lundi 29 mars 2010

Journée étrange

J’ai eu une journée très étrange, ou plutôt quelques échanges verbaux étranges, surtout avec Kaïtos.

Je pensais que je commençais à savoir comment dealer avec lui, mais je n’en suis plus sûre. Quoi que je dise et quoi que je fasse, il prend tout pour une insulte!

Je me suis ramassée toute seule dans une grotte de glace avec lui après qu’une avalanche nous ait tous séparés. J’aurais pu et surtout j’aurais dû m’envoler, mais mon seul réflexe, quand j’ai vu toute cette neige arriver vers nous à grande vitesse, a été de me dire «il faut que je protège Kaïtos». J’ai donc pris mon sac, je l’ai serré contre moi et je me suis tournée dos à la neige en espérant que je réussirais à protéger Kaïtos.

Je me suis réveillée dans une grotte. Kaïtos était en train de lancer des boules de feu sur une paroi de glace. Je lui ai demandé s’il avait vu quelqu’un d’autre du groupe. J’ai eu droit à un (très fâché) :

-Tu as vu quelqu’un d’autre dans la grotte?!

Non, mais je me disais que peut-être vous auriez senti la présence de quelqu’un et que vous auriez une idée d’où il/elle se trouverait par-rapport à nous. Après j’ai poursuivi avec :
-Vous avez trouvé une sortie?
-Si c’était le cas, tu crois que je serais encore ici?!
(Et moi qui me disais que vous seriez peut-être resté juste pour moi…)
-Alors, il faut faire une sortie!
-Qu’est-ce que tu crois que j’étais en train de faire?!
(Ben là… C’était juste une affirmation comme ça. Je ne mettais pas en doute vos actions…)
-Vous avez besoin d’aide?
-…
Il a eu l’air encore plus fâché et il est retourné lancer des boules de feu dans le mur. Muuu… J’essayais juste d’être gentille, pourquoi vous le prenez aussi mal?

Comme Kaïtos ne voulait pas de mon aide, j’ai décidé d’aller creuser mon tunnel toute seule comme une grande. C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que je n’avais plus mon épée. Muuu, mon épée… Je l’avais depuis tellement longtemps que j’avais l’impression d’avoir perdu une partie de moi. J’ai donc frappé dans la glace avec ma masse. J’ai réussi à faire un super gros trou de… trente centimètres de profondeur, avant d’être obligée de m’arrêter parce que j’avais froid. Je ne voulais pas aller déranger Kaïtos pour rien, alors j’ai essayé de m’arranger toute seule, mais sans grand succès. J’ai donc dû me résoudre à aller dire à Kaïtos que je mourais de froid. Je pensais qu’il serait fâché que je le dérange, mais il a plutôt été fâché que je ne sois pas venue le voir plus tôt et que je me sois laissée mourir de froid. J’ai eu envie de répondre que mon cœur battait toujours alors je n’étais pas morte de froid, mais j’ai préféré m’abstenir. Je ne crois pas que Kaïtos aurait apprécié l’humour.

Il est allé s’assoir contre une paroi. J’ai compris le message et je suis allée m’assoir à côté de lui. Quand il m’a fait signe d’aller m’assoir sur ses genoux, j’y suis allée sans protester. Il m’a serrée contre lui et ça m’a fait beaucoup de bien. Pas parce que mes vêtements ont séché, mais plutôt parce que la présence de Kaïtos à mes côtés était très rassurante : ses bras autour de moi, son cœur qui battait, sa chaleur et surtout l’odeur très agréable qui venait de lui. Je n’avais jamais remarqué à quel point il sentait bon, mais maintenant que je l’avais remarqué, je ne voyais plus que ça. Avant même que je ne m’en sois rendue compte, j’avais la tête dans son cou et j’étais en train de le renifler.
-What are you doing?
-Euh… J’étais plus confortable comme ça, c’est tout…
-…
(Ouf! Je crois qu’il a avalé mon excuse bidon. Je n’aime pas lui mentir, mais je n’étais quand même pas pour lui dire «j’étais en train de vous sentir». J’aurais eu l’air de quoi?)

