mardi 23 juin 2009

Mort aux paladins-2

Je suis arrivée juste à temps pour les inscriptions de dernière minute. Callystus aurait pu aller regarder le match dans les gradins, mais elle est restée avec moi. Au moins comme ça je pourrais garder un œil sur elle quand je ne serais pas en train de me battre. L'endroit où les combattants attendaient étaient rempli d’hommes qui semblaient tous plus barbares les uns que les autres. Un se détachait du lot. Il avait le nez plongé dans un gros livre «Les mathématiques quantiques des sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées». Euh… quoi? Je ne me considère pas comme quelqu’un de stupide, mais ce livre était au-delà de mes capacités de compréhension. Rien qu’à le regarder et j’en avais des maux de tête. Quand Callystus a remarqué le titre du livre, elle est allée y jeter un coup d’œil… par-dessus l’épaule de l’homme. Et quand elle s’est aperçue que l’homme faisait des corrections dans le livre, elle lui a fait remarquer que si le livre n’était pas à lui, ce n’était pas correct de faire ça. Son père avait apparemment le même genre d’habitude. Même si ce que cet homme faisait était tout à fait répréhensible, cela ne nous regardait aucunement et j’ai bien essayé de le faire comprendre à Callystus. Peine perdue. Cette fille est adorable, mais un peu trop têtue.

En attendant mon tour pour aller me qualifier, j’ai aperçu Sio. Il était venu avec Gale, qui était présentement en train de se qualifier. Il m’a appelée «femme avec épée». Ok… Je crois qu’il ne m’aime pas beaucoup. Comment répliquer à ça? …Enfant avec staff? Au moins, quand je suis entrée dans l’arène, il m’a fait des «ta-tas». Le type blond qui lisait le gros livre incompréhensible, moi et un paquet de monsieurs X sommes allés nous qualifier. Je n’ai eu aucun mal à terrasser mes adversaires. Quant au type blond, il avait deux barbares devant lui qui n’osaient pas attaquer ni l’un ni l’autre. Moi je n’avais pas l’intention de rester plantée là à ne rien faire alors j’ai décidé d’attaquer. Mais attaquer quelqu’un dans le dos, ça ne se fait pas. Ça n’est pas honorable du tout. Je devais donc me résoudre à utiliser une technique de… paladin : avertir de mes intentions avant d’attaquer. J’ai crié au barbare «Attention, je vais t’attaquer!» et j’ai frappé… un peu plus fort que prévu. Le barbare a littéralement giclé en morceaux par terre, légèrement beaucoup mort. La foule dans les estrades était totalement survoltée, mais moi j’étais totalement traumatisée. Oh mon dieu… Je viens de tuer un pauvre type qui ne faisait que tenter sa chance à ce concours. Qu’est-ce que j’ai fait…?

Le type blond a arrêté l’arme de l’autre barbare de son avant-bras et il l’a envoyé au tapis. Euh, il est fait en quoi lui? Au moins je n’ai pas eu à l’affronter tout de suite, car nous nous étions tous les deux qualifiés. Nous sommes passés de l’autre côté avec ceux qui s’étaient déjà qualifiés. Nous avons été rejoints peu de temps après par… Callystus? Comme elle voulait rester près de moi, elle avait décidé de traverser de l’autre côté. Elle a eu la vie sauve grâce au type blond qui a utilisé de la magie pour l’amener en sureté près de nous. J’ai été furieuse contre elle, pas parce qu’elle était venue me rejoindre (de ça j’étais simplement surprise), mais parce qu’elle aurait pu se faire tuer. Et moi j’aurais certainement été disqualifiée, parce que je sais que je serais retournée dans l’arène pour la défendre.

Puis ce fut au tour de Sio de nous rejoindre. Il était totalement traumatisé parce ce que j’avais fait. Et Gale qui n’a pas aidé en me traitant de psychopathe. Yeah, thanks a lot Gale, that really helps. Je pense que je ne perdrai pas mon temps à tenter d’expliquer que c’était un accident puisque leur opinion semble déjà faite. Et voilà, je vais passer pour une malade mentale aux yeux de tout le monde. Je ne devrais pas me plaindre, puisque c’est ce que je veux : que tout le monde reste éloigné de moi. But still… It kind of hurts… Au moins le type blond n’en a pas rajouté. Je n’avais pas besoin de ça en plus, me faire insulter par un étranger. Il a quand même dit des trucs étranges. Il a demandé à l’elfe blond qui tentait de consoler Sio pourquoi lui et Callystus ne s’entretuaient pas et il nous a suggéré à Gale et à moi de garder un low profile. Mais comment peut-il savoir ce que Gale et moi sommes? Ce n’est quand même pas écrit sur notre front…

