me restée jusqu’à ce qu’il soit parti.

Raïko était très fatigué alors il nous a dit qu’il retournait se coucher. Avant qu’il ne s’en aille, je lui ai dit que lorsqu’il serait frais et dispos, s’il avait cinq minutes de libres, j’aimerais qu’il vienne me voir. Il a cru que je voulais encore m’en traîner avec lui. Je n’y avais pas pensé, mais comme c’était une excellente idée, j’ai dit oui. En fait ce que j’avais plutôt en tête c’était ce qu’il savait sur ma famille. Quoique ce soit, vu le ton de sa voix, ça ne pouvait pas être bon. Je voulais donc savoir ce qu’il savait exactement et je voulais aussi le rassurer sur le fait que je n’étais en rien comme eux.

En attendant le retour des autres, Callystus et moi avons décidé d’aller nous entraîner. Nous sommes allées nous changer et nous sommes parties en emmenant avec nous Echo, Forest et Zaphira. Je me suis d’abord exercée avec une épée d’entraînement en bois. Je me suis rapidement rendue compte qu’elles n’étaient pas assez solides par rapport à ma force, même les mannequins ne résistaient pas longtemps. Sous les encouragements de Forest, j’ai donc continué à commencer à enseigner les rudiments du combat à Callystus.

Les choses se déroulaient plutôt bien, mais des gros nuages noirs nous ont forcées à interrompre notre entraînement. J’ai agrippé les minous… je veux dire les guardians (Zaphira dans mon chandail et Forest sous mon bras) et j’ai couru jusqu’à la maison avant que la pluie ne nous atteigne. En compagnie de Sio, de Raïko et de Ravenelle, nous nous sommes abrités sur le pas de la porte et nous avons contemplé le spectacle. Un orage violent semblait se préparer. Sio a essayé de chasser les nuages, mais il n’a pas réussi, aussi s’est-il mis à dire que ce n’était pas normal. Oh, oh…

Aux nuages se sont rajoutés de gros éclairs et puis ce qui semblait être des bruits de combat. Il n’en fallait pas plus pour que Callystus coure vers le village. Hé! Qu’est-ce que tu fais?! Moi au moins, j’ai eu un moment d’hésitation! Nous sommes tous partis à sa suite et nous avons trouvé les villageois, hommes, femmes et enfants, en train de se faire massacrer par des hommes en noir qui étaient armés d’épées qui ne venaient visiblement pas de ce monde-ci. Les salauds… Non seulement ils nous poursuivent jusqu’ici, mais ils osent s’en prendre à ces gens innocents alors que leurs cibles ce sont nous? Je vais tellement les massacrer!

Nous n’avons pas eu le temps d’entamer le combat, car un gros éclair venu du ciel s’est planté devant nous, faisant apparaître Cassandra, qui était, bien entendu, armée des deux épées qui formaient Yuantora. J’ai aussitôt eu un mauvais pressentiment. Il y avait quelque chose dans son regard qui ne me plaisait pas du tout. Je la sens mal… Je la sens très mal…

dimanche 18 octobre 2009

Saké+hugs =guardian en colère

Je me suis fait réveiller par un boucan d’enfer. J’ai à peine eu le temps d’ouvrir les yeux qu’une douleur assez intense a traversé mon pied. Ow… Pourquoi mon pied me fait encore plus mal qu’avant? Callystus était tout près –elle s’occupait de moi et de Raïko- alors je lui ai posé la question. Elle n’a pas arrêté de me répondre que je devais me reposer jusqu’à ce que j’insiste tellement qu’elle finisse par me dire la vérité : quelqu’un avait tenté de me healer le pied. À voir la douleur que je ressentais, il n’avait pas raté son coup. Gale m’a dit que j’aurais dû leur parler de cette curse-là. Pourquoi je n’en ai jamais parlé? Je ne pensais pas qu’un jour le prêtre me healerait. Il me semblait avoir été plutôt claire avec lui, non? «Ne t’approche pas de moi. Je ne veux rien avoir à faire avec ta magie»? Il faut croire que non. Avec un peu de chance, personne ne me demandera si j’ai d’autres curses qui pourraient poser problème…

Sio m’a proposé de reculer le temps jusqu’à il y a une semaine pour que je ne sois plus blessée et déshydratée. L’idée était tentante, mais comme il ne pouvait pas me garantir les résultats (il y avait un risque qu’il recule ou avance trop le temps), j’ai refusé. Je préfère souffrir pendant quelques jours plutôt que de me retrouver en enfance ou de me transformer en momie. Callystus a continué à s’occuper de moi jusqu’à ce que le restant du groupe arrive et nous dise que des cavaliers s’en venaient dans notre direction. Il fallait donc partir immédiatement.

Callystus m’a prise dans ses bras et m’a aidée à grimper sur mon cheval. This is so humiliating… I’m the bodyguard. I’m supposed to be doing these kinds of things, not you. Me disant que Zaphira voudrait voyager avec moi, je l’ai appelée. Elle est grimpée directement sur ma tête et s’est mise à jouer avec mes cheveux. En temps normal, j’aurais peut-être protesté, mais j’étais incapable d’en vouloir à Zaphira de me dépeigner, elle était si mignonne. Elle s’est ensuite cachée dans mon chandail, directement entre… Je ne l’aurais pas toléré de quelqu’un d’autre (ça m’aurait beaucoup trop gênée), mais les choses étaient différentes avec Zaphira. She was just a kid and she was family too.

