lundi 10 août 2009

Baston!!!

Nous avons aperçu des explosions au loin. Je me suis mise à courir, épée à la main, craignant pour la sureté de Callystus. J’aurais dû rester avec elle… Ça commence à devenir un pattern : je la laisse un moment sans surveillance et les ennuis rappliquent au galop!

Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. L’explosion avait été causée par une flèche magique, tirée par l’elfe qui se trouvait en compagnie de Callystus et du prêtre. Il s’agissait du fameux Talis Stonewall que nous cherchions. Il nous a invités chez lui à prendre le thé. Pendant que le prêtre s’occupait de préparer le thé, nous avons expliqué la situation à Talis, à savoir que les guardians nous avaient demandé de le retrouver pour l’aider à protéger sa fille et que tout ça était lié au dieu de la balance. Nous avons même sorti la plante magique que nous avait donnée Forest pour que Talis puisse discuter avec lui et que la véracité de notre récit lui soit prouvée, même si Talis semblait avoir accepté d’emblée tout ce que nous lui avions dit. J’étais contente que ça se passe aussi bien, mais est-ce qu’il ne devrait pas être un plus méfiant? C’est après tout la vie de sa fille qui est en jeu…

La discussion Talis-plante était des plus divertissantes, mais quand j’ai vu Callystus sortir, j’ai décidé de la suivre. Elle ne semblait pas du tout dans son assiette depuis hier et je préférais ne pas la laisser toute seule. Et puis de toute façon, à chaque fois que je m’éloignais trop d’elle, elle finissait par avoir des ennuis. Je l’ai trouvée sur le côté de la maison en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Pauvre chouette… Pate-pate? Je ne savais pas trop quoi faire à part la pater maladroitement. L’idée de la prendre dans mes bras (un peu plus efficace que le patage) me mettait trop mal à l’aise pour que je la mette en pratique. Callystus a fini par se calmer, mais environ 5 secondes (et je n’exagère pas) après que les larmes aient arrêté de couler, elle s’est jetée dans mes bras et elle a recommencé. Euh… Je suis censée faire quoi là? Pate-pate? Une partie de moi avait envie de lui frotter le dos (ou de faire peu importe quoi d’autre que les gens font habituellement pour réconforter quelqu’un d’autre), mais je m’en suis empêchée. If I were to hold her in my arms, it would mean that I cared and I don’t want to care. I have to be as cold and as ruthless as I can be if I ever want to fight them (and hopefully win because losing would mean dying). I can’t let myself be weakened by emotions.

Ravenelle est sortie et m’a vue dans ma tentative maladroite (pour ne pas dire pathétique) de réconfortage et ma proposé silencieusement son aide, que j’ai refusée. Pas parce que je pensais qu’elle allait gaffer, mais je crois que je me suis dit qu’elle ne pourrait pas faire grand-chose de plus. Et puis je ne suis pas certaine que Callystus aurait apprécié qu’une personne de plus s’en mêle. Dans ce genre de situation, on n’a pas nécessairement envie que trop de gens soient après nous pour nous consoler. Moi je n’avais besoin que d’une seule personne…

Quand finalement nous avons rejoint tout le monde à l’intérieur, nous avons eu droit aux regards embarrassés des hommes. Qu’est-ce qui se passe…? Ravenelle nous a avoué que plutôt que de dire que Callystus pleurait et que je la consolais, elle avait dit aux hommes que Callystus était «indisposée» et que je l’aidais. Je comprends maintenant la raison du malaise qui flottait dans l’air : les hommes ont dû être très gênés de se faire parler de «problèmes de filles». Le seul qui ne semblait pas avoir de problème avec ça, c’était Talis. Il a dit que, ayant une fille, il comprenait tout à fait la situation. Il s’est même empressé de monter à l’étage pour chercher des herbes pour soulager Callystus. Elle a bien essayé de l’en empêcher, mais il n’en a fait qu’à sa tête. Elle a voulu lui expliquer qu’elle avait simplement eu un coup de cafard, mais quand l’information s’est rendue jusqu’au cerveau de Talis, ça c’est transformé en «Callystus a mangé des cafards» et il est remonté pour chercher d’autres herbes. Est-ce qu’il fait exprès de ne pas comprendre ou c’est naturel? Est-ce que c’est moi ou il est un peu… beaucoup insouciant et… simple d’esprit? Je ne crois pas qu’il soit un idiot fini, mais son cerveau semble avoir une manière très particulière d’analyser l’information qu’il reçoit…

Callystus a semblé en avoir assez et elle est sortie, moi sur ses talons. Nous avons décidé de prendre un peu de distance par rapport à tout le monde et nous nous sommes tout de suite mises en route pour Uman’lil. Les autres nous ont rejoints peu après. À Uman’lil, nous avons retrouvé Laguna dans les jardins (qui me semblaient un peu plus dévastés qu’hier soir). Elle nous a dit que Gale allait un peu mieux, que son sang avait aidé à le guérir. J’en ai profité pour lui demander si le sang d’un autre guardian, ou plutôt d’un half-blood, genre un half-blood de dark, pourrait aider. Elle m’a répondu que ça ne pourrait pas faire de tort, au contraire du sang d’un half-blood de feu, qui tuerait Gale sur-le-champ. Ok… Alors la prochaine fois que quelque chose comme ça se produira, j’aurai juste à me trancher les poignets pour sauver Gale…?

