mardi 14 septembre 2010

La bande de demeurés

Lou nous regardait tous comme si nous étions une bande de demeurés. Nous avons essayé de lui dire que c’était Nakago qui nous avait envoyés ici, mais il ne nous a pas crus. Il a appelé Sio un «skari» et il ne nous a pas crus non plus quand nous lui avons dit que nous ignorions ce que c’était (un genre d’esclave apparemment). Il a fini par remarquer Callystus et il est allé lui parler dans une autre section de la tente. Laurian et moi avons tendu l’oreille pour suivre la conversation. Lou croyait que Callystus avait été envoyée par le roi de Merra pour le ramener. Il ne l’a pas crue quand elle lui a dit qu’elle venait d’une autre époque ni quand elle lui a parlé des armes élémentales et de la prophétie. Ça y est : je crois que nous sommes officiellement catalogués comme des illuminés.

Lou a commencé à gosser avec son diadème parce qu’il voulait renvoyer Callystus à Merra. Elle s’est sentie mal et elle est tombée dans les pommes. Je ne savais pas ce qu’il faisait, mais j’ai décidé de l’arrêter. J’ai voulu toucher à son diadème, mais un soldat a mis son épée derrière ma tête et… nous avons tous été arrêtés pour avoir tenté de tuer Lemnor. Come on! J’ai voulu toucher à son diadème. Son diadème! Où est-ce que vous voyez une tentative de meurtre là-dedans? Ou alors vous êtes tellement paranos que pour vous, toucher la tête de quelqu’un équivaut à essayer de l’étrangler? Ils nous ont mis une grosse plaque de bois autour des poignets et du cou et nous avons été emmenés devant la tente royale.

Nous avons créé toute une commotion autour de nous. Je crois que l’histoire s’est répandue comme une traînée de poudre et les gens étaient pressés de voir ceux qui avaient tenté de tuer Lemnor. Nous avons été interrogés par des personnes qui semblaient être des généraux. Sio a été emmené. Quant à moi, un général arcadien est venu m’interroger. Ne me demandez pas comment ils ont su que j’étais arcadienne, je l’ignore, mais je commence sérieusement à me dire que j’ai ma race tatouée dans le front. J’ai dû dire qui j’étais, donner une preuve de mon identité et après le général a décidé de m’emmener pour éclaircir la situation et me ramener à ma famille. Des soldats ont agrippé al plaque de bois et m’ont traînée avec eux.

Ils ont volé jusqu’au camp des arcadiens où j’ai finalement été détachée. Le général m’a questionnée encore un peu, mais il a refusé de me laisser partir avant que ma famille arrive. J’ai commis l’erreur de dire que je n’étais pas en très bons termes avec eux et que j’étais partie de chez moi à cause de ça. Tous ceux qui l’ont entendu m’ont jetée de ces regards et ont commencé à murmurer que j’étais une wuss. Ok… Alors même quand notre famille est complètement cinglée et evil, il faut rester même si ça va finir par nous tuer?

J’étais peut-être prisonnière, mais j’avais quand même accès à la bouffe et c’est tout ce qui comptait pour l’instant. J’essaierais de m’enfuir après. Tous les arcadiens présents se pitchaient comme des goinfres sur la nourriture (je pensais que j’étais goinfre, mais eux…) alors j’ai dû me frayer un chemin. Il y en avait assez pour tout le monde, mais ça n’a pas empêchée une jeune fille de me piquer ma bouffe et de se sauver avec. J’étais tellement insultée que je lui ai courue après, mais j’ai fini par abandonner.

Mais quand je me suis rendue compte qu’elle m’avait volé le collier que Kaïtos m’avait donné, j’ai paniqué. Quand j’ai commencé à avoir très chaud, je l’ai suppliée de me le rendre, mais elle n’a accepté de le faire qu’à condition que je lui donne quelque chose en échange. J’ai pu le reprendre en lui donnant une de mes paires de boucles d’oreilles.