Quand tout le monde fut embarqué sur les chevaux, Laurian qui n’était pas Laurian nous a téléportés à environ cinq kilomètres de là, près d’une rivière. Je suis péniblement débarquée de mon cheval et je me suis assise par terre pour me reposer. Je n’osais toujours pas regarder mon pied, j’avais trop mal. Quand Tania nous a rejoints, nous nous sommes remis en route. Je voulais me remettre en selle toute seule comme une grande, mais je me suis royalement plantée. J’ai donc dû encore accepter l’aide de Callystus.

Nous avons longé la rivière jusqu’à ce que nous apercevions au loin un pont. Sky est allé faire un petit tour de reconnaissance et c’est ainsi que nous avons appris qu’il y avait un petit village de paysans. Laurian-qui-n’était-pas-Laurian s’y est rendu pour savoir si quelqu’un pourrait nous renseigner sur l’endroit où se trouvait le clan de la licorne. Personne ne le pouvait, mais un dénommé Setsuna, qui voyageait beaucoup, était peut-être au courant. Il vivait à l’écart, alors nous sommes allés chez lui. Il ne s’y trouvait pas et la cabane semblait abandonnée depuis longtemps. Nous avons donc décidé d’y passer la nuit. Nous avons tous dormi à l’intérieur, à l’exception de »Laurian».

Il faisait toujours nuit quand des présences à l’extérieur nous ont réveillés. Nous n’entendions rien, mais il y avait bel et bien des cavaliers. Leur chef était le fameux Setsuna dont nous avions entendu parler. Ils nous sommés de sortir sans nos armes. Ils ont ensuite voulu parler aux «têtes dirigeantes» du groupe, à savoir Raïko, Callystus et Laurian. Ravenelle a décidé qu’elle les suivrait, ne voulant pas manquer la conversation. Ces cavaliers ne semblaient pas hostiles et je n’étais pas chaude à l’idée que Callystus ne soit plus dans mon champ de vision, mais il ne me serait quand même pas venu à l’esprit de les suivre. Si quelque chose d’important se dit, Callystus me le dira.

Quand ils sont revenus, nous avons appris que les cavaliers réquisitionnaient notre aide pour récupérer la princesse du clan des grues, car elle s’était fait kidnapper par le clan des crabes, ceux-là même que nous avions rencontrés lors de notre arrivée en ce monde. Ce n’était pas un ordre de leur part, mais ils nous le suggéraient fortement. Sans leur protection, nous ne réussirions pas à échapper au shogun du clan des crabes qui nous poursuivaient. Nous les aiderions et en échange, ils nous protégeraient et nous fourniraient un toit, des vêtements et de la nourriture. Nous avons donc accepté. Le prêtre nous a dit qu’ici l’honneur était très important, alors ne pas mentir et ne pas faire de coups traîtres. Oh seigneur… Je ne pourrai pas leur dire que mon nom est Nariko quand il y aura les présentations officielles. Si l’honneur est si important que ça ici, je vais devoir dire la vérité sur mon identité. Je ne me sentirais pas à l’aise du tout de mentir, même sur seulement mon nom. Well I guess it’s finally time to come clean. J’espère que je ne causerai pas de trop grand choc...

Nous devions nous mettre en route dès maintenant et nous allions devoir chevaucher rapidement. J’ai remarqué que le prêtre ne semblait pas très à l’aise à l’idée de monter sur un cheval au galop, alors je lui ai proposé qu’il monte derrière moi. Ça ne serait pas le moment le plus agréable de mon existence, mais nous ne pouvions pas nous permettre d’être ralentis. Nous avons voyagé pendant environ 24 heures avant d’arriver au village des rebelles, qui se situait tout en haut d’une montagne.

Nous avons tous été logés au même endroit, une maison spacieuse dont les murs ne semblaient pas très solides. Les servantes qui étaient à notre service ont enlevé leurs souliers avant de rentrer alors nous avons tous fait pareil sans poser de questions. Pendant que l’eau des bains était réchauffée, nous avons mangé. Ils nous ont servi du riz, des légumes et du poisson cru préparé d’une manière que je n’avais jamais vu auparavant. Le plus étrange c’était qu’il fallait manger avec deux baguettes. Il n’y avait ni fourchette et ni cuillère. Je me suis quand même plutôt bien débrouillée.

Après le souper, vint le moment que tous attendaient : le bain. Callystus, Ravenelle et moi y sommes allées en premier. J’ai emprunté un paravent à Callystus pour pouvoir me changer sans que personne ne me voie. Il y avait peut-être seulement des femmes, mais j’étais quand même gênée. Dans ces bains extérieurs, il fallait se laver en-dehors du bain comme tel et ensuite entrer dans l’eau. J’ai été extrêmement contente de pouvoir finalement enlever cette affreuse teinture noire de ma tête.