Ensuite, comme si j’avais besoin de ça, une paladin est venue nous féliciter de nous être qualifiés… même si selon elle nous ne faisions pas le poids face à elle. Je savais que c’était une paladin parce qu’elle avait l’aura typique de ces «guerriers du bien» : du schling à profusion, des oiseaux, des bambis… J’aimerais dire que j’ai réussi à me contrôler, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Malgré tout ma bonne volonté, mon corps réagit instinctivement en présence de prêtres et de paladins. Je me suis reculée subtilement près de Callystus et j’ai observé la scène sans rien dire. Si cette fille doit se battre, ça sera l’occasion parfaite pour moi.
J’ai déjà dit que je détestais les paladins? Je déteste les paladins. À chaque fois que j’en vois un, je sens mon sang bouillir. Je regarde cette paladin et tout ce dont j’ai envie c’est de lui taper dessus. Je me doute bien à voir la quantité de schling que je ne suis pas assez forte pour gagner, mais je me contenterais de la combattre. Il fallait que je me batte contre elle, j’en avais besoin. J’avais beaucoup de trucs à extérioriser.

Mon premier combat a été contre un monsieur X en kilt. Je l’ai mis à terre en deux rounds, mais petit inconvénient : son kilt a été déchiqueté en morceaux et il s’est retrouvé… sans rien sur le dos. J’ai détourné le regard et j’ai mis mes mains devant mes yeux. Seigneur… Pourquoi je ne peux pas faire les choses normalement? L’annonceur a dit que j’avais l’étape d’un grand champion, que c’était sans doute un record de vitesse. Si vous voulez, mais ce n’était pas nécessaire d’en faire autant. Quand je suis retournée vers les combattants, Callystus m’a fait un gros hug. Ma réaction initiale fut «euh…». Pourquoi tu me hugges? Je sais bien que tu as dit que c’était moi que tu encourageais, mais quand même… J’ai fini par repousser Callystus avec plus de retard que je n’en avais l’habitude. Je comprenais la signification de son geste –c’était le genre de marque d’affection que l’on donnait à une amie- mais je ne comprenais pas pourquoi elle l’avait fait. Qu’avais-je donc fait qui justifiait qu’elle soit… gentille avec moi? Moi je ne l’avais pas été et je n’avais pas non plus l’intention de le devenir…

À mon deuxième combat, j’ai affronté Élian, l’elfe blond qui avait tenté de consoler Sio après mon massacre. J’ai réussi un move super cool, mais je me suis ensuite plantée royalement par terre, me foulant la cheville. Ça c’est trop pathétique. Je me blesse moi-même à un tel point que le bon sens aurait voulu que je concède la victoire à mon adversaire. Mais j’ai refusé de le faire, par pure fierté je l’admets. Je devais me battre jusqu’au bout, aussi vrai que je ne m’appelais pas Nariko. Sous les «boos» de la foule (championne un moment et en disgrâce l’instant d’après), je me suis péniblement relevée, prête à subir une cuisante défaite. Quelques secondes plus tard, mon vœu s’est réalisé et je suis tombée inconsciente.

Quand je me suis réveillée, j’ai été furieuse contre moi, pas contre l’elfe qui m’avait battue. Il avait simplement été meilleur, je ne pouvais lui en vouloir pour ça. Mais moi… Me rendre inapte au combat par moi-même… And I call myself a warrior? My actions were totally unworthy and shameful for all warriors. I failed so miserably and I’m very disappointed in myself. This was my one chance to kick a paladin’s butt. Now I’m back in square one.

En reprenant mes esprits, je me suis rendue compte que je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais et ma tête était posée sur les genoux d’une personne… qui me flattait les cheveux? J’ai arrêté la main dans son élan et je me suis assise. C’était Callystus qui m’avait flatté les cheveux. Elle avait l’air inquiète pour moi. Pourquoi…? D’abord tu m’encourages, puis tu me hugges et là tu t’occupes de moi. Pourquoi…? Dieu sait que je n’ai rien fait pour encourager un tel comportement… Comme mes blessures étaient toutes parties (vive la régénération d’arcadien), Callystus et moi pouvions nous mettre en route pour Eomiss. Callystus s’inquiétait pour Gale, qui était en très piteux état, mais nous ne pouvions rien faire pour lui. Pour sa tranquillité d’esprit, je me suis simplement assurée avant notre départ qu’il était toujours en vie. J’ai tâté son pouls et il battait toujours. Sio n’a pas eu l’air d’apprécier que je m’approche de Gale. Il m’a chassée en me faisant des «shoo-shoo». The kid really thinks that I’m a monster. Yay.