J’ai fini par m’endormir et quand je me suis réveillée, j’étais recouverte d’un tas de plumes rouges. Kaïtos s’est plumé pour me garder au chaud? C’est vraiment gentil de sa part. Mais pourquoi il faut toujours qu’il soit gentil en étant fâché? Il ne pourrait pas être gentil en souriant, comme tout le monde? J’ai essayé de continuer à creuser mon super trou de… trente centimètres de profondeur, mais ça n’a servi à rien. J’ai fini concéder la victoire à la glace. Kaïtos, lui, était toujours en train de détruire la glace avec son feu, mais il s’épuisait, je le voyais bien. Il s’est tellement épuisé qu’il s’est transformé en chat. Encore plus fâché qu’avant, il est allé s’assoir dans le tas de plumes. Je me suis assise à une distance respectable de lui, distance qui m’a permis, tout à fait par hasard, d’étirer mon bras jusqu’à lui et de le pater. J’espère qu’il ne le prendra pas mal. C’est une marque d’affection Kaïtos, pas une insulte. À ma plus grande surprise, il est venu se coucher sur mes genoux. Il m’a dit de ne pas me méprendre, que c’était seulement pour me garder au chaud. Peu m’importe, j’étais contente. J’ai posé mes mains sur lui et comme tout à l’heure, c’est comme si je perdais le contrôle de mes gestes et je me suis mise à le flatter. Il n’a pas eu l’air super content, mais il s’est laissé faire. Ok… De quoi je dois être la plus surprise : que j’ose flatter Kaïtos ou qu’il se laisse faire? J’ai continué à le flatter et je me suis mise à sentir ma main, à chaque fois que je ne le flattais plus. Il sent vraiment bon.

Plus tard, Kaïtos a voulu retourner détruire le mur et j’ai voulu l’empêcher. Il n’a pas apprécié, mais pas du tout. J’ai essayé de lui faire comprendre que je ne dirais jamais à personne ce qui s’était passé ici. Alors s’il voulait se reposer, même s’il n’en avait pas besoin, juste pour me faire plaisir, il pouvait le faire. J’aurais voulu qu’il comprenne que j’essayais seulement d’être gentille, parce que j’avais de l’affection pour lui, mais il a encore pris ça pour une marque d’irrespect. J’ai fini par capituler et je l’ai laissé continuer de s’ép… de se défouler. Je me suis promis mentalement de ne pas intervenir, mais je me suis quand même assise assez proche, au cas où les choses tourneraient mal. Et j’ai jeté des coups d’œil de temps en temps, au cas où. Est-ce que c’est moi où est-ce que Kaïtos est vraiment beau aujourd’hui? Mais qu’est-ce que je suis en train de penser? Je dois être plus fatiguée que je ne le pensais et c’est pour ça que je me mets à penser des trucs bizarres.

Kaïtos a réussi à faire un trou sur l’extérieur, mais une partie du toit s’est écroulée sur lui. J’ai couru vers lui pour l’aider, mais il a réussi à s’en sortir sans moi. Tant mieux, sinon je me serais encore fait accuser de lui avoir manqué de respect. J’ai agrandi le trou et nous sommes sortis. Nous nous trouvions en bas d’une falaise, alors nous nous sommes envolés jusqu’au sommet. Il n’y avait malheureusement aucune trace de mes compagnons. Kaïtos a dit qu’il sentait une puissante magie plus loin. C’était risqué d’y aller seulement tous les deux, mais tant qu’à faire du surplace… Kaïtos m’a demandé une dague. Je ne comprenais pas trop ce qu’il voulait en faire, mais s’il y a une chose que la vie m’a apprise, c’est de ne pas argumenter avec Kaïtos… pas trop. Il s’est coupé l’avant-bras et du sang qui ressemblait beaucoup à de la lave a coulé de sa blessure. Le sang s’est transformé en un pendentif. Pretty… Kaïtos m’a dit de le porter et surtout de ne jamais le montrer à personne ni de le donner à qui que ce soit. Je l’ai donc passé autour de mon cou et je l’ai caché sous mes vêtements.

Après, Kaïtos s’est retransformé en chat. Avant qu’il ne s’enfonce trop dans la neige, je l’ai pris et déposé sur mon épaule. Comme il ne faisait pas si froid que ça, j’ai continué à voler jusqu’à ce que j’aie l’impression de traverser une barrière magique. J’ai pu reculer et ré-avancer sans problème, mais le paysage semblait se répéter sans cesse. Nous ne pouvions plus faire demi-tour. J’ai préféré me poser et continuer à pied, pour être moins visible. En chemin, un écureuil s’est approché de nous. Mignon! Mais Kaïtos lui a jeté un tel regard que l’écureuil a fait demi-tour et n’a plus osé s’approcher. Mais c’est quoi votre problème?! Vous détestez les animaux? Ce pauvre petit écureuil ne vous avait rien fait! Plus loin, j’ai aperçu ce qui semblait être des traces de cheval. J’ai pensé positif et je me suis dit que ça devait être les traces d’Astaroth. Quelques instants plus tard, j’entendais des hennissements et je trouvais Astaroth «caché» derrière une statue. Laurian, Arzhvael et Ecko étaient là. Laurian m’a rassurée sur l’état des autres, qui se trouvaient tous ensemble.