Je me suis glissée dans l’eau centimètre par centimètre, soulevant ma serviette au fur et à mesure. Ce fut une véritable bénédiction pour moi, surtout après ces jours très pénibles passés dans le désert. Nous avons été rejointes par Flare et par Zaphira. Ma petite guardian préférée s’est jetée dans l’eau comme un boulet de canon. Je me suis fait un plaisir de la laver. Quand elle a vu les bouteilles de parfum, elle a aussi voulu s’en mettre, mais elle s’est échappé la bouteille au complet sur la tête. J’ai dû la relaver, mais ça ne m’a pas dérangée. Elle est si adorable…

Après le bain, nous avons laissé les servantes nous vêtir de ce qu’elles appelaient des kimonos, des genres de robes de chambre vraiment stylisées, qui se mettaient les unes par-dessus les autres. Quand nous avons été complètement habillées, nous avions quelques épaisseurs de tissu sur le dos.

Callystus et moi avons ensuite été nous promener dans les jardins. Comme nous étions seules, j’en ai profité pour lui révéler mon vrai nom. Les autres attendraient à plus tard pour le savoir, mais je ne voulais pas lui cacher à elle. Je lui ai dit que si elle ne pouvait pas prononcer mon nom comme il faut ou me trouver un surnom potable, elle pouvait continuer à m’appeler Nariko. Elle a suggéré Amy. Ça m’a mis plutôt mal à l’aise qu’elle m’appelle comme ça, étant donné que la seule personne qui l’avait jamais fait était Kira. C’est ce que je lui ai répondu et pour ma plus grande surprise, elle m’a dit qu’elle comprenait très bien mon malaise. J’ai perçu un peu de tristesse dans sa voix. Peut-être que ça a un rapport avec son mari qui est mort? Si elle a un jour envie de se confier à moi, je me ferai un plaisir de l’écouter, mais je n’aborderai pas le sujet de moi-même. Je me suis permis de la taquiner un peu en lui disant des «votre altesse» à tour de bras. J’en ai été quitte pour des chatouilles très bien placées. J’ai été incapable de m’empêcher de rire. Il y avait si longtemps que je ne m’étais pas amusée de cette façon.

Raïko nous a surprises en pleine séance de chatouillis. Callystus a essayé de s’en prendre à lui, mais il n’était pas chatouilleux. Zut, nous allons devoir trouver autre chose. Raïko m’a fait la remarque que je ne riais pas souvent. C’est vrai, j’en ai perdu l’habitude je crois. Il a dit que «femme heureuse fait bon village». Je vais prendre ça pour un compliment, à savoir que ça me fait bien de sourire et de rire. Callystus s’étant échappée sur le sujet, j’ai dit à Raïko que Nariko n’était pas mon vrai nom et que lors des présentations officielles, j’allais donner mon vrai nom, parce que je ne me sentais pas à l’aise de mentir sur mon identité dans un endroit où l’honneur était si important. Il m’a répondu qu’un nom n’était qu’un nom. Je sais bien, mais j’ai quand même envie de soulager ma conscience. Je fuis depuis longtemps, il est temps que j’arrête. J’ai aussi demandé pardon à Raïko pour mon comportement dans le désert, mais il m’a rassurée en me disant qu’il ne pensait pas que j’étais pathétique. Tant mieux. Je te respecte et je ne voudrais pas que tu ais une mauvaise opinion de moi.

Pendant que je discutais avec Raïko, Callystus nous a fait une sneak attack avec un sceau d’eau, qu’elle nous a renversé complètement dessus avant de me le mettre sur la tête. Je pense qu’elle voulait «se venger» du fait que Raïko et moi l’avions appelé «princesse». Je suis rentrée pour me changer et comme il était plutôt tard, Callystus et moi avons mis nos pyjamas. Une servante est arrivée juste après en nous apportant un plateau avec une bouteille d’un breuvage qui s’appelait «saké». Ça sentait l’alcool. Je n’avais pas bu souvent dans ma vie et toujours avec modération, alors quelques verres ne me feraient pas de tort, surtout en la compagnie de Callystus.

Je me souviens d’avoir pris quelques verres et puis j’ai dû m’endormir, car quand j’ai ouvert les yeux, c’était le matin. Je n’avais pas dormi aussi bien depuis bien longtemps. La première chose que j’ai vue en me réveillant, c’était Raïko et Ravenelle, qui ne semblaient pas avoir dormi de la nuit. Euh, qu’est-ce que vous faites dans notre chambre? Raïko nous a traitées d’irresponsables. Il a dit que nous avions un peu trop levé le coude hier soir. Quoi? Nous nous serions soûlées? Certainement pas. Ravenelle est arrivée à la charge en nous disant de façon agressive que nous avions détruit des murs et que nous avions couru après tout le monde pour leur faire des hugs. Bon matin à vous aussi. Vous êtes au courant que vous pouvez commencer à journée en saluant les gens et non pas en les agressant verbalement? À ce qu’il paraît, j’aurais même huggé Kaïtos. Come on! Je ne suis pas si suicidaire que ça! Si j’avais huggé Kaïtos, j’en serais probablement morte.

