dimanche 21 février 2010

Meeting

Je l’ai juste bousculé… un peu. Laurian dormait et je voulais le réveiller. Je l’ai poussé avec mon pied jusqu’à ce qu’il se réveille. Ce n’était pas si brutal que ça, mais Arzhvael en a fait toute une histoire. À l’entendre, je venais d’essayer de tuer le prêtre ou au moins de le torturer. J’admets que ma réaction était peut-être légèrement excessive. J’étais toujours un peu fâchée que Laurian se pousse de son côté comme si de rien était. Mais de là à en faire un drame… Je ne pense pas qu’Arzhvael soit conscient du danger que le prêtre représente. Moi-même j’ai de la difficulté à ne pas l’oublier. Mais je n’ai qu’à regarder Callystus, à voir à quel point elle n’éprouve que peur et mépris pour cet homme (si on peut appeler ça un homme) et je me souviens. Mais Arzhvael… Je ne pense pas du tout qu’il soit stupide. À voir la façon dont il s’occupe d’Ecko, on ne peut que penser que c’est un homme profondément bon. Bon, mais naïf, qui croit que tout le monde a un bon fond. Si quelqu’un lui disait tout ce dont la race de Laurian est capable, je ne suis pas certaine qu’il le croirait.

Mise à part cette «engueulade» avec Arzhvael, j’ai beaucoup aimé le voyage jusqu’à Hopesor. J’ai pu parler à Raïko. Même s’il n’avait pas l’air de m’en vouloir, je voulais m’excuser du fait qu’il avait failli mourir à cause de moi. Il m’a demandé si j’avais fait quelque chose pour avoir une bounty sur ma tête. Ben là… Pourquoi tout le monde pense automatiquement que j’ai fait quelque chose de mal? Il ne vous vient pas en tête que je puisse être innocente? Une fois rassuré par ma réponse, il m’a promis de me protéger si mes parents me retrouvaient. J’appréciais, mais je n’avais pas l’intention de me laisser reprendre. Quand je reverrais mes parents, j’avais l’intention de les tuer. Raïko n’a pas trop compris, mais au moins il ne m’a pas demandé d’explication.

J’ai aussi passé un peu de temps avec Kaïtos. Il avait l’air d’aimer jouer aux échecs alors je suis allée demander à Tania si elle pouvait m’apprendre (je ne voulais pas avoir l’air d’une incompétente devant Kaïtos). Elle m’a dit que c’était Kaïtos qui lui avait appris. J’ai donc acheté un jeu d’échecs au capitaine et je suis allée trouver Kaïtos. Il était sous sa forme de chat, en train de prendre un bain de soleil au bout du bateau. J’avais peur de le déranger, alors j’ai essayé de formuler mentalement une demande qui ne l’offusquerait pas. Il s’est retourné vers moi avant que je ne puisse dire quoi que ce soit. Pour mon plus grand plaisir, il a accepté de me montrer comment jouer. Une chance que je retiens vite, parce que Kaïtos n’avait pas l’air de vouloir répéter ses explications. Notre première partie a été nulle. Il en a gagné une et moi aussi. Nous avons arrêté quand il n’est plus rien resté que des petits tas de cendre à la place des pièces et du jeu. Il m’a complimenté sur le fait que j’apprenais vite. Yééé. Comme j’avais bien l’intention de jouer encore avec lui, je lui ai demandé si la pierre pouvait être assez résistante à ses flammes. Il n’a pas eu l’air d’apprécier que je parle de la terre. Terre dont le guardian ne s’est pas gêné pour le taquiner sur le fait qu’il avait perdu.

Quand nous sommes arrivés face à face aux beasts, le capitaine du bateau m’a traité comme si j’étais une touriste. Je ne suis jamais venue ici, alors comment j’étais censée savoir que la façon des beasts de souhaiter la bienvenue était d’attaquer et qu’il fallait après riposter pour montrer notre force? Le capitaine nous a aussi dit de ne jamais provoquer un beast en duel et que si l’un d’entre eux nous provoquait, il fallait accepter le défi sans protester. Vu leurs grosseurs, je ne pense pas que quelqu’un soit assez fou pour les provoquer, y compris Arzhvael, qui semblait apprécier au plus haut point leur façon de faire.

Nous nous sommes rendus au lieu de rendez-vous à dos de panthère. Elles étaient toutes très gentilles. J’ai paté la mienne pour la remercier de m’avoir transportée et j’ai eu droit à une gigantesque lichette. Qu’est-ce que ça va être si je fais un câlin?

Nous sommes présentement assis autour d’une table devant les représentants de la White Blade. Il y a Styx, Zéphir, Apollo, Aphrodite et un paquet d’autres. J’étais vraiment très mal à l’aise. Partout où je regardais, je voyais du light. Un paladin par-ci, une prêtresse par-là… J’avais l’impression qu’ils n’auraient eu qu’à me regarder avec un peu trop d’insistance et j’aurais grillé sur place.

Ils nous ont fait part de leur vision des choses. Ils ont choisi de croire en la deuxième prophétie, dans laquelle il est fait mention de six élus qui appelleront les cavaliers de l’apocalypse et de six autres qui sauveront le monde. Ils nous ont montré une ancienne gravure sur laquelle on voyait les quatre cavaliers et devant eux, six personnes portant des armes élémentales. Ils ont parlé des moyens pour reconnaître les porteurs potentiels. Je crois que ça a été une surprise pour tout le monde d’apprendre que l’œil rouge de Raïko (et donc celui de sa sœur) pouvait les détecter. La White Blade a aussi parlé de la chambre aux miroirs, un endroit qui se trouvait entre deux mondes. La, la, la…

À la base, les intentions de la White Blade paraissaient bonnes. Après tout, sauver le monde ne peut qu’être bon, n’est-ce pas? Seulement, leur façon de procéder me semblait un peu étroite d’esprit. Tout ceux qui ne seront pas avec eux seront considérés contre eux et seront éliminés. Mais ce n’est pas parce que quelqu’un n’est pas avec vous qu’il est nécessairement contre vous. Et si vous vous retrouvez avec plus que six porteurs d’armes, admettons avec les douze, comment ferez-vous pour les départager? Vous en tuerez six au hasard? Ou alors vous les laisserez s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que six? Et si quelqu’un décidait à la fin de ce meeting de ne pas se mêler de tout ça, le pourchasseriez-vous? Et s’il ne voulait toujours pas participer, utiliseriez-vous la force pour l’inciter à être de votre côté? Êtes-vous prêt à tout pour parvenir à vos fins? Et quand je dis «tout», c’est «tout». Ça me fait penser aux horreurs que nous avons vues : les enlèvements, les sacrifices… Il faudrait en parler, mais comment le faire sans que ça ne soit vu comme de la simple calomnie? Il serait dans notre intérêt de parvenir à un terrain d’entente avec la White Blade, mais cela serait-il possible si nous parlons des sacrifices avant d’entamer des négociations? Ou même après? Surtout qu’Apollo, Athéna, Zéphir et Styx sont présents…