Je n’avais pas trop envie de faire du surplace, mais plutôt de me défouler. J’ai demandé à Laguna où je pourrais le faire et elle m’a parlé de l’académie militaire, où il y avait une aire d’entraînement extérieure. Callystus est venue avec moi et tant mieux, car grâce à son scanner, nous avons pu rapidement trouver l’académie. Les dummies n’ont malheureusement pas été à la hauteur de mon épée. Callystus a dû utiliser sa magie pour les réparer à plusieurs reprises. Ça m’a permis de décompresser un peu, mais pas autant que je l’aurais voulu. Entre deux massacres, j’ai entendu des recrues parler d’une certaine Mizuko, qui était apparemment super forte et contre laquelle je ne ferais pas le poids. La perspective d’une baston qui en valait la peine a été trop forte pour que je puisse y résister. Callystus et moi sommes donc allées la voir.

La fameuse Mizuko, qui était par un heureux hasard la fille de messire Julius, était une jeune fille qui était effectivement très forte (elle finissait de défoncer un mur au moment où je l’ai trouvée)… et aussi très arrogante. Elle semblait se croire supérieure. Quand je lui ai dit que j’étais une guerrière, elle a eu le culot de me répondre «Oh, vous êtes une guerrière?». Comme si elle ne s’en était pas rendue compte! Non, mais… Qu’est-ce que tu crois que je suis?! Une barde avec une épée décorative dans le dos?! À quoi crois-tu que me sert mon épée? À me curer les ongles? J’ai été très insultée et encore plus quand elle m’a dit qu’elle ne se battait pas avec n’importe qui et que je devrais demander la permission à son proviseur.

Le proviseur en question était Jillian of the Soft Moon, un ami de messire Julius et une autre connaissance du père de Callystus… qui ne semblait pas très apprécié par messire Jillian. Ce dernier m’a refusé la permission de me battre contre Mizuko, car elle était une enfant (elle ne me semblait pas si jeune que ça) et qu’il n’y aurait aucun honneur pour moi de l’affronter. Il a aussi dit qu’elle risquait de me tuer. Euh… et pourquoi ça? À ce qu’il m’a dit, et Callystus a secondé, Mizuko était extrêmement forte (unnaturally strong). Comme si ça pouvait m’arrêter… J’aurais bien voulu botter les fesses de cette petite prétentieuse, mais j’ai dû me faire une raison. Messire Jillian m’a suggéré d’aller faire un tour du côté des diplômés. J’espérais qu’ils m’offrent plus de défi que les dummies, mais un simple coup d’œil m’a suffi pour comprendre que si j’avais le malheur de me mettre à leur taper dessus, ils partiraient aussitôt pour le paradis des elfes.

Je ne voyais plus qu’une personne susceptible de m’aider : Raïko. Il était aussi un guerrier et il m’offrirait sans doute un défi intéressant. En fait je devrais plutôt dire que vu la manière dont les autres combattants le regardaient au colisée, j’étais bonne pour un bon bottage de fesses. Si ça arrivait, et bien tant pis. Il aura juste été meilleur que moi. Callystus trouvait que marcher pour nous rendre jusqu’à Raïko prendrait trop de temps alors elle a pris l’initiative de me faire léviter et elle m’a traînée jusqu’à lui.

Raïko était en train de lire un gros livre au titre incompréhensible dans un parc. Quand il m’a aperçue, flottant dans les airs, il s’est posé beaucoup de questions. J’ai tout de suite précisé que c’était la faute de Callystus. Elle m’a aussitôt fait retomber par terre et j’ai atterri très gracieusement sur les fesses. En parfait gentilhomme qu’il est, Raïko m’a aidée à me remettre debout. J’en ai aussitôt profité pour donner une petite gifle à Callystus sur une de ses mains en lui demandant de ne plus recommencer. That was weird… Why did I even do that? I reacted on an impulse, but I don’t know why…

Raïko a accepté de se battre contre moi. Il n’avait pas testé sa hallebarde depuis qu’elle avait été réparée et il avait envie de la tester. Nous sommes donc retournés à l’académie et nous nous sommes installés dans un des enclos qui étaient prévus pour ce genre de combat. Raïko told me that he would go easy on me. What? Why do everyone insist on insulting me today? I’m not that weak! Je savais bien que je n’étais pas faible, peu importe ce qu’on me disait, mais dire que le combat ne s’est pas trop mal passé pour moi serait un euphémisme. Je me suis fait royalement botter les fesses par Raïko. Il était très rapide et malgré le fait que je l’ai touché à quelques reprises (At least I can have some credits for that), il ne semblait pas blessé du tout. Moi j’en ai été quitte pour plusieurs ecchymoses, car il n’a pas utilisé la partie tranchante de son épée pour me frapper. J’ai été touchée dans le dos, dans le ventre… Et j’ai fini ma lancée couchée par terre, la face dans le sol, complètement épuisée. Manger du sable n’avait jamais été une expérience que j’avais eu envie d’essayer et ça n’était pas particulièrement agréable, mais j’étais quand même sur un high très intense… même si j’avais perdu.