Callystus et moi sommes parties en direction des bains, où nous avons croisé Arzhvael, qui nous a aussi parlé de notre comportement de la veille. Il n’avait pas l’air très content. Callystus commençait à croire que nous avions vraiment trop bu, mais moi j’avais mes doutes. Un truc ne collait pas du tout. Moi qui aurais huggé Kaïtos? Jamais je ne ferais une chose pareille! Je tiens beaucoup trop à la vie! J’ai entendu une voix grave qui me soutenait dans mes affirmations. C’était Kaïtos. Il était accompagné de Zaphira, qui s’est mise à dire «hug» à répétition en me voyant. Trop cute! Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai fait un gros câlin. J’ai redit à Callystus à quel point les affirmations de Ravenelle ne pouvaient pas être vraies, ce à quoi Kaïtos à répliqué en m’ordonnant de ne plus jamais recommencer. Euh… Et bien… C’est exactement comme je disais! Oh seigneur… Jamais il ne me serait venu à l’esprit de douter de la parole de Kaïtos. S’il disait que je l’avais huggé, ça devait être vrai. C’était vrai et Kaïtos était furieux. Il a exigé que je lui montre le respect qui lui était dû en tant que guardian. Et il est parti. Mais… Mais ce n’est pas… Je ne veux pas vous manquer de respect… Laissez-moi au moins vous expliquer… Je me sentais très mal, mais pas d’avoir huggé Kaïtos, plutôt qu’il pense que je l’avais fait parce que je le voyais comme un chat et pas comme un guardian. Muuu… Callystus et moi sommes allées nous laver, en silence, et nous sommes retournées aussitôt dans nos chambres. Des servantes nous ont aidées à mettre des kimonos et une fois de nouveau seules, nous avons mutuellement coiffé nos cheveux, toujours en silence. Quelles autres conneries avons-nous pu faire…?

Un p'tit grain de sable... Deux p'tits grains de sable...

Quand j’ai commencé à me réveiller, j’ai tout d’abord halluciné Monochrome penché au-dessus de moi et qui me disait qu’il était venu me chercher pour notre date. Ce fut suffisant pour que j’ouvre les yeux et que je manque d’être aveuglée par le soleil. J’ai mis ma main devant mes yeux pour les protéger et je les ai rouverts. J’ai constaté que j’avais une longue coulisse de sang sur la joue qui partait du dessus de ma tête. Je devais m’être cognée, mais où? La dernière chose dont je me rappelle c’est de m’être endormie… Je m’occuperai de cette blessure plus tard.

Ce n’était plus une grotte qui se trouvait au-dessus de ma tête, mais un ciel tout ce qu’il y a de plus bleu et sans nuage. Et il y avait aussi ce foutu soleil beaucoup trop fort à mon goût. Un peu de noirceur, ça serait trop demander? Tout en continuant de me protéger les yeux, je me suis assise et c’est là que je me suis rendue compte que je n’étais vraiment plus dans la grotte. Tout autour de moi, il y avait du sable, du sable et encore du sable. Mais qu’est-ce que je fais dans un désert? J’étais dans une grotte! WTF?!

En m’assoyant un peu plus confortablement, j’ai remarqué que je me trouvais dans une cage en bois pas très solide. C’est une blague? Est-ce que cette «prison» vraiment trop archaïque est censée me retenir? C’est en tout cas ce qu’espéraient les vautours qui planaient au-dessus de ma tête. Ne vous réjouissez pas trop vite. Je n’ai pas l’intention de me laisser dévorer!

J’ai quand même eu de la chance dans ma malchance, car dans la cage à côté de la mienne il y avait Raïko. Il dormait toujours. J’ai décidé d’aller forcer son réveil. Avec énormément d’effort, j’ai brisé les barreaux qui me retenaient. La cage n’était qu’à quelques pieds du sol alors j’ai sauté. J’ai dû brasser Raïko quelques instants avant qu’il ne se réveille. Il avait l’impression de s’être fait piétiner par un cheval. Ne t’en fais pas, moi j’ai l’impression d’avoir reçu une tonne de roche sur la tête.

Lui non plus ne savait pas ce que nous faisions ici ni où étaient tous les autres. Il a eu l’air de prendre plutôt bien la nouvelle, mais quand son cerveau a fini d’analyser l’information et qu’il s’est rendu compte que «les autres qui n’étaient pas ici» voulait aussi dire «Callystus n’est pas là», il a commencé à paniquer. J’ai dû le frapper pour que finalement il se ressaisisse. J’ai ensuite défoncé sa cage pour qu’il puisse sortir.

Malheureusement, à cause de tout le sable, Raïko ne pouvait pas sentir de signe de vie. Nous allions donc attendre la nuit pour utiliser les étoiles afin de nous diriger. Raïko n’en est pas revenu que je sois une mercenaire et que je n’aie pas le sens de l’orientation. Il avait l’air découragé. Peut-être que si je lui demande ce soir de m’expliquer comment on fait pour se diriger grâce aux étoiles, il me trouvera un peu moins pathétique…?

En attendant, il m’a suggéré de me reposer à l’ombre du poteau qui reliait nos deux cages. Il n’y avait pas assez d’ombre pour deux personnes. Je ne me plaignais pas d’en profiter (cet environnement était beaucoup trop light pour moi et ça commençait à me rendre un peu folle), mais je ne voulais pas que Raïko reste tout le temps au soleil. J’allais m’inquiéter… Je lui ai donc demandé de changer de place avec moi de temps en temps, mais il refusait de bouger. Fine. I’m going to be forced to use a dirty trick then…

J’ai dit à Raïko que s’il s’évanouissait d’une insolation ou s’il lui arrivait peut importe quoi d’autre, il ne pourrait pas aider la princesse. Il m’a répondu qu’il était habitué à ce climat et que mon chantage émotif ne fonctionnerait pas. You can’t blame me for trying. Je me suis dons assise au pied du poteau et je n’ai plus insisté.