J’ai eu droit à un hug de la part d’Ecko, qui avait l’air tout heureux de me voir. Tu es vraiment trop mignon Ecko! Astaroth avait aussi l’air de vouloir me faire un câlin, mais quand il s’est approché, Kaïtos l’a griffé et Astaroth a reculé. Vous avez vraiment un gros problème! Pourquoi vous détestez autant les animaux? Arzhvael m’a fait la remarque que je sentais bon. Je lui ai fait discrètement signe que c’était Kaïtos qui sentait bon, mais qu’il valait mieux ne pas lui dire. Après Arzhvael m’a dit que j’étais vraiment en beauté, que le sang m’allait très bien. Euh… Alors au prochain combat, je m’assurerai de me faire asperger de sang? Arzhvael s’est très bien rattrapé en me disant que j’étais une beauté naturelle. Et bien… Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter un tel compliment, mais merci.

Arzhvael et moi étions partants pour utiliser la manière forte, mais le prêtre avait raison. Si nous avions à affronter la personne qui avait transformé ces gens en statues et qui prévoyait de nous faire subir le même sort, il valait mieux user de prudence. Nous allons donc tenter de dialoguer et si ça ne fonctionne pas, Arzhvael et moi allons utiliser la manière forte… je veux dire la diplomatie. En marchant, nous avons été rejoints par plusieurs écureuils, qui nous suivaient en sautant de branches en branches. Laurian s’en est un peu inquiété, mais pas moi. Ce ne sont que des écureuils, tous petits et tous mignons. En autant qu’ils ne s’approchent pas trop de Kaïtos, ils devraient survivre.

vendredi 26 mars 2010

Neige et froid

Notre accueil au village a été aussi chaleureux que la température. Les villageois nous ont jetés dehors sans ménagement. Ils ne voulaient rien avoir à faire avec des étrangers. S’ils ont eu des mauvaises expériences, je peux comprendre qu’ils soient réticents, mais ils n’ont même pas voulu nous vendre des vêtements chauds. Et quand j’ai osé mentionner le nom d’Hayaté, nous nous sommes fait regarder très croche. Nous devons trouver un homme dont nous ignorons l’apparence, l’emplacement et personne ne veut nous donner des renseignements. Génial…

Le froid dehors était mordant et il ventait et il neigeait à n’en plus finir. À ce rythme-là, nous serions morts en un temps record si la jeune Lisa ne nous avait pas trouvés. Elle habitait avec son père un peu à l’écart de la ville. Ils nous ont offert le gîte et le couvert et Moritz nous a raconté l’histoire des Valerios, la famille d’Hayaté. Ils auraient fait un pacte avec un démon et les dieux se seraient fâchés. L’hiver continuel serait arrivé à peu près à ce moment-là. Mais à savoir si c’était une punition des dieux ou une simple coïncidence…

Le château des Valerios se trouvait en haut de la montagne. Comme nous étions bien décidés à y aller, Moritz a accepté d’échanger la fourrure de ses animaux contre des médicaments. Il possédait autrefois un troupeau, mais il ne lui restait aujourd’hui que deux bêtes. Il nous donnait la fourrure, mais nous allions devoir la tondre, la tisser et ensuite coudre nos vêtements. Je n’avais jamais vu de bœuf musqué de ma vie. C’est mignon comme animal, mais tellement énorme! Astaroth avait l’air d’une chèvre à côté d’eux!

Nous avons passé toute la nuit (tout le monde a participé d’une façon ou d’une autre) à fabriqué nos vêtements. Moi j’ai aidé Laurian à tondre les animaux. Maintenant, il ne me resterait plus qu’à apprendre à tisser et je pourrais faire mes vêtements de A à Z. Quand tout a été fini, j’ai à peine eu le temps de somnoler un peu près du feu (je ne voulais pas prendre la chance que mon sac attrape froid, alors je me suis installée là) que l’activité dans la maison m’a réveillée et nous sommes partis. Mes vêtements n’étaient peut-être pas aussi girly que ceux que je me serais achetés, mais j’étais quand même très contente. Mon chapeau avait des oreilles de loup! Trop mignon!

Plus nous avons avancé dans la neige et plus nos pas devenaient difficiles. Ayant ma chaufferette personnelle portative je n’avais pas trop à me plaindre, mais quand même. Quand nous sommes arrivés à un pont de glace qui n’avait pas l’air très solide, nous avons failli y rester, du moins en partie. Moi j’ai glissé et j’ai réussi à me reprendre, mais Callystus a bien failli passer par-dessus bord.