Quand nous nous dirigions vers la sortie, un prêtre nous a arrêtées. Il voulait être certain que j’allais bien. Il ne comprenait pas pourquoi j’avais réagi de cette façon à leurs sorts de healing et pourquoi les potions n’avaient pas eu d’effet sur moi. Alors c’est pour ça que mon sommeil me semblait si profond? J’étais rendue dans le coma à cause de leurs foutus sorts? Je hais les prêtres. Le prêtre a dit que j’étais une aberration de la nature. Callystus lui a balancé un coup de poing et l’a envoyé dans le décor, manquant ainsi de se faire jeter en prison par un paladin. Je hais les paladins. J’ai été agréablement surprise du geste de solidarité de Callystus, mais j’avais envie de lui dire que ce n’était pas la peine qu’elle se donne tout ce mal pour moi. Il n’avait pas tort. Tout en moi était étrange, pour ne pas dire creepy. J’étais une aberration de la nature. Pas grand-chose jusqu’à présent ne m’avait laissé croire le contraire : les seuls parents que j’avais connus ne m’avaient jamais aimée, ma mère biologique m’avait abandonnée à la naissance et ne m’avait jamais donné de nouvelles par la suite et depuis que je voyageais avec ce groupe, c’était la troisième fois qu’on me disait que je ne devrais pas exister. Vivement que je retourne à Eomiss et que je n’entende plus jamais parler de toute cette histoire et de tous ceux qui y sont impliqués.

Nous avons croisé rapidement Ravenelle à la sortie de l’infirmerie et nous nous sommes rendues en ville. Un petit détour par le marché était nécessaire avant notre départ. Nous avons eu la surprise d’y trouver le type blond que tous les combattants semblaient craindre. Callystus voulait aller le remercier une dernière fois de lui avoir sauvé la vie. Je lui ai accordé une minute. J’ai commencé à faire le décompte, mais quand elle a déposé Gadget sur ma tête, j’ai dû recommencer à zéro. You’re way too cute boy. Les soixante secondes écoulées, je suis allée me planter derrière Callystus pour lui mettre de la pression. Pour mon plus grand malheur, le type blond était Raïko, le chevalier qui s’y connaissait beaucoup sur les portails, celui que «nous» devions convaincre de «nous» aider. Il était très charmant et très poli, à des années-lumière de l’image qu’il avait projeté dans le colisée. Il a fait un baisemain à Callystus et quand j’ai expliqué à cette dernière que c’était une forme de politesse, elle en a fait un à Raïko. J’ai tellement trouvé ça drôle que j’ai pouffé de rire. Non Nariko, tu ne dois pas rire. Rappelle-toi à quel point tu as travaillé dur pour être capable de rester froide et indifférente à tout… But it was so funny… Pfft! Moi je ne me suis même pas présentée. Il a dû penser que j’étais une vraie sauvage pas de manière, mais tant pis… Je ne suis pas ici pour socialiser et encore moins avec quelqu’un qui pourrait être impliqué dans un sauvetage du monde dont je ne désire rien savoir.


Raïko était ici pour acheter des herbes qui guériraient les coliques de son gros cheval blanc nunuche qui était en train de tomber amoureux de Callystus. Je suis jalouse, moi aussi je veux le flatter… Quand je lui ai fait remarquer que les herbes qu’il tenait pouvaient empoisonner son cheval à mauvais dosage, le vendeur a mystérieusement disparu. Comme je m’y connaissais en herbes et en chevaux, je lui ai suggéré d’autres herbes qui me semblaient plus appropriées. Il en a été si reconnaissant qu’il a dit qu’il avait une dette envers nous. Tout ce qui m’intéressait c’était de retourner au plus vite à Eomiss, mais Raïko ne pouvait pas nous y téléporter ou nous diriger vers quelqu’un qui le pourrait. Too bad…

Je suis embarquée sur un cheval que Callystus a fait apparaître et elle volant à mes côtés, nous nous sommes dirigées vers la sortie de la ville. Finalement, bientôt je vais pouvoir mettre toute cette histoire derrière moi. Dès que j’arrive à Eomiss, je jure devant tous les dieux de ne plus jamais penser à tout ça et surtout de ne plus quitter la ville. Servir de garde du corps à des méréens (ou plutôt une méréenne), c’est mortel…

4 cookie:

Karina a dit…

Ma chère Nariko, tu considère déjà Callystus comme ton amie...tu es juste trop boucher pour l'avouer ^^

Je vais t'avoir a l'usure :)

Cuteness Attack go Gagdet !!!!!!

Lyra a dit…

Ce qu'elle dirait: ...Ce n'est pas vrai. Tu es juste une job, alors arrête de te faire des illusions.

Ce qu'elle penserait: J'ai tellement envie d'être son amie... Elle est géniale...

Karina a dit…

Ce que Cally répondrait a cela : Voila!! *donnant une bourse plein de diamants a Nariko* Maintenant tu es payé, je ne suis plus une job!! ^^

De toute façon tu es trop gentille avec moi et Gadget pour que je te crois ^^

Lyra a dit…

Je ne suis pas trop gentille, je fais juste ma job comme il faut, c'est tout.

Ne confonds pas gentillesse avec désir d'amitié, parce que tu vas être très déçue.