La nuit a fini par tomber, la température baissant au fur et à mesure que le soleil disparaissait. Raïko ne connaissait pas les étoiles de ce monde-ci, mais je lui ai dit que c’était déjà mieux que moi, qui ne connaissais pas les étoiles du tout. Il a eu l’air encore un peu découragé par moi. Là je commence vraiment à me sentir pathétique… nous avons en fin de compte décidé de suivre l’étoile la plus brillante. Nous avons volé toute la nuit sans rien apercevoir d’autre que du sable. Le soleil se levait quand j’ai fini par voir quelque chose qui ne ressemblait pas à une dune de sable. On aurait dit un campement abandonné. Nous y sommes descendus pour chercher de la nourriture.

J’étais en train de chercher dans une tente quand j’ai entendu du bruit venant de ma droite. Curieuse, je me suis approchée. Je m’en suis mordue les doigts. Une gueule remplie de dents est sortie du sol très rapidement et m’a saisie au niveau de la tête. Si je n’agissais pas rapidement, j’allais mourir étouffée. J’ai d’abord essayé d’écarter les mâchoires du lézard pour que je puisse respirer, mais il allait m’arracher le visage si je continuais. Après j’ai voulu le frapper, mais mes coups ne lui faisaient rien. Je me suis ensuite dit qu’en faisant le plus de bruit possible Raïko viendrait voir ce qui se passait et il pourrait me porter secours.

Je l’ai effectivement entendu tenter de dégager la tente, mais d’après ce que j’entendais, il semblait penser que j’étais seulement en train de foutre le bordel. Je me suis débattue jusqu’à ce que j’aie un éclair de génie et que j’endorme la créature. Je lui ai ensuite tapé dessus jusqu’à ce qu’elle meure. J’ai ensuite dit à Raïko que j’avais trouvé le déjeuner. Quand j’ai pu finalement sortir de la tente et qu’il a vu mes blessures, il a déchiré un bout de son chandail pour me faire un bandage. Quand je lui ai dit que j’avais maintenant appris qu’il ne fallait pas s’approcher trop près d’un truc inconnu qui bougeait, il a eu l’air un peu découragé (encore) par moi. Il a dit que j’étais insouciante. Muuu… Je m’excuse… Je me sentais super mal. Il doit me considérer comme une pathétique finie. Re-muuu…

Nous nous sommes mis à la recherche d’huile pour faire un feu. J’ai trouvé un pot avec des graines qui ressemblaient à des graines de haricots. Je ne pouvais pas garantir de leurs effets, mais comme j’étais immunisée au poison, je pourrais les manger et laisser le lézard à Raïko. J’ai aussi trouvé deux livres plutôt intéressants. L’un semblait un livre de contes pour enfants dont les histoires semblaient plutôt tordues. Je l’aurais jeté si ça n’avait pas été de l’histoire où les gens étaient transformés en zombies. Je la lirai quand j’aurai un peu de temps. J’ai aussi trouvé ce qui semblait être un journal de bord. Je suis allée directement à la fin pour tenter de comprendre ce qui s’était passé ici. Je n’ai pas trouvé grand-chose de précis à part que l’écrivain semblait très effrayé. Les derniers mots semblaient avoir été écrits en grande panique. Je pouvais même voir des traces de sang sur le papier. Il était plusieurs fois fait mention de «kirza», mais je n’ai pas réussi à trouver plus de détails. Peut-être s’agissait-il du lézard qui m’avait attaquée?

Nous avons dû nous résoudre à faire du feu de la bonne vieille manière ancestrale, avec deux bâtons. Raïko m’y a déléguée pendant qu’il continuait à chercher. Euh… Je lui dis maintenant que je ne sais pas faire du feu ou j’attends à plus tard? Je ferais peut-être mieux de me taire. Si je lui dis que je ne sais pas faire de feu et que d’habitude je me débrouille avec un briquet ou sans feu du tout, c’en sera fait du peu de respect qu’il peut encore avoir pour moi. La meilleure solution est donc de me taire et de faire semblant d’être occupée. Quand Raïko reviendra, je lui dirai que je n’ai pas réussi à partir le feu et je lui demanderai de prendre la relève.

Quand Raïko est revenu, je me suis rendue compte que le lézard que j’avais mis à côté de moi avait disparu. J’ai eu beau dire à Raïko que je ne l’avais pas oublié ailleurs et qu’il avait probablement été emmené par ces formes de vie que je sentais sous terre, il ne m’a pas cru du tout. Il semblait d’ailleurs me regarder comme si j’étais complètement folle. Il m’a répondu que le sable à côté de moi n’avait pas été bougé et qu’il était donc impossible que le lézard. Il m’a demandé de continuer à m’occuper du feu et il est parti chercher le lézard. Ben là… Le lézard a vraiment disparu, pourquoi tu ne veux pas me croire?