Nous avons traversé tellement de falaises, pris tellement de détours, que je ne savais même plus où nous étions rendus. Je ne sais pas si quelqu’un le savait d’ailleurs… Quand la nuit a fini par tomber, nous avons trouvé refuge sous deux gros morceaux de glace qui nous ont servi de tente. Je n’ai pas trop dormi à ce moment-là non plus parce que j’ai décidé d’aller relayer Raïko pour monter la garde.

Quand j’ai aperçu un truc dans la neige qui ressemblait à des yeux, je me suis dit que je rêvais peut-être, mais Sio a aussi vu quelque chose. Et puis nous avons été attaqués par des loups. Je ne pensais pas qu’ils allaient être trop difficiles à battre (ils ne l’ont pas été en fait), mais ils ont été rejoints par un loup beaucoup plus gros qu’eux. Mais Sio l’a gelé dans le temps et je me suis fait un plaisir de l’achever en le décapitant. Vous auriez dû voir ça quand le temps est reparti : le sang a giclé partout et j’en ai été couverte des pieds à la tête. J’ai dû me rouler un peu dans la neige pour en enlever un peu. C’était plutôt dégueulasse, mais j’étais fière de moi. J’avais giclé le gros loup et les loups restants s’étaient enfuis la queue entre les jambes. Ils ne risquaient pas de revenir, mais nous avons quand même empilé les carcasses des deux côtés de notre abri pour créer un effet dissuasif. J’ai monté la garde d’un côté et Raïko de l’autre.

Je scrutais l’horizon quand j’ai entendu un bruit qui se rapprochait de moi. J’ai regardé et j’ai vu Kaïtos, qui s’enfonçait dans la neige. Pour lui éviter de trop caler, je l’ai pris et je l’ai déposé sur mon épaule qui était la moins tachée de sang. Comme je ne voulais pas qu’il se mette à penser que je le prenais parce que je le considérais comme un animal, je lui ai expliqué que je voulais seulement l’accommoder et que j’étais là pour l’aider s’il avait besoin de quoi que ce soit, surtout que nous nous trouvions dans un environnement qu’il n’appréciait pas. il n’a pas eu l’air d’aimer que je mentionne le froid et la neige, alors je lui ai demandé pourquoi il nous avait accompagnés, pourquoi il n’était pas resté avec Forest… ou plutôt n’importe où sauf ici. Il m’a répondu qu’il était là parce que nous étions une bande d’incompétents. Ben là… Je lui ai rappelé que j’avais achevé le gros loup et je lui ai demandé si ça me faisait remonter dans son échelle de non-incompétence. J’ai eu droit à un «humf». Ça veut dire quoi ça? Comment je suis censée deviner la signification d’un «humf» accompagné d’un regard qui se détourne? Dans ce cas-ci, je crois que ça veut dire «oui», mais il vaut mieux ne pas insister.

Il m’a demandé si j’allais bien, ajoutant qu’il pouvait sentir mon sang partout sur moi. Est-ce que c’est moi ou est-ce que Kaïtos vient de me démontrer qu’il s’était inquiété pour moi? Et moi qui pensais que j’étais surtout une nuisance pour lui, il faut croire que non. Bien sûr il me l’a demandé avec son habituel air fâché alors je me fais sûrement des idées… Quand il m’a redemandé de faire attention à moi, je lui ai redit que ça n’avait été qu’une petite bataille, que c’était surtout le sang du loup qu’il y avait sur moi et que j’allais bien. Mais comme il m’a regardée avec ses yeux fâchés, je me suis rangée à ses arguments. «Oui Kaïtos, vous avez raison. La prochaine fois, je vous promets de faire attention». Je ne le pensais pas nécessairement, mais c’est ce que je devais lui dire pour qu’il ne soit plus fâché.

Il est resté sur mon épaule toute la nuit. J’ai dû me retenir pour ne pas le pater, parce que je savais que je risquais encore de me faire accuser de le traiter comme un chat et que je devrais encore m’expliquer sur le fait que je ne cherchais pas à lui manquer de respect, ni maintenant ni jamais. Alors quand je me suis mise à sentir une odeur agréable et que je me suis rendue compte que c’était son odeur à lui, j’ai préféré ne rien dire. Des plans pour que je me fasse accuser de dieu-sait-quoi.