La fille était cursée aussi, à la différence près que la pluie lui faisait mal. She seemed like a nice kid, but with one hell of a temper. Mise à part la curse, nous avions aussi en commun notre goût de la baston. Et quand elle m’a parlé de ce grand phénix qu’elle avait vu et qu’elle voulait retrouver pour lui péter la gueule, j’ai tout de suite pensé qu’il s’agissait de Kaïtos. J’ai essayé de lui expliquer que ce n’était peut-être pas une bonne idée qu’elle se batte contre lui, mais elle ne voulait pas m’écouter.

Finalement, je l’ai abandonnée là et je suis retournée au camp des humains. J’ai essayé de communiquer avec mes compagnons, mais les paladins qui les gardaient m’ont repérée et j’ai été ramenée au camp des arcadiens. Magicks s’est foutue de ma gueule, mais ça ne m’a pas empêchée de recommencer… et d’échouer aussi lamentablement… et d’encore faire rire de moi. J’ai demandé l’aide de Magicks, mais elle a refusé. Je crois que j’ai essayé pendant 10 minutes, mais sans aucun succès. Puis j’ai dit la formule magique : ça va faire chier les paladins.

Nous avons pris deux barils de poudre (pourquoi c’est moi qui dois les lancer?) et Magicks les a faits exploser près des paladins pour les distraire. Je l’ai ensuite perdue de vue, mais j’ai retrouvé tout le monde. Sio restait caché sous une cape (?) et m’a fait comprendre que Magicks faisait partie de notre groupe. J’ai fini par la retrouver et j’ai essayé de la convaincre. Et j’insiste sur le «essayé». Finalement, j’ai perdu patience et je l’ai prise par la main et je l’ai traînée avec moi. Elle n’a pas apprécié et j’ai dû me battre contre elle. Je me suis royalement fait péter la gueule, sous la forme de mes deux jambes coupées. Si je n’avais pas eu aussi mal, je me serais probablement demandé : Mais pourquoi je me fais tout le temps péter la gueule par des p’tits jeunes?

Callystus est arrivée et m’a arrangé les jambes. Ça faisait horriblement mal, puis tout à coup plus rien et mes jambes étaient correctes. Nous avons retrouvé tout le monde, sommes allés chercher nos affaires et nous nous sommes éloignés le plus possible du champ de bataille. Nous nous sommes arrêtés en haut d’une colline, d’où nous avons pu observer le massacre. Un gigantesque dragon noir qui avait l’air d’être fait de fumée est apparu au-dessus du champ de bataille pour massacrer. Gale m’a dit que c’était ma mère. Muuu. J’aurais donné beaucoup pour pouvoir la regarder de plus près, mais je ne pouvais pas. Le dragon a fini par disparaître et une odeur de sang est venue jusqu’à nous par le vent. J’avais senti de grandes perturbations dans le monde des esprits, alors le massacre devait être énorme.

Nous nous sommes éloignés dans les montagnes pour trouver les matériaux nécessaires à construire le airship qui nous permettrait de nous rendre à destination. Callystus avait eu du général Nakago une carte et deux noms des sages de l’époque. Ils se trouvaient tous les deux en Hopesor alors nous irions beaucoup plus vite avec un airship.

À un certain moment, Astaroth a refusé d’avancer. J’ai entendu chanter puis je ne sais pas trop ce qui s’est passé. J’ai été soulevé dans les airs et mon épaule me faisait très mal, mais en même temps, j’étais super bien. Puis je suis tombée par terre et j’ai repris mes esprits. Nous avions été attaqués par des monstres, mais ils étaient tous morts. Je ne sais pas ce qui me fâche le plus : d’avoir tellement faible que je me suis fait contrôler ou de ne pas avoir pu me battre. Mais j’ai pu avoir ma chance quand un monstre plus gros que tous les autres est arrivé.