N’ayant aucune idée de ce que je devais faire avec ces deux bâtons, j’ai continué à faire semblant d’être occupée jusqu’à ce que je commence à m’inquiéter de l’absence de Raïko. Je suis partie à sa recherche jusqu’à ce que je trouve un tas de plumes blanches près d’une tente en lambeaux. Et je sentais pleins de trucs vivants grouiller sous terre. Et merde!! J’ai plongé ma main dans le sable à la recherche de Raïko, mais je n’ai rien trouvé.

Je sentais des trucs se rapprocher de plus en plus de moi alors j’ai décidé de m’envoler pour avoir une vue d’ensemble du camp. Raïko était peut-être ailleurs… Je n’ai pas eu le temps de m’envoler que le missing pioupiou arrivait à côté de moi. J’étais tellement inquiète que je me suis mise à l’engueuler. Il s’est aussitôt excusé de m’avoir inquiétée et m’a dit qu’il était en train de muer (d’où le tas de plumes). J’ai dû me retenir très fort pour ne pas rire. Je n’aurais pas dû, mais j’étais si soulagée qu’il soit ok que je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je lui ai révélé que je sentais plusieurs signes de vie sous terre et que pour notre sécurité, il faudrait peut-être nous envoler. Je venais à peine de dire ça qu’un truc m’agrippait par la jambe et tentait de m’attirer sous le sable. Avant que je ne réussisse à me déprendre, j’avais eu le pied joyeusement grignoté. Je n’osais pas regarder, mais vue la douleur, ça ne devait être pas beau à voir. J’ai voulu m’envoler pour éviter de me faire reprendre, mais je n’ai pas eu le temps. Une créature relativement énorme avec une bouche pleine de dents m’a agrippée au cou et à la jambe avec des tentacules et m’a attirée vers elle pendant qu’une autre créature faisait la même chose avec mon autre jambe. Si je ne voulais pas mourir écartelée, je devais vite réagir. J’ai réussi à endormir une des deux créatures et j’ai ensuite appelé les squelettes qui dormaient sous terre à mon secours. Ce fut très divertissant, mais ça n’a pas fonctionné.

J’ai quand même heureusement réussi à me déprendre et je suis allée prêter main forte à Raïko, qui était dans une fâcheuse posture. Une fois libre, il m’a rejoint dans les airs et nous sommes partis loin de cet endroit maudit. Mon seul regret fut de ne pas avoir pu apporter le livre avec l’histoire de zombies…

Nous avons volé toute la journée, jusqu’à ce que nous soyons si épuisés que nous nous écrasions par terre. J’étais fatiguée, j’avais la tête qui tournait et tout ce que je n’avais pas mangé et bu aujourd’hui menaçait de sortir d’un instant à l’autre. Nous n’aurions pas pu nous rendre plus loin, mais c’était sans importance : nous étions arrivés au paradis. Il y avait des verres et des cruches d’eau qui dansaient et aussi une piscine, gigantesque… J’ai voulu aller me chercher un verre d’eau, mais Raïko m’en a empêchée, me disant que les verres d’eau étaient plutôt de son côté. Mais qu’est-ce qu’il raconte? Il n’y a pas de verres d’eau de son côté! Il y a des verres de punch! Ouais… Ça, ça serait génial comme idée : aller se chercher du punch et revenir le boire en se prélassant dans la piscine… Raïko m’a entièrement approuvée et bras-dessus bras-dessous, nous sommes partis à la conquête du punch.

À mi-chemin, un cactus et une cruche géante de punch sont apparus devant nous et ils se sont mis à nous parler. C’était plutôt cool, mais je n’ai pas compris ce qu’ils disaient. Ils nous ont aussi touchés. Wow… C’est vraiment génial comme endroit… La cruche et le cactus devaient être magiques, car ils nous ont transportés dans un autre endroit. J’aurais voulu leur demander si nous allions enfin pouvoir avoir notre punch maintenant, mais je suis tombée par terre et je me suis évanouie…

mardi 13 octobre 2009

Trouvez l'intru

(Des fois la drogue c mal, mais des fois le manque de drogue c encore plus mal. Merci pour la suggestion Hugo!)


samedi 10 octobre 2009

A night of rest... or not

Callystus était toujours très paniquée. J’essayais de la rassurer du mieux que je le pouvais en la patant et en lui frottant le dos, mais ça ne marchait pas fort. Elle tremblait comme une feuille et se tenait le plus loin possible du père Laurian. J’ai fini par lui demander ce qui lui faisait peur. Quand elle m’a répondu… Jamais je ne me serais attendue à de telles révélations. Le prêtre est…? Et il…? La discussion n’a duré que deux minutes, mais ça a suffi pour me faire déconnecter. Quand Callystus a fini de parler, je lui ai sorti une excuse bidon comme quoi j’avais besoin d’un peu de temps pour que mon cerveau analyse l’information et que j’allais aller me promener. Je n’avais bien sûr besoin d’aucun temps pour savoir ce que j’allais faire. J’allais faire regretter à ce salopard de s’être approché un peu trop près de Callystus. J’allais lui faire regretter d’exister. Callystus l’a compris tout de suite et elle a essayé de m’empêcher d’agir, mais je ne l’ai pas écoutée.