Le lendemain matin, Arzhvael est venu me donner un morceau de viande de loup que Raïko avait fait cuire. Je n’ai pas besoin de manger, mais j’ai quand même pris le morceau. D’une part parce qu’Arzhvael avait eu la gentillesse de penser à moi et d’autre part, je savais que je risquais de me faire accuser de ne pas prendre soin de moi si je ne mangeais pas. J’ai remercié Arzhvael et je me suis excusée de ne pas l’avoir réveillé pour qu’il puisse participer au combat. Il m’a dit que ce n’était pas grave. S’il voulait se battre, il n’avait qu’à m’insulter. Il m’a demandé que je lui donne un de mes points faibles, pour lui faciliter les choses. Je lui ai dit qu’il n’avait qu’à me dire que je ressemblais à ma famille et lui m’a dit que je pouvais le traiter d’elfe. Je ne suis pas certaine que ça va marcher, mais ça va être amusant d’essayer. Quand est venu le moment de partir, j’ai ouvert mon sac pour que quelqu’un puisse y entrer par lui-même. Si j’avais eu le malheur de lui dire «Kaïtos, il faudrait retourner dans mon sac», je me serais sans doute fait répondre «Tu oses me donner des ordres?». Cet homme est vraiment à prendre avec des pincettes. C’est fatigant, mais au moins, je commence à savoir m’y prendre.

Quand nous sommes sortis de notre abri, Gale s’est enfoncé dans la neige. Il commençait à retrouver sa partie half-blood qu’il avait perdue en mettant le collier et il avait l’air très déçu. Je ne sais pas comment je réagirais moi… Nous avons marché jusqu’à ce que la température se mette à changer brusquement et que nous rencontrions un gros, très gros, lapin fait de neige, qui a vite été rejoints par un chevreuil, un raton-laveur, un carcajou et un ours polaire, tous de grosseurs équivalentes. Ils avaient sur le front un signe en forme de flocon de neige qui ressemblait au collier d’Hayaté. C’est moi qui l’avais et je leur ai montré, mais ça n’a pas aidé. J’ai donné le collier à Laurian, qui voulait en faire je-ne-sais-pas-quoi, et je me suis préparée à faire ce que je faisais de mieux : démolir. Et dire que je viens de promettre de faire attention à moi…

lundi 22 mars 2010

Trop-plein d'émotion à partager

J'y pense depuis hier et il fallait que je vous le dise: je vous aime les filles.


La conclusion de la soirée d'hier m'a beaucoup soulagée, non pas parce que la game a toujours lieu, mais parce que nous avons réussi à résoudre la discussion sans trop de cris, sans trop de heurts, sans remarques mesquines comme on peut parfois en entendre lors de discussions trop pleines en émotions.

En un mot (ou plutôt en plusieurs ^^ ), nous avons réussi à nous expliquer, à résoudre nos différends comme des adultes le feraient. La résolution de problèmes entre personnes passe par la discussion et c'est ce que nous avons fait, contrairement à des enfants/ados qui auraient dit «On se chicane! Je suis pas d'accord! T'es pu mon ami(e)!».

Ce qui est arrivé samedi passé nous a toutes préoccupées et inquiétées à différents degrés durant la semaine. Mais nous n'avons pas laissé ce petit problème qui aurait pu être énorme nous détruire. Nous n'avons pas laissé une personne qui cherchait visiblement à foutre de la merde nous pourrir la vie. Peut-être que la situation serait arrivée tôt ou tard et que les agissements de cette personne n'auront été que l'élément déclencheur, mais ça ne change rien au fait qu'elle a menti ou du moins omis certains détails délibérément et ce, dans le but de nous «péter notre fun». J'espère que tu seras assez honnête avec toi-même pour l'admettre et j'espère que tu seras déçue (très) de savoir que tes machinations n'auront pas fonctionné. Désolée pour ce petit réglage de compte. Je l'avais sur le coeur depuis une semaine...

Donc, je suis très fière de nous. Dans l'adversité, nous avons su nous tenir. Nous n'avons pas oublié, ce qui comme Miki a dit, était le plus important: les personnes et non le jeu. Tout le monde conviendra que l'atmosphère était plutôt tendue hier. Pourtant, dès que Caro-chan a eu un malaise, nous avons tout oublié pour nous précipiter à ses côtés. Et ce n'est pas la moitié des gens qui ont agi ainsi, c'est tout le monde! Je ne pense pas qu'il serait venu à l'idée de qui que ce soit de rester derrière et de ne pas aider comme il/elle le pouvait (j'aurais frappé une personne qui aurait fait ça), mais c'est quand même quelque chose qui m'a profondément émue sur le coup. Un moment nous nous «disputions» et l'autre nous étions parfaitement solidaires pour aider l'une des nôtres. (Désolée pour la bosse sur ta tête Caro-chan! Sens-toi libre de me poursuivre ou de me téter en brossage de cheveux ou autre pour que je me fasse pardonner! ^^) Je dois admettre que ce petit intermède m'a fait du bien, ne serait-ce que pour me remémorer l'absurdité des soaps américains! lol

Et une heure plus tard, nous étions en train de manger, nous avions toutes dit ce que nous avions à dire et l'atmosphère était des plus détendues. Comme Miki a dit (merci d'être ma source d'inspiration! lol) : Vous rendez-vous compte qu'il y a une heure, on était en train de se chicaner? Oui je m'en rend compte et je trouve ça génial que nous n'ayons pas laissé une chicane ruiner notre amitié et les bons moments que nous passons ensemble.