J’avais l’impression que tous mes muscles étaient étirés, lever mon petit doigt était pénible, mais j’étais prête à recommencer n’importe quand, tout de suite si possible! Yes, I know : I love fighting. Sometimes a little too much and it scares me. Because when I lose control, I feel like it brings me closer to become like them. And I don’t ever want to be like them

J’ai remercié Raïko pour le combat qu’il m’avait offert. Il a paru perplexe. Les gens contre qui il se battait ne le faisaient pas habituellement. Je peux comprendre ça. Se faire botter les fesses n’incite pas à remercier celui qui nous a mis à terre. En temps normal, je n’aurais peut-être pas réagi comme ça (dieu sait que je m’en suis voulu pour ma défaite au colisée), mais les circonstances de ce combat ne m’incitaient pas à être fâchée. Ça avait été un match amical et mon adversaire a simplement été plus fort que moi.

J’ai dû attendre quelques instants le temps que je me régénère et que je puisse ensuite me relever. Pendant que Callystus s’entraînait avec un dummy et que Raïko regardait le match, je me suis occupée des blessures qui risquaient d’attirer des questions une fois que quelqu’un s’apercevrait qu’elles avaient mystérieusement disparu.

Callystus voulait apprendre à se battre et à se défendre au cas où elle se retrouverait à nouveau dans une situation où elle ne pouvait pas utiliser sa magie. J’espère que ça ne se reproduira pas de sitôt parce que pour l’instant, c’est le dummy qui gagne. Raïko a même tenu un compte des résultats. Je crois que ça s’est terminé comme ceci : dummy 11, Callystus 1 et staff 2. J’ai dit à Callystus de ne pas se gêner pour continuer, car c’était très divertissant. Je voulais seulement la taquiner, mais elle n’a pas nécessairement apprécié. J’ai essayé de lui dire qu’elle ne devait pas s’en faire, que je ne m’étais pas tellement mieux débrouillée la première fois où je m’étais entraînée, mais ça n’a pas eu l’aire d’aider. Avant qu’elle ne s’estropie, j’ai décidé d’aller lui donner un coup de main. J’ai donc tenté de lui montrer comment donner des coups et comment se défendre. J’en ai été quitte pour un coup de staff dans le tibia et sur la tête, ce qui a bien fait rire Raïko. Hé! Ce n’est pas drôle…

J’aurais dû garder un œil plus attentif sur Callystus, car elle a fini par se faire royalement blesser par le dummy. Elle a voulu le frapper, mais elle n’a réussi qu’à se briser la clavicule. La pauvre s’est retenue de toutes ses forces pour ne pas pleurer. Avant que je ne m’occupe de lui faire ses bandages, Raïko lui a replacé l’os, en utilisant la bonne vieille technique de la distraction. C’était une excellente idée, quoique je crois que «Regarde Callystus, un vol de castors!» n’était pas très crédible. Tant qu’à y faire, pourquoi pas des éléphants roses en tutus?

Callystus remise temporairement en état, nous sommes retournés chez Messire Julius. Raïko a pris Callystus dans ses bras pour lui éviter d’avoir à marcher étant donner qu’elle souffrait toujours. De retour à la mansion, nous avons filé droit à la chambre de Callystus. J’ai ouvert la porte pour que Raïko puisse la déposer sur son lit, mais il ne se sentait pas à l’aise d’entrer dans la chambre d’une dame. J’ai donc pris Callystus dans mes bras pour aller la déposer sur son lit, pendant que Raïko allait chercher le prêtre.

Entretemps, j’ai réconforté Callystus et je lui ai promis de rester avec elle cette nuit. Je n’avais pas l’intention de faire aucune activité de bonding avec elle, mais si ma présence pouvait la rassurer… Et puis de toute façon, j’étais censée la protéger alors quel meilleur moyen de le faire qu’en restant près d’elle? Quand le prêtre est arrivé, je l’ai laissé entrer sans rien lui dire. Il a healé Callystus, qui l’a remercié en lui faisant un hug… ce qui a semblé l’embarrasser au plus au point.

Après le départ du prêtre, nous nous sommes préparées pour le souper. En descendant, Ravenelle a pris Callystus à part pour lui parler et je suis descendue seule à la salle à diner. Raïko et le prêtre se sont levés à mon arrivée. Je leur ai dit que ce n’était pas nécessaire, mais Raïko m’a répondu que c’était une marque de politesse envers une dame et que comme j’en étais une… Euh, si vous voulez… Ma remarque les a un peu perturbés. Je sais bien que je suis une femme et que vous ne faites qu’appliquer les règles de l’étiquette, mais ça me gène un peu d’être traitée comme si j’étais une noble dame. Technically, I stopped being a noble lady years ago. I’m just... me. I’m not worth all these attentions.