Je me suis dirigée vers le prêtre d’un pas que je voulais calme. Je ne voulais surtout pas que quelqu’un du groupe tente de m’arrêter. J’allais passer pour une cinglée, mais tant pis.

Dès que je suis arrivée près du prêtre, je me suis mise à le frapper de toutes mes forces. Je ne pensais plus à rien d’autre qu’à écrabouiller sa tête de misérable menteur. Arzhvael a voulu m’arrêter, mais je m’en suis à peine rendue compte. J’ai aussi entendu des personnes crier, mais je n’ai pas compris ce qu’elles disaient. Tout ce à quoi je pensais c’était : taper, taper, taper, taper… Et dire que j’avais prévu de m’excuser de lui avoir dit des trucs méchants et de l’avoir frappé sans raison! Et dire que j’aurais aimé arrangé les choses pour que nous soyons peut-être amis! Quelle conne…

Le prêtre s’est transformé et il a arrêté mes deux poings. Humph! Like I’m going to let him stop me like this! Je lui ai assené un coup de tête qui lui a fait plus mal qu’à moi, mais sans plus. Arzhvael a passé son bras autour de mon cou pour que je ne puisse plus bouger. Peu importe. Il me reste toujours mes jambes! J’ai donné un élan à ma jambe droite et puis quand j’ai donné me coup… j’ai frappé dans le vide et j’ai failli faire un vol plané. WTF??? C’était comme si je m’étais retrouvée en une fraction de seconde quelques pas en arrière. Je n’ai pas trop compris ce qui s’était passé, à part que je venais de rater ma chance de repeindre les murs de la caverne avec le sang du prêtre.

Raïko était en colère, pour ne pas dire furieux. Il a dit que ce n’était pas le temps pour les querelles raciales. Il lui importait peu que Laurian mérite ce que je lui avais fait. Ne t’attends pas à ce que je m’excuse, parce que jamais je ne le ferai. Tant pis je ça me fait passer pour une fille complètement cinglée qui est un danger public et qui tape sur tout ce qui bouge. Après ce que je viens de faire, personne ne me croira si j’essaie de parler de celle que je suis vraiment… Raïko a dit que si nous ne nous calmions pas, il nous enfermerait en-dehors de la grotte et laisserait les guerriers qui nous couraient après s’occuper de nous. Laisser ces guerriers massacrer le prêtre? Tentant… Ça a été un peu drôle de le voir fâché surtout contre «Laurian» alors que c’était moi qui avait frappé. Un vrai gentilhomme, même dans les pires moments…

Je suis retournée près de Callystus, le plus loin possible du prêtre. Nous ne partirions pas avant le lendemain matin, mais nous avions d’abord quelques préparatifs à faire. Il fallait que tout le monde passe pour des habitants de ce monde. Traduction : nous teindre les cheveux en noir. Muuu… Mes beaux cheveux rouges… J’avais envie de pleurer. Nous devions aussi laisser derrière ce qui n’était pas absolument nécessaire, aka tout ce qui ne pouvait pas passer pour un objet venant de ce monde. Je savais que je me ferais probablement étrangler si c’était découvert, mais je ne pouvais pas me départir des objets qui me rappelaient Kira. J’avais trop de souvenirs qui y étaient rattachés, mes seuls bons souvenirs en fait…

J’ai fini par aller jeter un coup d’œil à la boule de darkness qui recouvrait Zaphira. Elle venait d’ailleurs de se réveiller. Elle était toute désorientée et quand j’ai voulu l’approcher, elle est allée se cacher derrière Kaïtos. Je suis donc allée vers lui. Quand je lui ai dit que je voulais flatter Zaphira, il s’est fâché et il a exigé que je sois plus respectueuse. Les guardians ne sont pas des chats, a-t-il dit. J’ai donc dû lui préciser que je cherchais seulement à la réconforter. Il ne lui en fallait pas plus pour qu’il pousse Zaphira dans mes bras.

Je suis retournée où Callystus était tout en continuant à rassurer Zaphira en la flattant (je suis certaine qu’elle n’en sera pas insultée) et en lui parlant. Elle a fini par se coucher en boule sur mes jambes (trop cute!!!) et nous nous sommes mises à parler de choses et d’autres : zombies, squelettes, fantômes, morts, darkness, trucs creepy… Ça a été très agréable, car je ne pouvais pas vraiment avoir ce genre de conversation avec quelqu’un du groupe.

Je ne sais pas trop quand le maître de Sio est arrivé. Un instant il n’était pas là et l’autre, il était apparu. J’ai cru comprendre que c’était un mage qui manipulait le temps. C’était un homme qui avait sans conteste le dialogue très facile, mais il m’a quand même déplu au plus haut point dès le premier instant. Cet homme semblait laisser ses actions lui être dictées par les jolies femmes qu’il retrouvait sur son chemin. Il a même osé demander à Callystus d’aller prendre un café avec lui. Cours toujours! Voir que je vais te laisser l’approcher assez près! Mais le pire dans tout ça ce n’est pas qu’il a proposé, mais plutôt que Callystus a accepté sans poser de question, ne voyant pas où était le problème! Le problème? Le problème c’est qu’il va flirter sans s’intéresser à toi réellement et qu’il va sans aucun doute essayer de mettre ses mains là où il ne devrait pas. Please don’t make me explain this to you…