Bon... Je pense que je vais arrêter d'écrire avant de faire une petite Karina de moi-même... lol

Je vous aime les filles.

mardi 9 mars 2010

Chez Monochrome

Monochrome nous a aidés à quitter le camp de la White Blade. Il avait l’air de penser que nous étions tous complètement idiots. Il a dit un truc du genre que nous avions marché tout droit dans un piège malgré l’écriteau géant sur lequel était écrit «PIÈGE». Il ne pensait pas non plus que nous pouvions et surtout devions faire confiance à la White Blade. Comment nous étions censés savoir que Gale avait été obligé à porter le collier? Laurian a dit qu’il le savait. Moi non. Si je l’avais su, j’aurais essayé de l’empêcher de le mettre. N’empêche que je n’aurais pas dû accepter de venir. J’aurais dû m’en tenir à mon idée de base… Notre départ n’a posé de problème à personne, tous ayant déjà décidé de ne pas se joindre à la White Blade. J’ai été la dernière à me prononcer. Callystus m’a dit que je n’étais pas obligée de partir. Je lui ai jeté un regard qui a tout dit. Idiote! Tu n’as rien compris? Tu n’as pas compris à quel point je t’aime? Tu n’as pas compris que tu es la personne la plus importante au monde pour moi? Je suis ton amie, alors où tu vas je vais!

Ça m’a toujours mise mal à l’aise que Gale mette le collier et j’ai bien vu qu’il n’allait pas bien, mais je n’imaginais pas que c’était à ce point. Le collier était en train de le tuer, à cause de ce qu’il était, aka un half-blood. Il fallait le lui enlever au plus vite, mais pas ici. Monochrome a accepté de nous emmener en sureté. Nous avons aussi réussi à lui faire accepter qu’il arrange l’œil de Raïko. Ça non plus ça ne pouvait être fait ici, parce que si l’œil de Raïko fonctionnait correctement au même endroit où sa sœur était, il pourrait voir qui étaient les véritables porteurs.

L’idéal aurait été que Monochrome accepte aussi de s’occuper des pirates, mais il n’avait pas l’intention de pousser sa générosité aussi loin. Et dire que je lui avais proposé une date. Les autres m’ont regardée comme si j’étais devenue folle. Non, je ne suis pas folle, mais vous n’avez pas idée à quel point j’ai dû faire des efforts…

Je ne sais vraiment pas quoi penser de Monochrome, ou plutôt de sa relation avec Sio. En fait si et c’est vraiment sick! Ce n’est pas le fait que ce soit deux hommes qui me dérange. À part si c’était une femme qui venait me faire des avances, je n’ai rien contre les gais. Je ne comprends pas du tout, mais je n’ai rien contre. Mais comment un adulte peut-il… avec un enfant? Et en plus, il a dit que ça faisait 42 ans qu’il n’avait pas vu Sio. À ce moment-là, Sio devait à peine savoir marcher et encore… Il n’y a que Callystus qui ne semblait pas comprendre la relation entre Sio et Monochrome. Je vais devoir lui expliquer plus tard. Pourquoi moi…?

Monochrome nous a emmenés chez lui. Il a dit que c’était un de ses endroits privés, situé entre deux dimensions. Laurian a bien résumé en disant que c’était comme si nous nous trouvions dans un cadre de porte.

Laurian et Arzhvael se sont éloignés pour enlever les colliers à Gale et à Ecko. Quand Arzhvael a enlevé le collier d’Ecko, j’ai ressenti une onde de choc et mes oreilles se sont mises à saigner… encore. Et je n’entendais plus rien… encore. Et puis il y a commencé à avoir des fucks dans la gravité. Callystus m’a dit dans ma tête que Gravity était en colère. Jusqu’ici, rien d’anormal. Et j’ai commencé à avoir mal et à vomir du sang, comme presque tout le monde d’ailleurs. Sio a utilisé ses pouvoirs pour nous rafistoler. Ma douleur est effectivement partie, mais je me suis mise à ressentir des trous de mémoires, comme si j’avais complètement oublié comment me battre et comment utiliser mes pouvoirs. Ça a été assez horrible comme sensation, très en fait. C’était comme si en un instant, j’étais devenue complètement defenceless, complètement useless. Heureusement que Monochrome a été là pour arranger la gaffe de Sio. J’étais quand même tellement fâché d’avoir tout perdu durant quelques instants que j’ai menacé Sio de lui arracher la tête s’il osait recommencer.