Nous l’avons expédié dans l’autre monde et nous avons pris le temps de nous patcher avant de repartir. Je me fichais bien de mon épaule. Tout ce qui comptait pour moi, c’était mon bébé. Heureusement il n’avait rien. Je n’aurais jamais cru que je m’y attacherais autant…

J’ai embarqué avec Arzhvael sur le cheval et nous sommes repartis. Nous avons voyagé jusqu’au matin (rendue à 47 jours). Nous nous sommes arrêtés quelques minutes, mais seulement parce que j’avais trop faim pour continuer. Mon garde-manger a fait apparaître de la bouffe et nous sommes repartis presqu’aussitôt. La nuit tombée, nous sommes arrivés aux montagnes. Nous nous sommes abrités dans une grotte pour la nuit. Je me suis couchée au milieu pour pouvoir donner de la chaleur à tout le monde. Good night baby…

Le lendemain matin, Arzhvael m’a réveillée avec l’appel de la bouffe. J’ai entendu «bouffe» et ça a suffi pour que je sois complètement réveillée. Après moi, Arzhvael s’est occupé de réveiller Sio et petite surprise, une fois la couverture enlevée, nous avons remarqué que Sio avait quelques… attributs qu’un homme ne devrait normalement pas avoir. Il a fini par nous avouer qu’il était une fille depuis le début. Cette révélation a créé un certain malaise auprès des hommes.

Au cours des cinq semaines et quelques jours suivants, nous avons travaillé presque jour et nuit pour fabriquer notre airship. Raïko et Arzhvael s’occupaient des métaux. Gale, Sio, Laurian-qui-n’est-pas-Laurian-parce-qu’il-a-l’air-d’un-homme-loup et moi nous sommes occupés du bois et Callystus du moteur. Comme il y avait des chances qu’un jour je doive cuisiner pour mon enfant, j’ai demandé à Callystus qu’elle m’apprenne.

Sio et moi nous sommes occupés de faire les voiles : il découpait les robes de Callystus et moi je cousais. Le prêtre était là aussi, mais je ne sais pas si c’était plus pour aider ou pour garder un œil sur moi. Depuis que mon ventre avait commencé à grossir, il n’était jamais loin de moi. Est-ce qu’il faut vraiment que je le dise à haute voix? Je suis enceinte, pas handicapée!

Donc, après plusieurs essais infructueux pour fabriquer la gem pour le moteur (j’ai fini par arrêter de compter les explosions), nous avons finalement pu partir. Nous avons décidé de nommer notre bateau le «Toffnou». Granted it’s kind of a lame name, but we all agreed to it.

Au matin du deuxième jour de voyage (rendue à 90 jours), un gigantesque piou-piou est arrivé sur le pont et nous a tous réveillés. Quand je l’ai vu, la seule chose à laquelle j’ai pu penser ce n’était pas «saloperie d’oiseau je vais te buter», mais plutôt «il va faire le best déjeuner ever». Mais Arzhvael l’a zappé et le piou-piou est tombé en bas. Mon déjeuner…

Il a plu toute la journée et après il y a eu un gros brouillard. Je me suis dit que ça serait une bonne idée de sneaker sur Raïko. Après quelques tentatives ratées, j’ai décidé de me rendre incorporelle et de réapparaître juste derrière lui pour lui crier «bouh». Ça aurait été un plan parfait si Astaroth n’avait pas été juste à côté et qu’il ne m’avait pas ruée. J’avais à peine eu le temps d’atterrir que tout le monde était sur moi pour voir si j’allais bien, le prêtre le premier. Fous-moi la paix, c’était juste une petite ruade.

À la fin de la journée, nous avons été obligés de nous arrêter parce que nous étions pris en plein milieu des arbres les plus gigantesques que j’avais jamais vus. Nous avons coupé des branches pour nous frayer un chemin et nous sommes montés au-dessus des arbres. Nous nous étions remis en marche quand un essaim de trucs non-identifiés qui se sont avérés des abeilles géantes est venu vers nous. Moi j’étais plus que prête pour la baston. Ça faisait des semaines que je ne faisais pas grand-chose alors bring it on! Mais il a fallu que quelqu’un (lui) me donner l’argument qui tue : vous devriez rentrer… le bébé… il faut faire attention… Je te hais!

Je savais qu’il avait raison, alors je suis allée sagement me cacher dans ma chambre, ce qui n’a pas empêché les abeilles de venir jusqu’à moi. Elles n’ont pas été trop difficiles à tuer. Quand tout a eu l’air d’être terminé, je suis sortie sur le pont… qui était envahi de cadavres d’abeilles. Moi j’en ai juste tué huit. Huit! Huit petites gigantesques abeilles. That’s not fair…