Le pire, c’est que je ne le déteste pas vraiment. À part quelques personnes bien particulières, je ne sais pas si je serais capable de détester qui que soit. Je suis simplement inquiète pour Callystus… et pour moi-même. Ça me rend profondément mal à l’aise que quelqu’un s’intéresse à moi de cette façon. Je ne serai jamais intéressée, là n’est pas le problème, mais j’ai tellement perdu l’habitude de ce genre de situation que je ne suis pas certaine de savoir quoi dire ou faire pour m’en sortir…

Monochrome ne croyait pas du tout à la prophétie, contrairement à nous tous, et il ne voyait pas pourquoi il devrait laisser Sio avec nous. Si Sio désire rester, je ne vois pas où est le problème. Il commençait vraiment à me taper sur les nerfs et j’avais de plus en plus envie de le frapper, mais personne n’était d’accord pour que je mette mes menaces à exécution. Monochrome a dit que la violence était l’apparat des faibles d’esprit. Est-ce que… tu viens juste de me traiter de faible…? Taper, taper, taper!!! Il a aussi insulté Ravenelle. C’est vrai qu’elle n’avait pas compris la subtilité de sa blague (si moi je suis trop prompte à frapper, elle, elle est trop prompte à dire ce qu’elle pense et de façon générale ce n’est pas toujours une bonne chose), mais de là à l’insulter… Et il n’a pas arrêté d’insinuer qu’elle ne connaissait rien à la «magie». C’est un genre de mage alors je crois que oui.

Sio est allé parler à son maître à l’écart des oreilles indiscrètes et quand il est revenu, il est allé parler à Callystus… très à reculons m’a-t-il semblé. Il l’a même appelée Callystus et pas «princesse» comme il le fait toujours. Il lui a dit qu’il pourrait rester une semaine de plus si elle acceptait de sortir une fois avec son maître. Elle a dit oui tout de suite et moi j’ai dit non. Sio m’a répondu que ça ne me regardait pas. Mon intervention m’a valu d’être upgradée de «femme dragon» à «femme dragon avec épée». Désolée de te décevoir, mais ça me regarde. Je ne vais pas laisser Callystus seule avec un homme qui risque de la tripoter. Monochrome m’a assurée qu’il ne ferait jamais une chose pareille. Bien sûr que je vais vous croire… Comme je voulais garder un œil sur Callystus en tout temps, moi et mon épée l’accompagnerions lors de sa sortie. Monochrome semblait plutôt heureux d’avoir une double date avec nous deux. Euh… C’est parce que ce n’est pas une double date… J’y vais pour la protéger et rien d’autre… En promettant de revenir nous chercher dans exactement une semaine pour nous emmener au Plaza (C’est quoi ça?), Monochrome est parti.

Tout s’est ensuite recouché et moi je suis retournée jaser de cadavres avec Zaphira. Nous étions encore en train de parler quand Callystus est venue me chercher. Raïko s’était endormi près de la porte et elle voulait savoir si je voulais monter la garde à sa place. Elle m’a aussi proposé de le faire elle-même. Pas question! C’est moi la garde du corps alors voir que je vais te laisser faire le boulot à ma place! J’ai déposé Zaphira par terre et je suis allée me poster devant la porte. J’ai jeté quelques coups d’œil dehors, mais je n’ai rien vu de suspect. Je me suis fait piquer par des moustiques et j’ai commencé à me sentir très lasse.

(Cette scène n’aurait pas dû se passer comme Nariko est immune à sleep, mais comme c’était beaucoup trop amusant à jouer, j’ai décidé de l’écrire quand même. Prétendons donc seulement que Nariko était très fatiguée).

Mes yeux se fermaient tous seuls et toute la pièce commençait à tourner. Je ne m’étais pas rendue compte que les murs bougeaient… Callystus aussi bouge bizarrement. On dirait même qu’elle a une sœur… Callystus et sa sœur jumelle voulaient que j’aille me coucher, mais j’ai refusé catégoriquement. Je suis votre garde du corps alors pas question que j’aille me coucher pendant vous allez rester debout. J’en étais rendue à me tenir après le mur à deux mains pour ne pas tomber, mais je ne voulais toujours pas aller dormir. Je peux y arriver… Je peux y arriver… quand un truc m’a frappé dans les jambes, j’ai d’abord cru que j’hallucinais, mais la sensation de la terre sur ma peau et son goût dans ma bouche étaient beaucoup trop réels pour que je sois en train de rêver. Quand j’ai levé les yeux, je me suis retrouvée nez-à-nez avec une boule de poil blanche et orange. Kaïtos? Mais qu’est-ce qu’il fait là? Comme d’habitude, il avait l’air très fâché. Il m’a demandé (ou plutôt exigé) que j’aille me coucher, car j’étais devenue inutile. Mais vous n’étiez pas à l’autre bout de la pièce? Qu’est-ce que vous faites ici? C’est devenu votre passe-temps? Vous me surveillez de loin et quand je suis trop têtue à votre goût vous intervenez? Et puis je parfaitement capable de tenir le coup! Je peux même me lever toute seule! Je peux… Et c’est tellement confortable par terre… Dodo…


Suite avec le post de la prochaine game.