Nous sommes tous rentrés pour discuter des armes et des dimensions. Gale avait l’air à moitié mort. Laguna, comme on dit en bon commun, shooté un char de merde à Callystus parce que c’était elle qui avait arrangé les colliers et qu’elle aurait dû savoir, surtout étant la fille de son père, que le collier aurait cet effet. Ma pauvre Callystus se faisait de plus en plus petite sous les accusations de Laguna. Pate-pate. Je vais essayer de lui remonter le moral plus tard, quand nous serons seules toutes les deux.

Pour en revenir aux dimensions, Arzhvael a commencé à niaiser Raïko sur le fait qu’il ne pouvait pas ouvrir de portail en ce moment. Raïko s’est frustré et il est sorti, suivi par Arzhvael. Je n’avais pas trop envie de les laisser seuls, par peur que ça tourne mal, mais Laurian m’a dit que nous devions les laisser régler leurs problèmes, que des fois, il ne fallait pas laisser les choses traîner. Je me suis mise à réfléchir…

Nous disposions de bien peu de détails sur les dimensions où se trouvaient les armes. Nous ne pouvions pas nous mettre à toutes les explorer parce que nous passerions le restant de nos jours à le faire. Nous pourrions demander à Monochrome d’utiliser son œil pour voir qui était un véritable porteur et nous donner une idée plus précise des dimensions où nous devions aller. Aussi, une fois que l’œil de Raïko serait arrangé, il pourrait s’en servir pour voir quelque chose, même si ce n’était qu’une vérité partielle. J’ai demandé à Tania s’il elle pouvait faire quelque chose, comme elle nous avait déjà dit qu’elle nous connaissait sans nous connaître, mais elle m’a répondu qu’elle ne possédait pas ce genre de pouvoir.

Quand Raïko est rentré, toujours aussi frustré, j’ai décidé d’aller voir Arzhvael. Je devais lui parler avant qu’il ne soit trop tard. Il était en train de bichonner Astaroth. Je lui ai demandé de s’éloigner un peu avec moi et après je lui ai dit tout ce que j’avais sur le cœur. Je ne me suis pas gênée pour lui dire qu’il m’avait beaucoup insultée en insinuant que je n’avais pas d’honneur. Lui m’a expliqué qu’il croyait que je protégerais toujours Callystus avant les autres parce que j’étais une mercenaire engagée pour faire ce travail. Je lui ai répondu que techniquement je n’étais pas une mercenaire, parce que je n’avais jamais été payée. J’étais peut-être l’amie de Callystus, mais en situation de danger, je crois que je protégerais la personne qui serait le plus en péril. Arzhvael m’a aussi dit qu’il ne faisait confiance à personne, que ce n’était pas la raison de sa présence. Après avoir réfléchi, j’ai compris son point de vue. Moi je fais totalement confiance à Callystus, mais certainement pas à Laurian, j’ai de très sérieux doutes pour Sio et je ne connais pas assez Arzhvael pour lui faire confiance. Je l’ai compris et lui a aussi compris qu’il m’avait insultée. Nous avons donc décidée de régler nos comptes à coups de poing. Trois coups plus tard, Arzhvael était par terre, inconscient. Après que le prêtre paniqué l’ait guéri (il ne comprenait pas que nous ayons ressenti le besoin de nous taper dessus pour régler nos problèmes), nous sommes passés à autre chose. Je ne lui demande pas de me faire confiance, mais si au moins nous pouvons bien nous entendre, c’est un bon début.

Quand je suis rentrée, Monochrome était revenu avec Sio. Nous lui avons demandé s’il accepterait de se servir de son œil pour nous aider. Il a refusé. Son aide nous aurait donné un sacré coup de main, mais je comprenais sa réaction. Il ne pouvait pas tout nous donner tout cuit dans le bec autrement, quand les choses seraient vraiment difficiles, nous serions trop pris au dépourvu. Il nous a encore traités d’idiots, en nous disant que nous avions la clé avec nous depuis le début. Tania? Je lui avais posé la question, mais elle m’avait répondu qu’elle n’avait pas ce pouvoir. Ou alors j’ai peut-être mal compris, car la discussion a tourné dans ce sens. Callystus aurait voulu qu’elle essaie sur elle ce qu’elle avait fait avec Raïko. Elle se sentait très coupable de ce qui était arrivé à Gale et voulait se racheter. Je comprends l’idée, mais pas question. S’il y a quelqu’un qui va être testé en premier c’est moi. Et comme à dit Laurian (je déteste qu’il ait si souvent raison), nous n’étions pas prêts à être transportés dans une autre dimension.

Nous ne pouvions pas non plus utiliser de magie pour aller voir dans nos anciennes mémoires, car il y avait apparemment un risque que nos mémoires présentes et nos anciennes se mélangent et que nous devenions fous. J’aurais été prête à essayer sur moi-même, mais pas au risque de me rendre folle. Quoique nous tentions, il valait mieux attendre au moins au lendemain avant de tenter quelque chose.

J’étais très fatiguée alors je suis montée me coucher. Callystus préférais rester dans la bibliothèque. Je comprenais qu’elle avait besoin d’être seule alors je n’ai pas insisté. J’ai pris la première chambre vide que j’ai trouvée, je me suis mise en pyjama le plus rapidement possible et je me suis collée contre mon plushie de dragon sous les couvertures. Dodo…

Je me suis fait réveillée aux petites heures du matin par Callystus. Le pseudo-dragon avait volé son sac et elle n’était pas capable d’ouvrir la porte de la chambre de Laurian, là où la bestiole se trouvait. J’ai essayé de défoncer la porte, mais elle était bloquée. J’ai fait le tour par l’extérieur et j’ai vu qu’il y avait des richesses jusqu’au plafond. Je suis rentrée quand j’ai vu le niveau descendre. Callystus m’a dit que si Laurian avait voulu copier sa bibliothèque, il l’avait déjà fait et elle est retournée dans la bibliothèque. Même si c’était seulement pour le principe, j’ai attendu devant la chambre jusqu’à ce que le prêtre ouvre la porte.

J’ai pris le sac de Callystus et je suis allée lui porter. J’étais crevée alors je suis retournée me coucher. J’ai mis très peu de temps à m’endormir et très peu à me réveiller. J’ai entendu ma porte s’ouvrir et il ne m’en a pas fallu plus pour que je sois complètement réveillée. Qui que ce soit, j’espère qu’il/elle a une bonne raison. Je me suis lentement retournée. Sio et Gale étaient là. Sio m’a dit que c’était un accident et après ils se sont sauvés, comme s’ils avaient peur que je leur pète la gueule. Ben là… Je ne suis quand même pas si pire que ça…

En descendant, j’ai croisé Callystus, Raïko, Arzhvael et Ecko, qui cherchaient la cuisine. Comme je n’avais pas besoin de les accompagner, je suis sortie dehors pour m’entraîner. Callystus est venue me rejoindre et nous avons pu finalement commencer son entraînement de «guerrière». Arzhvael s’est demandé ce qu’on faisait. Il ne comprenait pas pourquoi Callystus ne s’entraînait pas avec un bâton, comme c’était l’arme qu’elle possédait. C’est un bon point, mais je voudrais quand même qu’elle ait une base au combat à mains nues. Je veux qu’elle sache au minimum comment se battre si elle se retrouve sans arme ou magie, comment désarmer quelqu’un et surtout comment se défendre. Je lui ai demandé d’avoir l’air méchante pendant qu’elle frappait. Je savais que ça n’allait pas marcher, mais pour le plaisir de pouvoir rire d’elle, ça valait la peine. Ça lui apprendra à se moquer de mon pas-de-sens de l’orientation. Hé, hé…

Nous nous sommes tous rejoints dans la bibliothèque. Nous avons mis la pauvre Tania très mal à l’aise. Ce qu’elle avait fait à Raïko c’était d’aller voir dans sa tête pour savoir comment ouvrir un portail. Elle ne pouvait pas aller voir dans les mémoires. Nous étions donc revenus à notre point de départ. Monochrome nous a parlé d’un mage qu’il avait rencontré il y a bien longtemps et qui pourrait peut-être nous aider. Le mage en question s’appelait Hayaté, mais nous n’avions pas d’autres renseignements. Nous n’avions pas de description physique et nous ne savions même pas s’il était encore ne vie. Je suppose que c’est quand même mieux que rien.

La dimension où nous nous rendions possédait un climat assez froid. Dès notre arrivée, nous devrions donc nous acheter des vêtements chauds. La seule mention du mot «froid» n’a pas plu à Kaïtos. Il aurait pu faire comme Forest et rester derrière, mais il est quand même grimpé dans mon sac. Je crois que je vais lui acheter une couverture, la plus chaude possible, pour être certaine qu’il ne gèle pas.

Dès que j’ai traversé le portail, je me suis enfoncée dans la neige jusqu’à la taille. Gale a bien ri de moi, mais je me suis vengée en lui envoyant quelques boules de neige en pleine figure. Je me suis accrochée à Astaroth pour pouvoir me sortir de là. Monochrome nous avait envoyés près d’une ville, alors nous n’aurions pas de difficulté à trouver un endroit où dormir et nous réchauffer. ♪Auberge♪…